35 ans après la chute du mur, l’ex-RDA vote pour la droite dure
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On commémore la chute du mur de Berlin. C’était le 9 novembre 1989, des brèches s’ouvraient alors dans ce que l’Histoire appelle « le mur de la honte ». Mais que voit-on, 35 ans plus tard ? Le mur est tombé, certes, mais la frontière, elle, est restée. Elle apparaît aujourd’hui de façon criante dans le vote des Allemands. C’est en effet dans les Länder de l’Est que l’AfD (Alternative für Deutschland) fait ses plus gros scores.
L’AfD est un parti jeune. Créé en 2013 sur la base de l’euroscepticisme, on l’accuse de dériver toujours plus vers l’extrême droite, lui prêtant des positions xénophobes, racistes, anti-immigration et, pour tout dire, « néo-nazies ». Soutenues par de nombreux parlementaires, des pétitions circulent aujourd’hui pour réclamer son interdiction qui, dit-on à gauche dans les rangs de Die Linke, devrait être discutée au Bundestag « dans les prochaines semaines ».
La « frontière fantôme »
Reste la question majeure : peut-on interdire un parti qui rassemble 30 % des électeurs ? Voilà bien le problème : l’ex-Allemagne de l’Est vote massivement pour l’AfD. « Pour la première fois de l’histoire de la République fédérale, un parti d’extrême droite, l’Alternative für Deutschland (AfD), est arrivé en tête d’une élection régionale, avec environ 33 % des suffrages exprimés en Thuringe, devant la CDU et en seconde position en Saxe, talonnant le Parti chrétien-démocrate (30,6 %, contre 31,9 %) et dans le Brandebourg (derrière le SPD, avec 29,2 %, contre 30,9 %) », rappelle le site theconversation.com. Des résultats qui témoignent de la persistance du clivage Est-Ouest, ce que les historiens et sociologues appellent « la frontière fantôme ».
« Depuis la réunification, trois décennies et une génération ont passé, mais la discontinuité Est/Ouest de la géographie électorale allemande ne s’efface pas et même s’accroît », écrivent Béatrice von Hirschhausen et Boris Grésillon. Dans l’étude qu’ils consacrent au phénomène, ils s’interrogent : « Trente ans après la chute du mur, avec le recul historique, quel bilan peut-on tirer de la réunification allemande ? Le rattrapage économique des Länder de l’Est a-t-il eu lieu ? Et la convergence politique ? Les Allemands ont-ils enfin le sentiment de "grandir ensemble" (du verbe "zusammenwachsen", difficile à traduire) ? »
À l’Est, un sentiment de relégation sociale et culturelle
La chute du mur, croyait-on, sonnait la fin du communisme, la fin de la guerre froide et même « la fin de l’Histoire ». L’archet de Mstislav Rostropovitch déroulait sur son violoncelle les arpèges d’un avenir radieux. L’Europe était en liesse, l’Allemagne marchait vers la réunification et sa moitié communiste vers l’économie de marché. Puis est venu le temps des déceptions…
Dès la fin des années 90, on a vu apparaître un nouveau mot, « ostalgie », c’est-à-dire la nostalgie de l’Est. Mais plutôt que de s’interroger sur les raisons profondes du malaise, l’ostalgie a vite été récupérée par le marché, nourrissant les films (tel Good Bye, Lenin!) et les brocantes de l’Ouest. À l’Est, on voyait s’envoler les rêves de prospérité. Bousculés dans leurs habitudes de vie, relégués dans un statut de subordonnés, cantonnés au bas de l’échelle économique et sociale de la société allemande, avec un taux de chômage de deux points plus élevé et des salaires plus bas que leurs voisins de l’Ouest (en moyenne, 824 euros bruts de moins par mois), les Allemands de l’Est nourrissent « des formes de ressentiment à l’égard du gouvernement fédéral », nous disent les chercheurs cités plus haut.
À ce clivage Est/Ouest s’ajoute, comme partout en Europe et dans le monde occidental, un clivage entre régions rurales et grandes villes, le sentiment de relégation étant évidemment plus aigu chez les ruraux.
Enfin, dans cette Allemagne jadis « paradis socialiste », « 46 % des électeurs AfD estiment que le principal problème que rencontre le pays est l’immigration ; et ils se déclarent à plus de 90 % inquiets de la criminalité, de l’arrivée jugée trop massive d’étrangers, l’influence de l’islam et le changement trop rapide de la vie en Allemagne ». C’est, transposé, exactement ce qu’ont dit les électeurs qui viennent de porter Donald Trump au pouvoir… Si l'Allemagne de l'Est est aussi résistante aux discours immigrationnistes, c'est sans doute parce que d'une part elle en a longtemps été préservée, et que quarante ans de communisme vaccinent efficacement contre les discours officiels et médiatiques.
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14 commentaires
moi 31 ans en allemagne de l’ouest!
la réunification n’était qu’électorale
la rfa n’avait pas besoin de la rda, sauf pour diriger l’europe
j’ai connu l’après mur et les gens de l’est disaient « on vous fera payer… »
L’Allemagne de l’Est n’a pas perdu son identité parce que les idéologies mondialistes ne s’y sont pas imposées.
J’ai effectué plusieurs tournées en (ex) Allemagne de l’Est très peu de temps après la chute du mur (Thuringe et Saxe notamment). Et je peux vous dire que la déception et « l’ostalgie » étaient déjà plus qu’un frémissement, et pourtant l’un des problèmes majeurs d’aujourd’hui étaient encore à venir.
J’étais à Berlin lors de l’ouverture du mur… quelle surprise.
» clivage entre régions rurales et grandes villes » !
Croyez vous que ce soit bien différend chez nous entre les grandes métropoles comme Paris, Lyon … où sont concentrés toutes les industries, tous les centres d’intérêts ? Les salaires des Parisiens ne sont-ils pas supérieurs de 30%, voire plus, par rapport aux autres régions ?
Le montant des loyers parisiens est, lui, supérieur de 50 à 100%, voire 600% pour les ingénus, par rapport à la province !
Remarquable synthese Faut il avoir subi la dictature communiste comme en Allemagne de l est et en Hongrie pour voir la verite de l immigration et de la destructuration civilisationnelle en face ?
Pour avoir été y a 3 ans a Erfurt berceau du protestantisme et Liebzig .
Quand on compare avec Francfort.
Cette dernière au abord de la gare , on se demande si on est pas au souk d’Istanbul.
Alors qu’à erfurt , on retrouve l’Allemagne traditionnelle.
Aucun commerce turc ou islamiste
Quand est-ce que « les médias » et les « chercheurs » vont accepter de reconnaître que l’Allemagne a fait payer à l’UE cette réunification des deux Allemagnes ? …
Historiquement, ce pays a toujours été « en conflit » contre tous les autres pays de cette zone terrestre … Tous les dirigeants ont voulu dominer l’Europe depuis des millénaires ! … Effectivement, ils n’ont pas l’habitude d’être « envahis » car c’est eux qui le font ! …
Ils s’appuient sur les « 5ème colonnes » pilotée par des nocifs comme Mitterrand ou pire comme macron ! … Qui va les stopper dans ce énième conflit intra-européen ? ! …
Sans doute se rendent-ils compte aussi que l’UE est est train de rappeler l’ex URSS par ses projets totalitaires (censure, lois liberticides, wokisme tout azimut, mantras abrutissants au prétexte de la bienpensance du type « réchauffement climatique » au moindre évènement climatique, appauvrissement du peuple…) La seule différence est que l’UE a choisi une immigration de repeuplement plutôt qu’un encouragement à la natalité. Et maintenant avec la victoire de Trump, les dirigeants de l’UE veulent en profiter pour accélérer leur agenda. Logique car les français étaient à 80% pour Kamala…Les français ne veulent pas de la liberté ; ils veulent un Etat « nounou ». Quelle tristesse. Vive la liberté, carajo!
Pour avoir vécu en Allemagne de l’Ouest en 1989 et assisté à la réunification , les vaincus devaient se venger un jour de la fausse charité de la RFA et de son Américanisation , même si le change fut généreux .
Die Linke, ça pèse combien en voix et en sympathisants ?
Dire que l’afd est xénophobe et anti lgbt…
On rigole quand on sait que Alice wiedel dirigeante de ce parti est une lesbienne qui vit en Suisse avec une compagne d’origine du sir lanka
Mais, ces gens se moquent de la vérité. Ce qui compte pour eux c’est de savoir que ceux qui les suivent sont des incultes qui gobent tout. Mais maintenant ça ne suffit plus. La multiplication des vols, des viols, des assassinats perpétrés en majorité pas des migrants commence à toucher même les couches les plus profondes de la société. De plus en plus de personnes se sentent concernées. Ça commence à gripper la machine gaucho. Et comme il n’y a plus que des extrêmes, le centre, comme le ventre, étant désespérément mou, les gens passent de l’un à l’autre. Avec les,exces que ca implique. Il n’y a plus de vrais leader. Il sont remplacés par des masses vociférantes et incultes qui s’imaginent qu’elles sont majoritaire parce qu’elles crient tres fort. Comme dit votre commentateur, Loubiarnes : « Die Linke, ça pèse combien en voix et en sympathisants ? »