40 manifestants : Ouest-France est sur le coup
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La Bretagne bouge, la Bretagne se mobilise contre le projet de loi Asile et Immigration qui prévoit un durcissement du dispositif juridique, l’allongement de la durée légale de rétention, de nombreuses restrictions concernant le téléphone, les boissons, les produits d’hygiène… Ouest-France, dans sa grande intégrité journalistique, se devait de relater la grande manifestation des rebelles hostiles au projet. Un journal de cette envergure ne pouvait rater pareil événement. Le photographe était là, prêt à réaliser le cliché qui allait montrer aux Bretons rétrogrades l’ampleur du mouvement. Dès le lendemain, le quotidien titrait fièrement au-dessus de l’image : "40 manifestants à Lannion contre le projet de loi sur l’immigration". Et voilà le travail ! 40 d’après Ouest-France, mais 24 sur la photo. Les autres ne rentraient pas. Ou bien avaient un train à prendre, un kig ha farz sur le feu… Un migrant au centre de loisirs…
Cette quasi-insurrection, composée en partie de dames d’un certain âge au CV long comme le bras (Front populaire, Mai 68, campagne du Larzac, Black Friday et autres faits d’armes), a fait trembler les murs de la mairie en dénonçant un projet de loi "répressif et identitaire d’une sévérité inédite depuis la Seconde Guerre mondiale". L’heure est grave. Des restrictions sur les téléphones ! Sur les boissons, les produits d’hygiène… Pourquoi pas sur les couteaux, pendant qu’on y est ? Les attaques à l’arme blanche explosent un peu partout en Europe… Et les agressions sexuelles qui vont bon train également ? A-t-on songé à équiper le nouvel arrivant de revues porno de substitution ? De poupées gonflables plus vraies que nature ? Mais pas du tout… Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale ! Chez Ouest-France on est conscient de cette oppression qui menace. On guette le moindre manifestant opposé à la loi. Deux personnes à Quimper ? Un envoyé spécial part sur-le-champ prendre des photos. Huit clampins et un chien à Guingamp ? Branle-bas de combat. Après avoir enfilé un gilet pare-balles au cas où, un journaliste se rend sur place.
L’incroyable coup médiatique de Lannion était organisé par le collectif « Les gens heureux » et autres sympathisants de la cause, nous dit le reporter de guerre de Ouest-France. La célèbre association « Les imbéciles heureux » n’avait pas pu faire le déplacement, car déjà occupée à manifester contre l’emploi d’armes à feu lors des attentats.
Dans son porte-voix, la meneuse remontée à bloc a dénoncé la conséquence directe de cette loi qui "sera une précarité accrue des migrants qui vont se sentir traqués et se cacher". Et se cacher chez qui ? Chez les dames du collectif « Les gens heureux » qui voudraient bien mais n’ont pas la place depuis que leur mari en retraite s'est mis en tête d’occuper la chambre d’ami avec un circuit de train électrique pour l’une, une collection de timbres pour l’autre, un bassin à poissons exotiques pour celle-ci, un parc à huîtres pour celle-là, un… heu… « Enfin, on peut pas, quoi, merde, foutez-nous la paix » ont-elles conclu face au journaliste de Ouest-France qui, hélas, n’avait plus d’encre dans son stylo pour noter ces dernières paroles, ô combien précieuses dans ce dur combat qui ne fait que commencer.
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