7 octobre, Mélenchon veut « des drapeaux palestiniens partout » : la honte…

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« Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde », disait Camus. S'il est un objet mal nommé, en ce moment, c'est bien l'attaque du 7 octobre. Et il y a plusieurs façons de mal nommer l'événement: l'ignorance et l'incompétence d'abord, comme le ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet, qui a confondu 7 octobre et assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard. Mais son erreur est en définitive mineure, car les victimes du 7 octobre et nos deux collègues sont bien les victimes de la même guerre : celle de l'islamisme contre tout ce qui n'est pas lui, et d'abord l'Occident. Mais le tollé qu'elle a suscité révèle surtout qu'il est difficile, en France, de commémorer le 7 octobre où, rappelons-le, 42 Français ont été assassinés. Difficile de regarder le 7 octobre pour ce qu'il est : un immense pogrom islamiste. Difficile de le dire sous la pression de la gauche extrémiste et de la rue islamisée qui, piétinant la vérité et les victimes, souhaitent faire de l'anniversaire du 7 octobre un happening pro-palestinien, notamment dans les universités.

Une circulaire du nouveau ministre qui met les points sur les i

C'est dans ce contexte de commémorations dévoyées que le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel, a envoyé une circulaire aux présidents d'université.
Rappelant que « des manifestations et prises de position de nature politique, en lien avec le conflit au Proche-Orient, ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs établissements, à Sciences Po Paris notamment », il « condamne fermement ces actions, qui vont à l'encontre des principes de neutralité et de laïcité du service public de l’enseignement supérieur ». Il ajoute, dans son communiqué de presse, vouloir « rappeler aux présidents d’université et aux directeurs d’établissements d’enseignement supérieur leur responsabilité dans la préservation des libertés académiques et leur rôle dans la prévention de risques éventuels pour la sécurité au sein de leur établissement ». Sa circulaire rappelle aussi « leur devoir de signaler au procureur de la République toute infraction dont ils auraient connaissance dans le cadre de leurs fonctions (article 40 du Code de procédure pénale) ». Quand on sait la difficulté qu'il y a eu à sanctionner, dans certaines universités, les débordements pro-palestiniens à relents antisémites, ces rappels n'étaient pas complètement inutiles. Et devraient être soutenus par tous ceux qui ne veulent pas que le conflit du Moyen-Orient vienne enflammer et fracturer davantage notre pays.

Mélenchon, l'incendiaire

Dès vendredi soir, il s'est trouvé un incendiaire pour s'opposer au ministre et jeter de l'huile sur le feu : Jean-Luc Mélenchon. Lors d'une réunion publique à Paris, il a appelé à « mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible », en réaction à la circulaire du ministre Patrick Hetzel. Pour le leader de LFI, « c’est un abus de pouvoir », arguant que « parler de géopolitique n’est pas attentatoire à la laïcité ». Trop heureux d'appeler à la révolte, il a poursuivi : « Je demande à la jeunesse étudiante de s’insoumettre, de ne pas accepter cet interdit », affirmant qu'« à l’université, on parle d’adultes majeurs citoyens […] donc ils disent ce qu’ils veulent, parce qu’on est dans un pays libre ». Son appel à la révolte doit se traduire concrètement : « Alors je recommande […] [qu']on mette des drapeaux palestiniens partout où on peut, de manière à ce que cette personne n’ait pas le dernier mot », ajoutant qu’« un drapeau qu’on pourrait mettre avec celui des Palestiniens, c’est celui du Liban ». Dans sa fuite en avant pro-islamiste et anti-israélienne, Mélenchon est allé jusqu'à défendre le Hezbollah : « Le Hezbollah est une composante du peuple libanais et ce n’est pas à nous de décider qui est une bonne composante et qui est une mauvaise. » Et Israël ? : « Mettez des drapeaux libanais, pour que les Libanais sachent qu’on ne les a pas oubliés, qu’on ne les abandonne pas au meurtre [et] à la violence du voisin terrifiant qu’ils ont le malheur d’avoir à leur côté. » Un voisin terrifiant dont les victimes du 7 octobre sont sciemment renvoyées dans les oubliettes de l'Histoire.

Rien d'étonnant de la part de Mélenchon, qui suit scrupuleusement sa feuille de route pour 2027 : se faire élire sur un programme Gaza-Hezbollah seul susceptible, imagine-t-il sans doute, de dégeler les millions de voix musulmanes de France. Une ligne tenue dès le lendemain du 7 octobre, quand il avait refusé de condamner le Hamas. Mais il lui faudra aussi assumer sa part de responsabilité quand des débordements islamistes, à l'université, dans les banlieues ou ailleurs, feront de nouvelles victimes. Tout comme ceux qui, à gauche et dans la Macronie, se sont fait élire avec le soutien de LFI.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

2 commentaires

  1. C’est effrayant de voir à quel point le désir d’être élu pousse Mélenchon à tous les délires et toutes les trahisons. Le mal qu’il fait à l’Occident creuse de jour en jour la tombe de notre civilisation. Quand les femmes auront à subir la charia, ce sera trop tard pour s’amender. Elles l’auront voulu en suivant la route toute tracée par Mélenchon. A la fin, c’est tout le mal que je leur souhaite et je ne serai plus là pour voir ce désastre.

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