78% des Français mécontents de Macron ! Une impopularité historique, et après ?

Capture d'écran présidence de la République
Capture d'écran présidence de la République

Les derniers sondages depuis la dissolution laissaient présager ce nouveau record : Macron connaissait ses niveaux de popularité les plus bas depuis sa réélection de 2022. Avec ce nouveau sondage IFOP publié par le JDD, ce dimanche matin, il a désormais battu tous ses records, avec seulement 22 % de Français satisfaits. Ce score est aussi historique à l'aune du temps long de la Ve République : seuls François Mitterrand (22 %) en 1991 et François Hollande (14 %) en 2014 avaient fait la même chose ou pire.

Les causes sont connues et ressortissent justement à des phénomènes structurels de la Ve République : malédiction du second mandat, comme Mitterrand et Chirac, dissolution ratée et incomprise, cohabitation. Mais Emmanuel Macron en cumule d'autres, nouvelles, qui sont inquiétantes à la fois pour lui et pour le pays : élection par défaut, absence inédite de majorité à l'Assemblée nationale, gouvernement soutenu par son groupe, battu, et par un groupe ultra-minoritaire (LR), situation financière hors de contrôle, maladresses sur le conflit Israël-Hamas.

Cette situation inédite, sans perspective de pouvoir se représenter, en fait un Président hors jeu sur lequel les Français ne comptent plus et dont ils se détachent. Y compris pour son socle le plus fidèle : les personnes âgées et les retraités. Les plus de 65 ans ne sont plus que 24 % à le soutenir (–6) et les retraités 23 % (–6) ! Il se présentait come un gage de stabilité, pour les institutions comme pour leurs économies. Tout cela est pulvérisé, comme le montrent les débats actuels sur une éventuelle hausse de la fiscalité sur l'héritage, l'épargne ou l'assurance-vie. Mais ce désamour des retraités était perceptible dès les votes des européennes et les législatives d'il y a quatre mois.

Parler de cette désaffection des retraités et des quatre mois qui nous séparent de la dissolution, c'est immédiatement être amené à se projeter sur les prochaines élections, et donc une prochaine dissolution : nul ne pense qu'un Président en bout de course flanqué d'un gouvernement minoritaire et d'une Assemblée sans majorité puissent durer. S'ils y parviennent durant encore huit mois, ce sera déjà un exploit. Très vite,  Emmanuel Macron sera contraint à appuyer de nouveau sur le bouton de la dissolution, la gauche et le RN ayant le pouvoir de renverser le gouvernement au moindre prétexte.

Mais se posera aussi la question de sa propre démission après l'échec du bricolage institutionnel de cette « cohabitation minoritaire ». Signe des temps : l'enquête de l'IFOP montre que, pour la première fois, la question de la démission de Macron est sur la table pour certains Français. « Jusqu’ici peu évoqué dans les précédentes vagues, écrit le journal, le souhait d’une démission d’Emmanuel Macron est formulé par quelques-uns qui lui reprochent de s’accrocher sans se soucier du sort du pays. » Au fil des événements, cette petite musique pourrait être amenée à se renforcer.

Pour la droite nationale, le compte à rebours de l'alternance a commencé. Elle peut utilement profiter de la période où le macronisme et la gauche sont relativement discrédités, et sans leader charismatique. Si elle parvient à continuer à attirer à elle les retraités qui se détachent d'Emmanuel Macron, en proposant un programme de redressement crédible, et à adopter une stratégie d'alliance à droite susceptible de contrer tout nouveau coup du « front républicain », alors tous les espoirs lui sont permis.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

55 commentaires

  1. Si il est devenu aussi impopulaire ; Pourquoi les Français le laissent- ils encore à l’élysée ? Ils ont le devoir de le virer .

  2. En France nous avons de bonnes raisons de se demander qui peut voter pour certains élus tel Macron. La réponse est de l’ordre de la croyance au paranormal, au surnaturel.

  3. Et après il aura sa grosse RENTE Républicaine avec chauffeurs et hommes de main comme deux autres déjà et un quatrième sur les rails. Même les petits Ex Ministres ont aujourd’hui les mêmes cadeaux et le tout à vie s’il vous plait la République est RICHE même s’il faut faire crever la FRANCE.

  4. Macron se fiche éperdument de l’avis des minus habens que nous sommes pour lui. Son drame ,c’est d’être à la tête d’un petit état inconnu des grands .Il voudrait tellement jouer les cadors dans les instances internationales .Si seulement les journalistes américains pouvaient se perdre en conjectures sur le résultat des élections en Lozère ,comme les nôtres nous détaillent celui du Texas ou de l’Ohio.

  5. Si Barnier tombe (merci MLP ?) on voit mal comme cet ‘individu’ pourrait nommer des PM qui tomberont tous les 3 mois jusqu’en 2027…

  6. Vous dites les retraités votent macron, je suis vieux j’ai jamais voté pour macron, ceux qui votent macron ce sont toutes les personnes qui votent pas « pour » mais « contre ». Pour qui croyez vous qu’ont voté au 2ème tour tous ceux qui le critiquent aujourd’hui, que ce soit LFI les socialistes, les LR les médias… si demain il devait y avoir une autre élection avec un face à face le pen macron, macron l’emporterait, heureusement c’est impossible, mais il y aura sûrement un petit macron pour se faire élire, car des petits « macron » il y en a plein qui poussent à la porte.

    • Je fais partie aussi de l’équipage des retraités qui n’a jamais voté pour Macron. Pour autant le constat s’impose, le vote de retraités a permis d’élire et de réélire Macron depuis 2017. C’est un fait. Pour autant dans ce groupe de personnes, il existe des gens lucides qui avaient anticipé, à la lecture de son projet politique de 2017, une partie des problèmes que nous connaissons aujourd’hui . Réjouissons-nous de notre décision et continuons nos efforts afin qu’il dégage très vite.

  7. D’abord petite mise au point au sujet des mots… « ressortissent »: quel sens donnez-vous à ce terme qui est, en principe, le subjonctif présent du verbe ressortir ? « …qu’un président en bout de course flanqué d’un gouvernement minoritaire et d’une Assemblée sans majorité puissent durer » : PUISSE durer puisqu’il s’agit du président ! « contraint à appuyer » : contraint D’appuyer serait mieux ! Et maintenant, au sujet des maux (!)… c’est une manie chez BV de penser que les vieux (!) sont macronistes. Même pas vrai ! Pour moi — et un tas d’autres, le plus gros de tous nos maux, c’est Macron, et on n’arrive pas à l’éradiquer.

    • À part la faute d’inattention de « puisse », ayant opéré quelques vérifications, les deux points que vous soulevez sont sans objet.
      Par contre, autour de moi, quelques « vieux et retraités » ont voté Macron en 2022 et le regrettent amèrement.

  8. Les espoirs ??? Si seulement il pouvait il y en avoir…
    Tout est verrouillé par la gauche depuis trop longtemps, tous les pouvoirs et ce que l’on nomme « contre-pouvoirs » sont aux mains de la gauche ! TOUT !!! Je ne vois guère d’espoirs à court terme sauf…

  9. L’aberration est de raisonner à partir de sondages et autres statistiques plus ou moins biaisés (pour rester poli). Dès 2017, avec juste un peu d’observation , chacun aurait voir qu’avec Macron allait s’accélérer la catastrophe initiée en 1976.

  10. Il me semble qu’à ce niveau d’impopularité, tout président qui serait doté, même moyennement, de cojones, devrait démissionner.
    Évidemment, pour ceui qui trépignait en criant « PAS ÇA » (« ça » étant le RN), la situation est embarrassante. Maintenant, s’il préfère qu’on aille le chercher, ça devrait pouvoir se faire.

  11. Et après ? Que les français en bavent, mais très sérieusement, car après avoir réélu ce narcissique, pour qu’ils deviennent enfin adultes responsables et aux convictions propres et non celles dictées par une doxa médiatico politicarde. Qu’ils voient vraiment la dureté d’une vie imposée par leurs votes, c’est la seule voie pour qu’ils comprennent.

  12. Ce n’est pas après avoir été consulté qu’il faut se plaindre. Une élection, dans un système démocratique est un acte important où l’électeur doit pouvoir disposer de tous les éléments pour réaliser son choix. Or, nous constatons que les médias sont sortis de leur devoir d’éthique et influencent plus qu’ils n’aident au choix éclairé. La démocratie est un leurre quand la presse est achetée.

    • Rien de bien étonnant.. élu avec 22 millions de voix soit 14,20% des 67 millions de français.. Le sondage Étant un échantillon basé sur la population,et non les inscrits…

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