8 janvier 1959 : de Gaulle officiellement Président
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Le président de la République René Coty (1882-1962) avait fait appel au « plus illustre des Français » en mai 1958 pour régler les différentes crises secouant la IVe République, en particulier le conflit algérien. Charles de Gaulle (1890-1970) devenu président du Conseil s’était attelé, avec Michel Debré et un groupe d’experts, à rédiger une nouvelle Constitution. Approuvée par référendum avec 82,6 % de "oui" le 28 septembre 1958, elle est entrée en vigueur le 4 octobre 1958. Elle prévoyait l’élection d’un nouveau Président.
Cette élection, réunissant les quelque 80.000 grands électeurs composés des députés, sénateurs, conseillers généraux et représentants des conseils municipaux, se tient le dimanche 21 décembre. Il n’est pas encore question d’imposer le suffrage universel direct, comme de Gaulle le fera voter, là encore, par référendum en 1962. Sans doute estimait-il qu’une élection du chef de l’État au suffrage universel direct aurait entraîné une trop forte rupture avec la IVe République. De plus, les colonies auraient voté massivement de Gaulle. Ce qui aurait encore renforcé son score déjà presque soviétique. En somme, il fallait une transition en douceur.
De Gaulle est confronté à deux candidats : Georges Marrane (1888-1976), mécanicien-horloger, député communiste de la Seine, ancien résistant, et Albert Châtelet (1883-1960), mathématicien, sans mandat électif, présenté par l’Union des forces démocratiques, qui regroupe la gauche non communiste. Les 81.764 électeurs sont convoqués. Seuls 474 s’abstiennent. Ils sont 1.820 à voter nul ou blanc. De Gaulle recueille 78,51 % des suffrages (62.394 voix) contre 13,03 % à Georges Marrane (10.355 voix) et 8,46 % à Albert Châtelet (6.721 voix).
La cérémonie d’investiture a lieu le jeudi 8 janvier 1959 au palais de l’Élysée. Le tapis rouge est déployé. René Coty, Président sortant, accueille son successeur en haut des marches du Palais. Les deux hommes sont en queue de pie et se rendent à la salle des fêtes du Palais.
Après la proclamation des résultats par le vice-président du Conseil d'État et président de la Commission constitutionnelle provisoire, René Cassin (1887-1976), et après la transmission de sa charge par René Coty, Président sortant, le général de Gaulle prononce une allocution destinée à donner la note du septennat qui s'ouvre. Il évoque sa volonté de rénover la France, celle de faire vivre la Communauté. Il indique qu’une "place de choix est destinée à l'Algérie de demain pacifiée et transformée, développant, elle-même, sa personnalité, et étroitement associée à la France". Il appelle au rassemblement pour le soutenir dans sa lourde tâche. "Ce concours, cet appui, ce soutien, qui me furent naguère assurés dans les angoisses du péril national, je les demande encore une fois tandis qu'à l'horizon paraît la lumière de nos grandes espérances."
Le général Georges Catroux (1877-1969), grand chancelier de la Légion d’honneur, lui remet ensuite le collier de grand-maître de l'ordre.
Après la cérémonie, Charles de Gaulle emmène son prédécesseur ranimer la flamme du Soldat inconnu et, comme pour bien marquer la mort de la IVe honnie, il l'abandonne place de l'Étoile sur un "Au revoir Coty" avant de regagner seul l'Élysée, qu'il appelait « la boîte à chagrins ».
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