8 mars, Journée de la femme : l’arnaque du siècle ?

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Historiquement, cette Journée de la femme remonte au 28 février 1909. Instituée aux USA à l’instigation du Parti socialiste d’Amérique (né en 1901 et disparu en 1972), cette initiative est officiellement relayée par l’URSS, en 1921, avant d’être abandonnée en 1965. Il est vrai qu’en pleine guerre froide, le Kremlin avait autrement mieux à faire que de se pencher sur le sort de ses babouchkas couperosées et juchées sur des tracteurs kolkhoziens.

Il faudra attendre le 11 novembre 1972 pour que des féministes belges remettent cette fameuse journée à l’honneur, en présence de Simone de Beauvoir, à l’occasion d’un meeting ayant rassemblé près d’une dizaine de milliers de participantes. Cinq ans plus tard, l’ONU grave la journée en question dans le marbre international.

Et aujourd’hui ? L’association Grève féministe donne le ton : « Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité. » Voilà qui signifie que pour leurs maris, le ménage ne sera pas fait ce jour-là et que leurs épouses n’auront pas servi le chablis à bonne température, à l’heure du match de football. Non, non, on plaisante, façon Chevallier et Laspalès…

Plus grave, toujours à en croire Grève féministe : « Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, la LGBTQIAphobie, remportent des succès électoraux partout dans le monde, se banalisent. En France, le gouvernement et la droite en reprennent à leur compte. » Bigre… Quoiqu’à la lecture des gazettes, la fréquentation de mâles progressistes, type Denis Beaupin, Adrien Quattenens, Julien Bayou, Damien Cassé ou Gérard Miller puisse se révéler à haut risque pour de faibles femmes. À tout prendre, il n’est pas incongru d’imaginer que le concubinage avec un skinhead du Paris Saint-Germain puisse être autrement plus sécurisant.

Mais l’intersectionnalité des luttes aidant, il y a encore cet autre péril : « La loi Immigration votée en décembre dernier en est un exemple. Même si un tiers des dispositions, comme celles instituant la préférence nationale, ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, cette loi raciste s’attaque au droit d’asile et à tou.te.s les sans-papiers. Nous réclamons l’abrogation de la loi Immigration et la régularisation de tou.te.s les sans-papiers. »

Bref, les femmes seraient donc une minorité comme les autres. Étrange, pour un sexe représentant la moitié de l’humanité et bénéficiant, par ailleurs, de cet indéniable avantage tenant plus de l’inné que de l’acquis et n’ayant rien d’une construction sociale : elles nous font naître, nous pauvres hommes, et, statistiquement s’entend, nous enterrent. On pourra encore s’interroger sur ce féminisme à deux vitesses selon lequel les femmes devraient être dévoilées en Iran et voilées à Livry-Gargan. À quand, donc, une Journée de l’homme ? Il en existe une, le 19 novembre, fête rarement carillonnée, mais qui peut aussi concerner le mâle hétérosexuel ayant passé la cinquantaine, de race blanche et de culture catholique. Ouf !

Ce vœu pieux ne saurait pourtant être pour demain. En effet, le calendrier humaniste se trouvant, tel le 22 à Asnières de Fernand Raynaud, en évidente surchauffe. Qu’on en juge : les journées internationales, dédiées à ceci ou cela, explosent les 661 au compteur, soit 1,8 journée par jour.

Au rang de ces dernières : 8 janvier, Journée du bain moussant ; 19 janvier, Journée du pop-corn ; 10 février, Journée des légumineuses ; 21 février, Journée des guides touristiques ; 1er mars, Journée du compliment ; 13 avril, Journée du Scrabble™ ; 20 avril, Journée des adjoint.e.s administratifs.ves et des secrétaires ; 6 mai, Journée du jardinage nu ; 16 mai, Journée du vivre ensemble ; 10 juin, Journée du tricot ; 15 juin, Journée de la santé du pied ; 1er juillet, Journée du reggae ; 25 juillet, Journée de la prévention de la noyade ; 13 août, Journée des gauchers ; 26 août, Journée du topless ; 2 septembre, Journée de la barbe ; 16 septembre, Journée du panda roux ; 6 octobre, Journée du sourire ; 17 octobre, Journée du refus de la misère ; 20 novembre, Journée contre l’herpès ; 30 novembre, Journée des villes pour la vie ; 2 décembre, Journée de la samba ; 21 décembre, Journée de l’orgasme.

N’en jetez plus, trop de bonheur d’un coup, voilà qui frise les limites de l’acceptable. En revanche, ce qui reposerait tout le monde, ce serait une journée sans Journée.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Sauf au sein de la Fédération de Russie ! Amitiés au Dialogue Franco Russe ! Hervé de Néoules un éternelle ami de la Russie et de l’Ukraine !

  2. On pourrait peut-être associer à la journée de la femme les journées du top-less, du compliment et du sourire, cela nous ferait économiser deux journées de cet inventaire débile, tradition une fois de plus venue des USA ! En ces temps de crise et d’économie, cela serait bienvenu !

  3. Ah ah ! Grève des tâches domestiques : j’ai pratiqué (sur la longueur ). Ne vous en faites pas, l’autre moitié s’adapte fort bien et retrouve très vite son pouvoir de nuisance par un biais secret…
    La journée de l’humilité, ça existe ???

  4. La victimisation de certaines femmes et la haine du mâle chez d’autres animent ces femmes minoritaires, car la plupart vivent en bonne entente avec leurs maris ou compagnons. Quand aux jeunes femmes, elles sont très préoccupées par l’idée de plaire à tout prix, le but étant de séduire l’homme avec qui elle souhaitent édifier une familles ! Elles font le désespoir de ces féministes hargneuses !

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