Il y a cent ans, la bataille du Chemin des Dames
Les commémorations du centenaire de la bataille du Chemin des Dames amènent de nombreux commentaires sur ce terrible fait de guerre. On les connaît déjà, de façon plus ou moins juste, plus ou moins précise.
Déjà trois années de guerre, trois années de souffrances et trois années de courage pour les poilus. Et voici une nouvelle bataille, presque sur le même schéma tactique que les précédentes (Champagne, Somme). Et de nouveaux morts, des blessés au point que les HOE (hôpitaux d’orientation et d’évacuation, situés juste à l’arrière du front) seront débordés dès les premières heures.
Oui, le nombre des victimes parle de lui-même et résulte des erreurs militaires évidentes, un aveuglement de quelques grands chefs militaires ainsi que de politiques que l’on oublie trop souvent de citer et une opinion publique toujours prête à engager la bataille, à condition que ce soit les autres qui partent au combat !
Revenons un instant sur ces hommes politiques, car tout n’est peut-être pas de la faute du général en chef. Il est aux ordres du gouvernement qui exige une victoire, où les ministres se jalousent et certains se détestent. À l’issue de cet échec, le général est désigné responsable, ce qui permettra de cacher les autres coupables.
Et, de l’autre côté, la mentalité de beaucoup de combattants reste étonnante. Oui, il y aura des mutineries. Mais combien de poilus qui repartent à l’assaut malgré les dangers qu’ils connaissent mieux que tout le monde. Quel esprit, quelle bravoure, quel courage !
Laissons juste parler le sous-lieutenant Adrien Henry qui attaque avec le 150e régiment d’infanterie du côté de Berry-au-Bac, le matin du 16 avril :
À ce moment, le brouillard se leva et un feu meurtrier nous causa de lourdes pertes. Heureusement, le tir de barrage allemand passait derrière nous ; partir à l'arrière, c'était courir à la mort. Nous fîmes quelques bonds jusqu'au premier réseau allemand, mais à ce moment-là, une grêle de balles nous cloua sur place. Une balle érafla le cimier de mon casque sans me faire aucun mal, mais le commandant Lhermitte eut moins de chance que moi, une balle lui traversa le cou près de la nuque. Couché près de lui, je défis mon paquet de pansement, je le bandai du mieux que je pus et sans me lever, car les balles continuaient à siffler près de nous.
En ce 16 avril, gardons une pensée pour toutes ces victimes.
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