Trump au 14 Juillet… Qui prend Donald pour un Mickey ?
Finalement, le président Donald Trump sera bel et bien présent à Paris, pour cette fête de 14 Juillet, censée commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Américains en 1917.
Comme il se doit, une certaine gauche, une autre droite, sans compter nombre de médias dominants, hurlent à l’arrivée du loup-garou à teinture. De son côté, l’Élysée assure que les USA sont "un pays allié et ami" et que s’il y a certains désaccords, sur les questions climatiques notamment, "cela n’empêche pas d’échanger sur d’autres sujets".
Parmi ces derniers, la Syrie, évidemment, Paris et Washington promettant de sévères représailles si Damas en venait à user de l’arme chimique contre ses opposants. Mais lesquels ? Daech, Front al-Nosra (sorte d’Al-Qaïda new look) ou fantomatiques forces démocrates locales ? Impossible d’en dire plus pour l’instant, si ce n’est que tout cela fleure la manipulation programmée.
Il n’empêche qu’avec l’invitation de Donald Trump en notre capitale, la France semble au moins renouer avec une politique étrangère des plus traditionnelles, Emmanuel Macron se posant en la circonstance comme l’anti-Bernard Kouchner, voulant que malgré les inimitiés personnelles entre chefs d’État et jugements que l’on puisse porter sur tel ou tel régime, la France recommence à avoir vocation à discuter avec tout le monde, avec le monde en son ensemble. "La France n’a ni ennemis ni amis, seulement des intérêts", aurait assuré Louis XIV, en une citation dont les historiens se demandent si elle serait vraie ou fausse. Qu’importe : mêmes si possiblement apocryphes, ces mots demeurent d’actualité.
Comme l’assurèrent en leur temps d’éminents locataires du Quai d’Orsay – Claude Cheysson, Roland Dumas, Hubert Védrine ou Dominique de Villepin –, la "morale" ne saurait à elle seule constituer une véritable "politique". Mettons au moins cela au crédit de notre actuel Président.
En effet, ce "Grand Jeu" va bien au-delà des traditionnelles revendications catégorielles, issues de droite ou de gauche, défense des homosexuels en Tchétchénie, soutien inconditionnel à Israël et droit des femmes afghanes à ressembler à Léa Salamé, puisqu’il s’agit justement de remettre la France dans le "Grand Jeu" plus haut évoqué.
Tout le monde sait, même le plus ahuri des commentateurs politiques, qu’il y aura désormais un "avant" et un "après" Macron. Ce dernier, n’en finissant plus de brouiller les lignes, adoubé par l’air du temps, et même si adulé par ceux n’ayant pas compris qu’être dans le vent n’est jamais qu’une ambition de feuille morte, est le même qui reçoit en grande pompe Vladimir Poutine à Versailles et, "en même temps", Donald Trump sur les Champs-Élysées. Il y a là un assez joli paradoxe…
Fin d’une politique étrangère mêlant angélisme niais et cynisme crétin ? Retour à une meilleure gestion de nos rapports avec nos voisins, qu’ils soient proches ou lointains ? L’avenir nous dira ce qu’il adviendra et, à ce propos, il est assez intéressant d’observer que les deux seuls politiques ayant une vision globale de la question, même si divergentes en de nombreux points, demeurent les deux finalistes de la dernière élection présidentielle. À ce titre, il conviendra de noter que le seul chef politique à n’avoir pas piaillé contre la très officielle invitation faite au président américain n’est autre que Marine Le Pen qui, elle, ne prend pas Donald pour un Mickey.
L’histoire a parfois de ces ironies…
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