Orwell en maillot de bain : sur le bitume parisien, la plage !
"La guerre, c’est la paix ; la liberté, c’est l’esclavage ; l’ignorance, c’est la force", écrivait George Orwell dans 1984. S’il avait connu Paris en 2017, il aurait pu ajouter : « Et le bitume, c’est la plage ! » Car l’édition 2017 de cette sauterie municipale atteint un paroxysme dans le vice qui consiste à vanter ce qu’on ne peut vivre, à remplacer la chose par le concept, à prendre tout pour son contraire.
Paris Plages, cette année, n’a ni mer ni lac ni étang ni rivière, comme à l’accoutumée. Et, cette fois, il n’y a même plus l’alibi du sable. Ce dernier a été escamoté pour cause d’incorrection politique. Lafarge, qui le fournissait, est mis au piquet car l’entreprise est soupçonnée de financer Daech, le mur mexicain de Trump et la guerre des Shadoks contre les Gibis.
En réalité, la mairie est fauchée après des années de dilapidation socialiste et, plutôt que de s’en prendre à ses clientèles directes, elle fait des économies de bout de silice. Comme il n’y a pas beaucoup de palmiers non plus, Paris Plages, c’est grosso modo désormais des transats sur du bitume, coups de soleil garantis. Ah si ! Pardon. Trois piscines démontables vont être installées sur le bassin de la Villette. C’est un événement planétaire, ma bonne maire.
On sent bien que cette fête triste héritée de Delanoë n’est plus du goût d’Hidalgo. L’intérêt des journalistes s’est émoussé, le public boude et il est même contre-productif, pour la mairie, d’attirer l’attention sur le fait que son fameux parc « Rives de Seine », pour lequel la voie expresse rive droite a été fermée aux automobiles, est un ratage complet.
Tout Paris est confronté aux embouteillages créés par cette mesure idéologique et publicitaire. Et pourquoi ? Des espaces à peine fréquentés dont les Parisiens se contrefichent. Et encore : nous sommes en été. Que penseront-ils en décembre prochain dans le trafic ? Il y a peu de chance qu’ils se consolent en se remémorant les délices d’une plage qui pourrait servir d’allégorie au festivisme socialisant, phénomène politique dégénératif déjà promis à l’oubli.
De Delanoë et d’Hidalgo ne restera, bientôt, que ce qu’il reste des châteaux de sable après le passage de la marée. Plus, hélas, quelques verrues immobilières aux Halles, aux Batignolles et ailleurs, qu’il sera plus difficile de faire disparaître. Mais place au Temps, notre maître à tous !
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