Et si nous prenions conscience de la désinformation sur la guerre en Syrie ?

La terrible guerre qui dévaste la Syrie depuis 2011 aura eu le triste mérite de permettre une prise de conscience à l'égard de notre propre pays, la France.

La libération de Deir ez-Zor , à l'est de la Syrie, sur le fleuve Euphrate, par l'armée syrienne - les forces du "régime", comme dit le langage codé et orienté de nos médias - fait tomber les voiles au sens propre comme au figuré.

Le message du Christ distingue Dieu et César, la religion et la politique, alors que le califat, c'est-à-dire l'unité des deux pouvoirs (spirituel et temporel) régissant jusqu'aux plus petits détails de la vie quotidienne, est au cœur de la pensée islamique.

Quelques pays richissimes, nullement démocratiques, ont les moyens de financer les troubles qui ont éclaté dans le monde arabo-musulman.

L'objectivité nous oblige malheureusement à constater que des Philippines au Nigeria, la violence est associée à la présence islamiste.

Or, depuis 2011, sur la "guerre civile syrienne", nos médias répandent curieusement des mensonges, qui sont aussi ceux des gouvernants français, de droite et de gauche, et plus généralement des Occidentaux.

Le premier, récurrent, consiste à présenter le "régime" comme totalement impopulaire et rejeté par la majorité de la population, puisqu'il est censé monopoliser l'État au profit de la minorité alaouïte. C'est faux.

Les autres communautés minoritaires (chrétienne, druze, kurde, etc) ne lui étaient évidemment pas défavorables, mais une grande partie des Syriens, sunnites par tradition, préféraient l'ordre et la paix au désordre et à la guerre.

Si beaucoup de Syriens ont quitté le pays, pour se réfugier dans les pays voisins plus qu'en Europe, contrairement à ce qu'on a voulu faire croire, bien plus nombreux sont ceux qui ont rejoint les zones contrôlées par le régime et où il était possible de vivre à peu près normalement.

Ainsi, toute la bataille d'Alep a été un long mensonge de la propagande que nous subissons.

On disait que les Alépins étaient écrasés sous les bombes russes et syriennes dans une ville martyre. On oubliait de dire que la majorité de ses habitants étaient jusqu'alors encerclés par les djihadistes dans la moitié de la ville tenue par l'armée régulière. Ils ont, d'ailleurs, fêté la victoire de celle-ci.

Au début de la rébellion, beaucoup, par opportunisme, et sans doute alléchés par les offres des nombreux et généreux étrangers qui s'intéressaient au devenir de la Syrie, ont rejoint l'opposition, le Conseil national syrien, en Turquie, et l'Armée syrienne libre.

Très rapidement, il est apparu que les combattants sur le terrain étaient avant tout des islamistes répartis en de nombreux groupes souvent rivaux, soutenus de l'étranger, par l'étranger et composés de nombreux étrangers. Une carte de la situation militaire actuelle est parlante : l'essentiel du pays, son cœur, avec la majorité de la population, et aujourd'hui la plus grande partie du territoire sont loyalistes, tandis que, comme par hasard, les zones dissidentes sont aux frontières de la Turquie, de la Jordanie ou d'Israël.

L'armée syrienne, après avoir connu des pertes considérables (dont on parle peu) et des désertions qui ont davantage retenu l'attention, est aujourd'hui victorieuse et accueillie en libératrice. Des volontaires la rejoignent.

A Deir ez-Zor, lorsque la dernière offensive de l'État islamique a coupé en deux la poche de résistance, la population a reçu des armes et participé à la défense.

Ces actes de courage, comme le pont aérien russo-syrien pour ravitailler chaque jour les habitants encerclés, et leur libération par une percée éclair auraient pu et dû susciter une légitime émotion, si nos médias leur avaient attribué l'importance qu'ils méritaient.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 20:54.
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Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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