En Italie, feu d’artifice le soir du 14 juillet pour fêter…

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L'été dernier, j'avais passé mes vacances chez nous, dans notre beau Sud-Ouest et j'avais, surpris, assisté à la transformation radicale de mon environnement quotidien. Avec le départ des « blédards » (ainsi s'appellent-ils eux-mêmes), la fermeture des commerces orientaux (kebabs et autres épiceries qui se sont installés sur tous les axes et toutes les places, sans que le maire ait l’idée de les limiter pour conserver un peu de « diversité »...), l'évaporation des trente jeunes « racailles » qui empoisonnent toute l'année le centre-ville et l'arrivée de touristes anglais, allemands, belges, ma petite ville du Sud-Ouest avait repris sa beauté de ville européenne, son calme, son caractère rieur et ouvert – et aussi sa propreté. Plus de femmes voilées, plus de canettes qui roulent dans les rues, plus de musiques orientales agressives. C'était un inattendu et spectaculaire Grand Remplacement – saisonnier.

Cette année, nous avons décidé de partir en Italie, pour faire découvrir cette seconde patrie à ceux des enfants qui ne la connaissaient pas. Et, bien sûr, pour des enfants, il faut aborder le pays par sa ville la plus magique : Venise. Jamais nous ne nous y étions trouvés à cette période, autour du 14 juillet.

Or, à Venise, la ville était aussi animée de gros préparatifs pour le soir du 14 juillet : lignes de vaporetto interrompues, pont de bateaux en construction, délimitation des zones pour les spectateurs du grand feu d'artifice, sur les quais de Saint-Marc, les Zattere, le Lido, etc. Mais que fêtait donc Venise, ce samedi soir 14 juillet 2018 ? Pas notre 14 juillet, bien sûr. Ni un 14 juillet. Non, la coïncidence voulait que la grande et antique fête du Christ Rédempteur, célébrée le troisième dimanche de juillet, tombe cette année le week-end du 14 et 15 juillet.

Grande fête populaire et touristique comme notre 14 Juillet à nous, ce rendez-vous annuel séculaire lance la saison estivale. Comme chez nous, si la foule des touristes en a oublié l'origine et la signification historiques, elle a néanmoins gardé son caractère populaire traditionnel. Pas de bals populaires à Venise, mais dès le samedi soir, des repas de quartier, des apéritifs, rassemblant des familles sur le campo du quartier qui a ressorti, pour l'occasion, la bannière du "sestiere". Cette fête des quartiers de Venise se matérialise aussi le lendemain lors de régates les opposant sur les eaux de Saint-Marc. Et le samedi soir, le feu d'artifice est vraiment spectaculaire.

La fête commence donc par une cérémonie rappelant l'événement : les autorités et le peuple, comme le faisait le doge, processionnent sur ce pont de bateaux reliant les Zattere jusqu'à la magnifique église du Rédempteur où l'on célèbre une messe qui ouvrira les festivités. La tradition remonte à 1576, quand le gouvernement du doge, affrontant une terrible peste qui décimait la population de la ville, décida de faire un vœu à Jésus : si la peste cessait, Venise lui construirait une église. Vous devinez la suite et c'est donc Palladio qui fut chargé des plans et de la construction de cette église, l'une des plus belles, moins massive que la Salute (qui dut sa construction à une autre peste et un autre vœu), moins « carte postale » que San Giorgio. Avec sa pierre blanche, ses formes harmonieuses, son intérieur dépouillé, ses marches descendant dans les eaux, elle est un condensé des beautés et de l'histoire vénitiennes, de sa magie devenue réalité.

Dimanche, nous remonterons le pont de bateaux pour entrer dans l'église du Rédempteur. À Venise, on a toujours su marcher sur les eaux avec le Christ.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 19:39.

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