Le maître des horloges, longtemps silencieux, est devenu une horloge très parlante

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Donc, le président de la République a lancé la contre-attaque.

Remobilisation des troupes pour le pot de départ des députés de La République en marche, mardi, par un discours de trente minutes. Le président de la République y fait applaudir Alexandre Benalla et lance son désormais historique : "Qu'ils viennent me chercher !" Courageux pour sa cour, provocateur pour ceux qui n'en sont pas. Ce qui fait quand même du monde...

Mercredi, envol pour les sommets et la reprise du storytelling dans le village pyrénéen des vacances de l'enfance du Président, à Bagnères-de-Bigorre. Et nouvelles salves, une véritable logorrhée : remontrances aux journalistes de BFM TV par-ci, interview à France Bleu par là. La parole se démultiplie.

Les lignes de défense sont connues : "Je suis fier d'avoir embauché Alexandre Benalla", pour son "parcours différent". Toute cette affaire est montée en épingle par une presse et des parlementaires en surchauffe.

Ce jeudi, nouvelle étape du Tour de France de notre horloge devenue très parlante : Campan. Nouvelle déclaration historique du Président : cette affaire est "une tempête dans un verre d’eau. Et pour beaucoup, c’est une tempête sous un crâne."

Après les déclarations bravaches, nous voici avec Victor Hugo. Le Président lettré est de retour. Le verre d'eau ? L'Élysée et, accessoirement, les services de police, de gendarmerie, le GSPR, les commissions d'enquête du Parlement.

Et les Misérables du Président, ce sont ces « ils », ces parlementaires d'opposition que l'on est satisfait de voir enfin jouer leur rôle de contrôle de ce pouvoir exécutif qui, comme Alexandre Benalla, se croyait jusqu'alors tout permis, mais aussi 80 % des Français qui ont la fâcheuse curiosité de vouloir en savoir plus, d'obtenir des explications, mais qui aimeraient aussi ne pas être traités avec ce mépris.

Il serait temps que M. Macron comprenne qu'il s'enferre à multiplier les éloges de M. Benalla et les provocations, et qu'il découvre qu'entre les énarques macroniens et le profil de M. Benalla, il y a toute une diversité de Français qui ne se reconnaissent absolument pas dans les pratiques des uns et de l'autre, et encore moins dans leur arrogance et leur culot quand ils ont commis « une faute grave ».

M. Dupont-Aignan disait ici que le comportement de « petite frappe » de M. Benalla avait déteint sur M. Macron.

C'est, en tout cas, ainsi qu'on le perçoit ici, dans le Sud-Ouest, et jusque sur les pentes des Pyrénées.

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