Asia Argento : l’égérie de #MeToo achète le silence d’un jeune homme qu’elle aurait agressé

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Dans nos pays latins de forte tradition chrétienne où la mère est "culturellement" associée à la Vierge Marie, la pédophilie féminine est un tabou majeur. C’est tout juste si l’on admet que les femmes puissent être criminelles, alors, la pédophilie, pensez…

Les femmes, chez nous, sont toujours d’innocentes victimes, même lorsqu’elles sont coupables. Démonstration par l’affaire sordide de la petite Fiona, dont le corps n’a jamais été retrouvé : la mère condamnée à cinq ans de prison, le beau-père à vingt ans sans que rien ne puisse établir qu’il était plus coupable des tortures et de la mort de l’enfant que sa propre mère !

Chez les Anglo-Saxons, et plus généralement les populations protestantes, on se cache moins la vue. On enquête et on publie. Constat des chercheurs de l’université de Montréal : "D’après les données que nous avons recueillies dans plusieurs pays, les femmes constituent 5 % de la population des délinquants sexuels. Ce chiffre est probablement sous-estimé. Les victimes d’abus féminins parlent encore moins que les victimes des hommes. Les services judiciaires et médico-psychologiques ne sont pas entraînés à repérer les agresseuses." À cela, surtout, une raison majeure : "92 % des victimes des femmes sont des enfants de moins de 9 ans, et le plus souvent, leurs propres enfants."

Et puis, il y a les femmes qui aiment les très jeunes hommes, et de celles-là, on parle encore moins. On évoque toujours le tourisme sexuel des Européens vieillissants et bedonnants, mais celui des femmes tout aussi vieillissantes et adipeuses qui viennent à Cuba ou sur les côtes africaines s’offrir de très jeune hommes n’est pas moins scandaleux. Simplement, on feint de ne pas le voir.

Enfin, il y a ces comportements qui font les photos glamour des magazines parce que les protagonistes sont au plus haut étage de l’ascenseur social. Et là, c’est de l’amour, forcément…

Aujourd’hui, c’est l’actrice italienne Asia Argento qui est dans le collimateur. L’égérie du mouvement #MeToo, celle qui a dénoncé Harvey Weinstein et dressé la liste des 82 femmes "qui ont été agressées sexuellement/violées/molestées" par le producteur ; celle qui, lors de la cérémonie de clôture du dernier Festival de Cannes, brandissait la menace : "Parmi vous, dans le public il y a ceux que l'on devrait pointer du doigt à cause de leur comportement envers les femmes, un comportement indigne de cette industrie, de n'importe quelle industrie. Vous savez qui vous êtes. Plus important encore, nous, nous savons qui vous êtes." Et d’assurer : "Les choses ont changé. On ne va plus vous permettre de vous en tirer sans être inquiété." Eh bien, cette femme-là se retrouve aujourd’hui mise en cause pour avoir acheté le silence d’un garçon de 17 ans qu’elle aurait, elle aussi, agressé sexuellement.

La scène, dont le New York Times dit détenir les preuves, se serait déroulée dans un hôtel de Californie en 2013. L’actrice, célèbre, était alors âgée de 37 ans.

Le jeune homme a porté l’affaire devant la Justice, réclamant 3,5 millions de dollars de dommages et intérêts pour "détresse émotionnelle et des pertes de salaire suite à une agression sexuelle". Au terme des négociations conclues par leurs avocats, il a touché 380.000 dollars selon un paiement échelonné, le dernier versement étant intervenu en avril dernier. En pleine campagne d’Asia Argento contre les agresseurs sexuels, juste avant le Festival de Cannes…

L’avocat de l’actrice a expliqué au journal qu’il s’agissait d’une "aide" pour le plaignant, Jimmy Bennet. Tout comme DSK, par bonté d’âme sans doute, a tenu à "aider" une femme de chambre du Sofitel de New York.

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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