Un nouveau crime au couteau en France. La terreur dans la rue

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Une fois encore. Une fois de trop, comme à chaque fois. Une fois encore, on a frappé au couteau dans la rue. Une fois encore, on a crié « Allah Akbar ». Ici, en France. Cette fois-ci à Trappes, dans les Yvelines. Une fois encore, les médias en appellent à la plus grande prudence. Certes, il – on ne connaît à cette heure que son prénom : Kamel - était connu des services de renseignement pour apologie du terrorisme. Certes, il aurait été condamné pour cela. Certes, il était fiché S. Mais à cette heure, on n’est pas certain que ce soit un acte terroriste car les deux victimes sont la mère et la sœur de l’assaillant et, donc, il pourrait s’agir d’un drame familial. Toutes deux sont mortes. Une troisième personne est blessée grièvement. L’agresseur a été abattu par la police. Le procureur Molins ne s’est pas saisi de l’affaire pour l’instant.

Mercredi, Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daech, après un an de silence, dans un message de 54 minutes, lancé à l’occasion de la fête de l’aïd-el-kébir, a appelé ses partisans au djihad. "Pour les soldats de Dieu, l’ampleur de la victoire ou de la défaite ne dépend pas d’une ville volée ou de celui qui a la supériorité aérienne, des missiles intercontinentaux ou des bombes intelligentes." Il a appelé à "frapper pour terroriser". Frapper en Occident à l’explosif ou à l’arme blanche. La stratégie du faible au fort.

Y a-t-il un rapport entre ces crimes commis à Trappes et l’appel du « calife » de Daech ? L’État islamique vient, en tout cas, de revendiquer l'action de Kamel. "L’auteur de l’attaque dans la ville de Trappes est l’un des combattants de l’État islamique et a perpétré cette attaque à la faveur des appels à cibler des ressortissants des pays de la coalition internationale anti-EI." Une revendication précipitée, opportuniste ? L’occasion trop belle de semer le trouble, le doute dans les populations. Tout est bon pour créer le chaos.

Quoi qu’il en soit, à Trappes, comme l’a titré L’Express en juin dernier, le danger salafiste est dans le viseur des autorités. Une ville où une cinquantaine de jeunes est partie en Irak et en Syrie depuis 2013 pour aller faire le djihad. Une ville, toujours selon l’hebdomadaire, citant un policier qui s’exprimait sous anonymat, où, "indiciblement", "progressivement", l’islam radical "devient la normalité". Une ville où, en 2013, deux cents personnes avaient assiégé le commissariat, deux cents personnes qui portaient "la haine dans les yeux". On appelle cela un terreau favorable.

Simple drame familial ? Et un ministre de l’Intérieur, ministre d'État, qui déboule sur place, toutes affaires cessantes, pour signaler des "problèmes psychiatriques importants".

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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