Gérald Darmanin ose tout : et maintenant, défenseur des classes moyennes !

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Oyez, oyez, braves gens, damoiselles et damoiseaux ! Si vous en doutiez, Gérald Darmanin vous l'a confirmé, vendredi dernier, sur RTL : "Nous ne sommes pas le gouvernement des riches : nous sommes le gouvernement des classes moyennes." La preuve, dit-il à la journaliste, c'est que "vous comme moi n'avons pas vu notre taxe d'habitation baisser", ajoutant : "Ce qui est tout à fait normal car nous nous sommes occupés des classes populaires et modestes." Votre taxe à vous, non plus, n'a pas baissé ? Réjouissez-vous : c'est que vous êtes riche !

Notre ministre explique que dix-huit millions de foyers fiscaux l'ont vue diminuer, conformément à la promesse présidentielle. Et, en 2021, elle ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Rendons grâce à ce gouvernement, qui n'en fait pas que pour les riches ! Bien qu'il s'y connaisse en chiffres, Gérald Darmanin n'évoque guère la hausse prochaine de la taxe foncière. Ne parlons pas de l'augmentation du taux de la CSG, c'est déjà du passé ! Ni de la désindexation des retraites : les retraités, au boulot ! Ils coûtent trop cher, ces inactifs. Ni des avantages familiaux, qui se réduisent comme une peau de chagrin. Sans oublier les taxes supplémentaires sur les carburants et toutes les contributions plus ou moins dissimulées que Bercy excelle à inventer !

Darmanin reconnaît bien qu'environ 6.000 communes ont augmenté la taxe d'habitation, ce qui occulte l'allègement ; mais il minimise ce désagrément. "Ce n'est pas forcément la faute des maires", dit-il avec indulgence, car il ne veut pas se les mettre encore plus à dos : c'est une histoire de part fiscale en plus ou en moins : un décès ou une naissance, cela arrive, même chez les classes moyennes. Il pointe la ville de Sceaux, qui augmente les impôts locaux sous prétexte de la "baisse des dotations de l'État". C'est faux, archi-faux ! Parole de ministre : le manque à gagner est reversé aux municipalités à l'euro près ! Tiré de la poche des Français.

Gérald Darmanin est, bien sûr, interrogé sur le remaniement. Ce sera bientôt la fin du suspense. Il est content à son poste, mais n'exclut pas d'avoir un autre portefeuille. En bon "serviteur" de l'État, il fera "ce qu'on lui dira de faire". C'est un secret de Polichinelle, qu'il rêve de devenir ministre de l'Intérieur. Édouard Philippe le soutient, mais Macron lui préfère Christophe Castaner, fidèle entre les fidèles et socialiste d'origine. Pas étonnant que le remaniement prenne du temps. On marchande... Pourtant, il suffirait de demander à notre ex-sarkoziste devenu macroniste de venir au Conseil des ministres, une rose à la main : c'est un transformiste hors pair.

Gérald Darmanin prétend incarner le gouvernement des classes moyennes. Il pourrait tout aussi bien affirmer qu'il représente le gouvernement des familles, le gouvernement des retraités... Il n'a pas encore proposé de loger des immigrés à Bercy, comme Anne Hidalgo à l'hôtel de ville. Il pourrait alors déclarer que « nous sommes le gouvernement des immigrés ». Car une seule chose est sûre : c'est non seulement celui des très riches, mais aussi celui des réfugiés. Les classes moyennes ne sont là que pour se faire racketter.

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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