François Bousquet : « Imaginez les réactions si l’ultra-droite avait caillassé et saccagé une librairie ! Là, rien ! »
François Bousquet, votre librairie a été prise pour cible par les antifas, pouvez-vous nous raconter ?
Ce n’est pas la première attaque des antifas que nous subissons, mais c’est la plus violente. Elle s’est déroulée le samedi 9 février, vers 14 h 35, quand un cortège de « gilets jaunes » se rendant au Sénat a croisé notre librairie, installée au cœur du Quartier latin, rue de Médicis. Elle a alors été caillassée et dégradée par une centaine d’antifas armés – une « horde », comme ils s’en enorgueillissent – aux cris de "Paris, Paris, Antifas, la Nouvelle Librairie, c’est les antisémites qui invitent Zemmour" (sic). Seule la présence d’esprit du libraire - qui, au passage, a essuyé plusieurs coups de matraque télescopique sur la tête - a permis d’éviter un drame humain plus lourd en faisant sortir en urgence la petite dizaine de clients, sous les jets de bouteilles et de blocs de goudron. Les dégâts matériels sont d’ores et déjà considérables : vitrines cassées, porte d’entrée dégradée, etc. Les violences auraient pu être plus lourdes de conséquence si notre libraire n’avait pas été prévenu de leur arrivée par deux gilets jaunes. Merci à eux. Nos vidéos montrent une centaine d’antifas, cagoulés ou casqués, faisant le siège de la librairie. Plusieurs dizaines d’entre eux ont jeté et éparpillé nos livres sur le trottoir et ont tenté de s’introduire dans la librairie. Dix minutes après cette première attaque, qui a finalement été stoppée par une dizaine de CRS, c’est un homme en rage qui a attaqué la devanture de la librairie à la pelle. Nous avons eu l’honneur, à ce moment-là, d’être protégés par une dizaine de gilets jaunes, dont un qui a dit au libraire : "Je vous boycotte, mais je ne veux pas que les antifas cassent votre librairie."
Ce n’est pas la première fois que ces casseurs s’attaquent à vous. Cette fois, ils s’étaient mêlés, selon les témoins, à un cortège de gilets jaunes ? Doit-on y voir un nouveau signe de l’infiltration et de la récupération des gilets jaunes par l’extrême gauche ?
Un classique, chez eux. Prendre le train en marche pour mieux le saboter. Dans les manifestations de gilets jaunes, ce sont indiscutablement des intrus, des corps étrangers. Étrange, étranger, étrangeté : ces mots résument à eux seuls leur amour exclusif de l’Autre, leur indigénisme et leur sans-frontiérisme fondamental. On ne peut même pas dire qu’ils sont à la traîne du mouvement, ils sont en dehors. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce sont deux visions du monde antagonistes qui s’affrontent. Les antifas chantent "L’Internationale", les gilets jaunes "La Marseillaise". Quoi de commun entre eux, ces cols blancs des beaux quartiers, et ces cols bleus qui peinent à boucler leurs fins de mois ? Il ne faut pas beaucoup creuser pour s’assurer que les « antifas » vomissent tout ce que représente la France des gilets jaunes. Pour eux, c’est un pays peuplé de xénophobes franchouillards qui votent Marine Le Pen et en appellent à leur ancestralité gauloise. Lorsque la police daigne les interpeller, on s’aperçoit que ce ne sont que de petits marquis de la révolution dont les parents sont, pour la plupart, universitaires, magistrats, directeurs financiers. Jamais le sort de la France des invisibles ne leur a arraché la moindre compassion, seulement l’éternel procès en moisissure, en maréchalisme, en « crispations » identitaires, en « poison » populiste. Un chercheur comme Christophe Guilluy a même pu dire que l’antifascisme est devenu « une arme de classe » contre des catégories populaires indécrottablement retardataires où on ne croise que des nuées de collabos adeptes de ratonnades (Dupont Lajoie), de beaufs avinés (Cabu), de pleutres bedonnants (les Bidochon), de dyslexiques (les Deschiens), de Néandertaliens (la Présipauté du Groland). Voilà la France des « antifas ». Ce sont les chiens de garde du Système – sans quoi ils ne bénéficieraient ni d’une telle impunité judiciaire ni d’une telle mansuétude médiatique. Ils ont été dressés à la manière des chiens de Pavlov pour saliver à l’évocation des mêmes mots : « fasciste », « extrême droite », etc. On ne peut pas les raisonner, tout au plus s’adresser à leurs glandes salivaires.
Et pourtant, seules les violences de l’ultra-droite font l’objet de toutes les attentions...
Les murs de la capitale ont beau se couvrir d’« ACAB » à chacun de leur passage - la signature des « antifas » (de l’anglais « All Cops Are Bastards », littéralement « tous les policiers sont des salauds ») -, les inamovibles experts qui défilent sur les plateaux des chaînes de télévision pointent la responsabilité de la seule « extrême droite ». Selon que vous serez puissant ou misérable… Imaginez un peu si l’ultra-droite se livrait à ce type d’exactions dignes des milices les plus rodées – intimidation physique, menaces verbales, bris de vitrine, etc. –, elle susciterait une tempête d’indignations dans les médias centraux. Et si jamais elle saccageait des librairies, on rouvrirait aussitôt le procès de Nuremberg. Ici, rien ! Et pour cause. Les « antifas » peuvent dénoncer autant qu’ils veulent la violence de l’« institution », ils en sont le produit. Il arrive même que journalistes, universitaires et activistes travaillent main dans la main. Voyez Antonin Bernanos, âme damnée des antifas parisiens, pourtant condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour l’attaque (d’une violence inouïe !) d’une voiture de police, en 2016, mais défendu par le conseil d’administration de l’université Paris-Nanterre, où il étudie. Voyez un personnage inconnu du grand public, mais tout-puissant, je veux parler d’Aris Papathéodorou, qui ne se contente pas d’être le directeur artistique du Monde, propriété de Xavier Niel et Matthieu Pigasse, mais d’être parallèlement l’hébergeur de tous les sites « antifas ». La boucle est ainsi bouclée.
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