Dupont-Aignan – Poisson : les Amoureux de la France divorcent

NDA POISSON

Ainsi, Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, ne figure pas sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan pour les élections européennes. Jean-Frédéric Poisson, dans un communiqué de presse, affirme avoir appris la nouvelle mercredi soir par un coup de téléphone du président de Debout la France. Damien Lempereur, porte-parole de DLF, a déclaré au micro de Boulevard Voltaire que Jean-Frédéric Poisson s’est, en quelque sorte, exclu de lui-même. Qui croire ? Peu importe.

Le fait est que cette annonce est une très mauvaise nouvelle pour le camp souverainiste. Un Jean-Frédéric Poisson qui avait participé à la primaire des LR et figurait sur la liste de celui qui avait appelé à voter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017, cela avait du sens. De proche en proche, tout était possible pour tous ceux qui croient sincèrement à la nation.

La question, maintenant, est de savoir si Nicolas Dupont-Aignan n’est pas en train de s’enfermer dans une logique de « groupusculisation ». Il a cru, fait semblant de croire ou fait croire qu’il pouvait être la troisième voie. Il y a quelques semaines encore, les sondages donnaient sa liste à plus de 5 %, soit le seuil pour avoir des élus au Parlement européen. Un temps, on le vit même sucer la roue des Républicains. Il s’en fallait de peu. Et il faut bien le reconnaître, Laurent Wauquiez est, lui, en passe de gagner son pari avec son attelage improbable Bellamy-Evren-Danjean. Pourquoi ? Parce que l’électeur LR traditionnel ira chercher sur l’étalage ce qu’il veut y trouver sans regarder les autres produits. Et si la liste de Nicolas Dupont-Aignan est, aujourd’hui, à 3,5 % dans les sondages - certes, tout n’est pas joué -, il faut probablement y voir une conséquence de cette stratégie Wauquiez. En tout cas, aujourd’hui, la campagne de Nicolas Dupont-Aignan est dans la zone de tous les dangers. Moins de 5 % : pas d’élus. Moins de 3 % : pas d'élus, pas de remboursement des frais de campagne… Et l’éviction de Jean-Frédéric Poisson risque de ne pas arranger les affaires.

Mais bien plus gravement, il faut désormais se poser une question : Nicolas Dupont-Aignan ne risque-t-il pas de porter la très lourde responsabilité d’avoir refusé, dès mai 2018, la proposition de Marine Le Pen ? Souvenons-nous de cette proposition : une liste commune où les deux chefs de parti auraient figuré symboliquement en fin de liste. Même si on ne refait pas l’Histoire et même si, en politique, il ne suffit pas d’additionner des intentions de vote pour que cela se traduise dans les urnes, il est évident qu’aujourd’hui, cette liste d’union serait largement en tête des intentions de vote, bien devant La République en marche, et dépasserait le seuil symbolique des 25 %. Il est vrai qu'avec des si : si Grouchy avait été au rendez-vous de l'Histoire, si... Chaque guerre a son Grouchy.

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