En Macronie, on n’aime pas trop le sabre et encore moins le goupillon
Qu’on se le dise ! Nous sommes bien en République et la traditionnelle alliance du trône et de l’autel est bien morte et enterrée. De même, l’alliance entre le sabre et le goupillon est-elle sur le point de totalement disparaître. C’est, en tout cas, l’intention clairement affichée dans un rapport parlementaire que viennent de publier deux députés , MM. Bastien Lachaud et Christophe Lejeune. On ne s’étonnera pas que le premier soit député La France insoumise (LFI) de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis et que le second soit député La République en marche (LREM) de la 2e circonscription de Haute-Saône. On s’étonnera plus que ce dernier soit fils de militaire...
À quoi s’intéresse ce rapport ? À la lutte contre les discriminations au sein des forces armées. Rien de moins. Les 162 pages décortiquent ce phénomène au sein des armées, sous tous les angles, et font état de 61 propositions parfois étonnantes. La première d’entre elles incite, d’ailleurs, à « accueillir des femmes au sein de la Légion étrangère » quand la proposition 34 suggère de « proposer des rations de combat végétariennes avec un apport en protéines végétales suffisant ». Si l’on peut donner quitus aux deux parlementaires de vouloir « faire comprendre aux nouvelles générations la pertinence des savoirs-êtres militaires comme la neutralité, la discrétion ou l’absence de familiarité en uniforme » (proposition 47), on s’interroge sur la proposition (n° 30) de « ne pas appliquer avec trop de rigidité les règles relatives à la mixité de l’hébergement ».
Que penser des nos 28 et 29 : « publier des directives de façon à ce que les activités à caractère religieux soient plus rigoureusement séparées des activités collectives » et « veiller à ce que les pèlerinages militaires cessent d’être financés par le ministère des Armées » ? Surtout, les deux députés ne voient plus l’intérêt de fêter les saints patrons des différentes armes : Maurice pour l’infanterie, Hubert pour les chasseurs à pied, Antoine le Grand pour la Légion, Michel pour les parachutistes, Georges pour la cavalerie, Geneviève pour la gendarmerie… Les auteurs du rapport parlent de « mélange des genres ».
Surtout, « les moyens généraux sont en effet trop souvent utilisés pour envoyer des invitations à des cérémonies catholiques », écrivent-ils. Voilà le vrai problème, là où le bât blesse. L’armée française est restée trop catholique et pas assez diverse aux yeux du politique. Pour ne, finalement, voir qu’une seule tête, revenons à cette vieille bonne laïcité, concept fourre-tout qui permettrait d’enlever toute trace catholique sous l’uniforme kaki. Finalement, ce rapport, qui aurait pu s’appeler « Catholic Erased », sent bon la IIIe République, celle des inventaires après la loi de séparation des Églises et de l’État. Elle a des relents de l’affaire des fiches quand le général André, ministre de la Guerre, voulait promouvoir les officiers républicains et laïcs au détriment des officiers catholiques. Pour ne citer qu’un exemple emblématique, le général de Castenau, surnommé le « capucin botté », n’a-t-il pas vu son avancement bloqué ?
Un siècle plus tard, le travail de sape pour détruire l’Église catholique se poursuit, y compris au sein des armées. En Macronie, comme sous François Hollande, on aime bien défaire les couples traditionnels pour les recomposer ou les décomposer… Une question, maintenant : quel chef militaire va monter au créneau pour défendre les traditions catholiques des forces armées ?
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