L’écologie de marché, c’est bon pour la planète ?
La « grande surprise », inséparable d’une élection, serait le vote écolo. Vraiment ? Dans l’air du temps, plutôt !
Le match a eu lieu dans les règles. Jupiter, en Pyrrhus, s’attaqua au champion du front macédonien. Les deux se taillèrent, à égalité, la part du lion, dont l’agneau aux yeux bleus. Mais le verdict est clair, dans les médias autorisés : certaines voix valant plus que d’autres, c’est Macron qui a gagné « son pari ». Macron, avec nos dames de la météo. Il faisait beau : les Français sont allés voter plus nombreux.
À un bureau de vote du Ve arrondissement, Loiseau aurait mérité une standing ovation. Elle était, à elle seule, la République en vol. Ont voté pour elle, à fond la caisse, les propriétaires bien dans leurs pierres. Les retraités aisés. Les cathos pratiquants. Ont voté gauche quelques internes sous influence du lycée Henri-IV. Le reste a voté Vert.
Le vert est la couleur de la nature, de la vie, c’est la croix verte des pharmacies et des terrains de golf. C’est la couleur en marche : celle des trottinettes, des bicyclettes, de ceux qui sont bien dans leur peau et sur leurs roues. Ceux qui comptent les particules fines pour s’en garder et mangent bio. Heureusement, il y a la place du Panthéon aménagée, avec ses bancs de bois, et les voies sur berges.
Voter écolo, si ça ne fait pas de bien, ça ne peut faire de mal. Car l’écologie est une philosophie. On fait attention à ce qu’on mange, on trie, on respire comme il faut. On vit écolo, on mange écolo, on meurt écolo. L’écologie, c’est la religion du futur. La planète n’est-elle pas notre mère commune ? Et le soubassement idéologique, dans tout ça ? La « deep ecology » ? La « philosophie politique de la chose » ? La conception de l’être humain ? Pas de danger, dit-on, puisque le pape est écolo.
« Le temps de l’écologie est venu » a donc dit, récemment, notre député européen EELV au Cirque d’Hiver. Et encore : « L’écologie devrait être la matrice qui redéfinit notre économie », « le centre de gravité politique ». Jadot veut rassembler très largement autour de valeurs : « la protection de l’environnement, la justice sociale, la solidarité, l’égalité des droits » afin de gagner le pouvoir en 2022. Quel contenu politique précis ! Mais s’il a donné un coup de gueule contre le CETA, il entend réconcilier économie et libéralisme : il est en phase avec notre modernité.
Rallié à Macron en 2016, copain de Cohn-Bendit (jamais loin, Dany !), directeur, en son temps, de Greenpeace, en France, Yannick Jadot dit : « L’écologie n’est ni de droite ni de gauche. C’est bien plus que la gauche. » Et bien moins que la droite ? Jadot a tout pour s’entendre avec Macron à qui s’ouvre le champ des possibles : feu la droite à annexer et le Vert espérance à conquérir. Mais le vert est une couleur chimiquement instable : c’est la couleur du hasard et du destin.
Question : l’écologie de marché, est-ce bon pour la planète ?
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