Immigration : avec Emmanuel Macron, c’est un pas avant, deux pas en arrière
J'habite en petite couronne parisienne, à deux pas des portes d'Aubervilliers et de la Villette, je vois tous les jours les victimes de cette nouvelle forme de traite humaine, des migrants originaires d'Afrique de l'Est, des Afghans, etc.
Sur les réseaux sociaux, très régulièrement je diffuse les photos de maraudes auxquelles je participe, surtout en hiver, pour venir en aide aux SDF dont font partie ces migrants, et les échanges avec eux sont toujours poignants. Ils expriment pratiquement tous la même chose : ils ont été victimes de réseaux mafieux qui leur ont fait croire monts et merveilles en Europe, victimes de passeurs qui les ont délestés d'une bonne partie de leurs biens, ils reconnaissent ne pas comprendre ce qui leur arrive mais, pire, certains ont le courage d'exprimer leurs regrets de se retrouver là, mais ils sont pris dans une spirale et leurs familles se sont endettées pour payer les réseaux mafieux.
Comment, dans ces conditions, si nous avons un peu d'humanité, ne réfléchissons-nous pas à arrêter l'hémorragie puisque nous n'avons pas les moyens de bien accueillir ces malheureuses personnes ?
L'ex-ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, avait bien cerné cette situation et son choix de fermeté face à l'immigration clandestine aura permis de réduire le flux migratoire dans son pays et, donc, subséquemment, en Europe, de réduire le nombre de morts en mer Méditerranée.
La fermeté n'est pas du racisme ou de la xénophobie, la fermeté permet d'obliger les candidats à l'immigration à passer par les voies légales (demandes de visas de séjour, contrôles médicaux et aptitude à pouvoir vivre dans le pays d'accueil).
En France, il y a quelques jours, les médias ont largement communiqué sur la volonté du Président de durcir les textes concernant l'immigration. Alors, fatalement, les personnes comme moi, humanistes et légalistes, ont applaudi.
Même si, dans les propos prêtés à Macron, il y avait une confusion entre immigration, intégration et assimilation, le plus important était là : sa volonté.
Enfin, au sommet de l'État, on allait prendre à bras le corps cette situation inacceptable pour les migrants eux-mêmes, et possiblement explosive pour des riverains qui ne supportent plus la cohabitation avec des personnes errantes abandonnées par la puissance publique.
Durcir les conditions de l'immigration relève du bon sens. Il faut arrêter le décompte macabre des morts, chaque année, en mer Méditerranée, arrêter d'enrichir les mafieux et les passeurs qui prospèrent sur cette traite humaine. Il faut tout simplement regarder la vérité en face : la France n'a pas, aujourd'hui, les moyens et les structures pour bien accueillir les migrants clandestins.
Or, à peine avions-nous fini de nous réjouir de la position de fermeté prise par Emmanuel Macron qu'il filait en Italie prôner la répartition des migrants dans tous les pays de l'Union européenne et confirmait son changement de position dans un tweet : « Sur le sujet migratoire, je crois que nous pourrons, avec la nouvelle Commission européenne, défendre une position commune pour que tous les pays membres de l'Union participent à la solidarité en la matière ou soient, le cas échéant, pénalisés financièrement. »
Mais à quoi Emmanuel Macron joue-t-il sur l'immigration ?
On ne peut pas prétendre vouloir lutter contre l'immigration clandestine et commencer par parler de répartition équitable et, pire, menacer les pays qui n'accepteraient pas ce choix.
Non, Monsieur le Président Macron, vous ne durcissez rien du tout, vous faites un appel d'air qui va être rapidement exploité par les passeurs ! On aura encore plus de tentatives de traversée de la Méditerranée, on aura encore plus de décès et, malheureusement, encore plus de personnes errantes dans les rues de Paris ou de Calais.
Lutter contre l'immigration clandestine, ce n'est pas du populisme, ce n'est pas non plus un repli identitaire. C'est le laxisme prôné qui va alimenter la défiance et encourager le rejet de l'étranger.
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