Mélenchon et les policiers « barbares » : la dernière blague de Christophe Castaner !
Après une jeunesse trotskiste, et près de quinze années passées au Sénat, Jean-Luc Mélenchon renoue avec ses folles années, raillant ces forces de l’ordre, chaque jour plus garantes du parti du désordre établi.
Ainsi, lorsque la police vient perquisitionner au siège de La France insoumise, éructe-t-il : « La République, c’est moi ! » Fondamentalement, il n’a pas tort. Chaque élu porte en lui une part de souveraineté populaire. D’où ce procès tenu, depuis ce 19 septembre, pour « rébellion ». Procès politique ? À en croire le site des Insoumis, la question ne fait pas de doute : « Les accusations se sont heurtées aux images et aux auditions des policiers qui tous disent n’avoir subi aucune violence, aucune insulte, mais avoir entendu des gens revendiquer haut et fort leurs droits. » À propos de fort en gueule, l’avocat des parties civiles, le très robuste Éric Dupond-Moretti, en profite au passage pour traiter les Insoumis présents de « têtes de nœud ».
Pour une fois, Mélenchon a trouvé aussi trublion et histrion que lui. Le défunt Jean-Louis Tixier-Vignancour n’aurait pas renié une telle joute verbale, à condition toutefois qu’elle se solde sur le pré ou le zinc.
Plus récemment, le même Mélenchon se trouve une nouvelle fois poursuivi par la Justice. Résumé des faits : il aurait traité certains policiers de « barbares ». Ce n’est évidemment pas une déclaration officielle, orale ou écrite. Mais juste un propos entre amis, tenu lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris, ce dimanche dernier, et filmé par une caméra indiscrète. Soit une discussion d’ordre privé : « C’est des barbares, soyez prudents, parce qu’ils ne s’arrêtent plus, maintenant ! »
Honnêtement, on a entendu pires horreurs, que ce soit dans les stades de foot ou les salons bourgeois. Seulement voilà, ce propos relevant de la sphère privée semble désormais concerner le domaine public et l’ordre du même nom. Ainsi, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, tweete aussitôt : « Inacceptable insulte à nos forces de l’ordre mobilisées, chaque jour, pour protéger les Français, au péril de leur vie. Jean-Luc Mélenchon leur doit le respect et, désormais, des excuses. »
Comme il ne faut pas chatouiller le Mélenchon plus que de raison, ce dernier exige aussitôt du ministre de « présenter des excuses aux Français pour un déchaînement de violences disproportionnées ». C’est, évidemment, la répression des gilets jaunes qu’il a en ligne de mire. On admettra qu’une grosse vingtaine d’yeux crevés et quelques mains arrachées, pour faire bonne mesure, dans les rangs des gilets jaunes, ce n’est pas rien non plus.
On objectera encore qu’il y a eu plus grave, en matière d’insultes faites aux argousins. Tenez, ce vieux tube de Ministère A.M.E.R., « Brigitte, femme de flic », remontant à 1992 : « Aucune force d’État ne peut stopper une chienne en rut. Surtout pas quand c’est la putain d’une fille de brute, c’est-à-dire d’un flic de pute. Monique se fait culbuter, Monique se fait sodomiser. » À l’époque, les médias prétendaient avoir affaire à de nouveaux François Villon. Depuis, un autre Georges Brassens en devenir, le rappeur Nick Conrad, en appelle à « pendre les Blancs ». Le ministère de l’Intérieur entend saisir la Justice. Voilà quatre mois qu’on attend et il est à craindre qu’on n’ait pas fini de prendre notre mal en patience.
Certes, Jean-Luc Mélenchon n’est pas le nouveau Léon Bloy non plus, mais à voir la rapidité avec laquelle il a été jugé pour juste avoir braillé un peu trop fort lors d’une perquisition, voilà qui peut donner à penser quant aux actuelles priorités gouvernementales en matière de bienséance républicaine.
Entre deux happy hour et trois virées en boîte de nuit, on aimerait bien avoir l’avis de Christophe Castaner sur la question. En admettant, toutefois, qu’il en ait un.
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