Le cannabis près du plongeon dans la légalisation

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Les commissions des Affaires économiques, des Affaires sociales, des Lois, des Finances, des Affaires culturelles et éducatives, du Développement durable ont constitué une mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis (cannabis dit « thérapeutique » ; cannabis de confort ; cannabis récréatif).

Voilà qui inquiète car « plus il y a de médecins autour du patient et plus le cadavre sentira mauvais » (proverbe chinois).

Le cannabis n’est plus ce qu’il était. De fait, nombre de changements modifient profondément l’image de cette drogue.

Sa très grande diffusion, assurée par plus de 200.000 dealers, fait de notre pays le tout premier consommateur de l’Union européenne.

La loi de 1970 qui le prohibe, ni enseignée, ni expliquée, ni justifiée, n’est évidemment pas appliquée.

Loin de s’attacher à prévenir son usage, des médias et même des « addictologues » requièrent sa légalisation. D’ailleurs, l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) nous a infligé un carton rouge pour cette absence de prévention.

Les premiers usages sont de plus en plus précoces, affectant dès le collège des élèves de 12 à 15 ans.

En 40 ans, le taux de son principal constituant toxicomanogène, le tétrahydrocannabinol = THC, s’est accru d’un facteur 6,5 dans les produits consommés.

De nouveaux modes de consommation augmentent sa cession à l’organisme (nébuliseurs, pipes à eau, cigarettes électroniques utilisant des recharges d’huile de cannabis).

Des molécules de synthèse, qui stimulent plus puissamment que le THC , ses récepteurs CB1, apparaissent chaque mois.

Les données sur les multiples méfaits du cannabis s’accumulent, confirmant son caractère très délétère. Ses méfaits concernent cœur (3e cause de déclenchement d’infarctus) et vaisseaux (artérites, accidents vasculaires cérébraux) ; des cancers ORL et broncho-pulmonaires ; une diminution des défenses immunitaires ; des perturbations de la grossesse et du bébé qui en naîtra, avec une vulnérabilité accrue aux toxicomanies, dès l’adolescence.

Sa toxicité psychique est redoublée par l’âge auquel il sévit : celui des activités éducatives et de la maturation cérébrale (12 à 22 ans). Drogue de la crétinisation, il induit, en outre, des troubles anxieux, des dépressions (avec risque suicidaire), de graves manifestations psychotiques (schizophrénie, délire cannabique).

À défaut d’appréhender l’importance des drames suscités par le tabac et l’alcool, on ne sait plus juguler leurs consommations. Le cannabis approche d’une légalisation voulue par des idéologues déconstructeurs, des idiots utiles, des individus affamés de profits. Elle serait irréversible et infligerait à notre société, déjà bien malade, un insupportable tribut.

Le ministre de la Santé a constitué une commission pour apprécier les potentialités thérapeutiques du cannabis. Pourquoi pas ? Mais les prémisses inquiètent car, avant même de fonctionner, cette commission parle déjà, pour forcer le destin, de « cannabis thérapeutique ». Tous les pays ayant légalisé le cannabis l’ont préalablement travesti en médicament.

À l’Assemblée nationale, Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, veut faire de son département un eldorado, vert de cannabis. Il communique avec véhémence sur ses vertus thérapeutiques. Sur la chaîne LCP, où nous étions opposés, ce professionnel de l’élevage voulait en remontrer au pharmacologue (« sutor, ne supra crepidam »).

Cette mission parlementaire mise en place, avec ces biais déjà patents, sera-t-elle capable d’appréhender la gravité du sujet et son importance sanitaire, sociale et sociétale ? Des doutes pèsent sur sa capacité de prendre les mesures s’imposant, qui devraient toutes être aux antipodes des faux-semblants, de l’ignorance entretenue, des négligences multiples, des complaisances, des subventions généreusement servies à des associations complices de cette situation. Elle devrait revisiter l’organisation de l’addictologie, surveiller les pratiques de plusieurs praticiens qui, par idéologie, ne sont plus dans le dessein de guérir mais se contentent de faciliter aux victimes des drogues l’accès à celles-ci.

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Jean Costentin
Docteur en médecine

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