Nicolas Meizonnet : « Édouard Philippe est tiraillé entre les injonctions du président de la République et les difficultés du déconfinement »

Nicolas Meizonnet

Mardi après-midi, Édouard Philippe a présenté le plan de déconfinement à l'Assemblée nationale.

Réaction de Nicolas Meizonnet, député RN du Gard, au micro de Boulevard Voltaire.

https://www.youtube.com/watch?v=11tmPy2mtwo&feature=youtu.be

Vous avez suivi le discours d’Édouard Philippe devant l’Assemblée nationale. Ce discours a duré une heure et il était censé expliquer comment le déconfinement allait se dérouler à partir du 11 mai. Êtes-vous satisfait par la prestation du Premier ministre ?

En ce qui me concerne, j’ai du mal à imaginer que, suite à cette allocution, les Français y voient beaucoup plus clair. C’est le « en même temps » habituel de la Macronie. D’un côté, il faut faire preuve de beaucoup de précaution. Mais de l’autre, il faut rouvrir les écoles. En somme, des autorisations, des exceptions, des obligations, des ordres et des contre-ordres. Comme on dit dans le jargon militaire, ordre plus contre-ordre égale désordre.

Certaines annonces sont un peu plus précises. Une réouverture progressive des écoles et un déconfinement par département. Un déconfinement le 11 mai vous paraît-il encore possible dans l’état actuel des choses ?

Je ne pense pas que nous soyons armés sur le plan matériel pour un déconfinement. Je le regrette.
D’après les annonces d’Édouard Philippe, nous ne savons toujours rien sur le stock de masques. On sait que cent millions arriveront par semaine. Mais avec cent millions, on ne se contentera que de les donner aux soignants, à la police et aux personnes en première ligne. Ils ne suffiront pas à couvrir l’ensemble de la population. On parle de vingt millions de masques textiles et on est soixante-cinq millions d’habitants. On parle de tester sept cent mille personnes par semaine. Je vous signale que l’Allemagne teste cinq cent mille personnes par semaine depuis mi-mars. Je crois qu’on est très en deçà pour envisager le déconfinement. Je ne vous cache pas que la réouverture des écoles m’apparaît très préoccupante et ne me paraissait pas indispensable, sauf pour des raisons économiques que le gouvernement n’assume pas.

Pendant son discours, Édouard Philippe n’a fait aucune allusion sur les élections. Y a-t-il un aveu de faiblesse ?

On ne sait pas, mais je crois que ce n’est pas la préoccupation principale d’Édouard Philippe. J’ai l’impression qu’il est tiraillé entre les injonctions du président de la République et les difficultés auxquelles il est confronté pour envisager ce déconfinement. Les élections municipales sont le cadet de ses soucis.

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Nicolas Meizonnet
député RN du Gard

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