Emmanuel Macron, un Président par procuration !

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Quand on n'a pas l’étoffe d’un grand homme, on ne peut avoir l’ambition que de devenir doublure, à défaut de briller par son action politique. Emmanuel Macron a pris l’habitude de s’approprier l’éclat de nos grands hommes pour tenter de briller à travers leur souvenir.

Le Président n’écrira pas l’Histoire. Il a pris l’option de la vivre par procuration, c’est peut-être déjà le début de l’humilité, c’est sûrement la plus grande arnaque de ce mandat. Et la crise du coronavirus donne au Président Macron le décor nécessaire. La France manque alors de tout : de lits en réanimation, de masques pour protéger ses soignants, qu’importe, Macron, lors d’une sortie publique, brave la maladie et montre qu’il ne sort pas couvert, pas de masque : quelle bravoure ! L’Élysée a appelé les médias à s'habituer à voir le Président au contact sur le terrain : « C’est Clemenceau dans les tranchées. » Pas moins.

Et puis Macron nous l’a dit au 20 heures, « Nous sommes en guerre », souhaitant que cette incantation lui permette d’endosser la stature qui lui manque, et surtout fasse oublier la pénurie de moyens de notre système hospitalier, l’absence récurrente d’anticipation du pouvoir politique, les contretemps de l’action publique. Du goût des tranchées, d’aucuns n’auront connu que celui du gaz (lacrymo) qu’a subi, lors des manifestations, il y a encore quelques mois, notre personnel soignant et ses supplications devant le manque de moyens, en grève contre les fermetures de lits.

Les Français applaudissent les soignants à 20 heures ? Qu’importe, il s’adressera au peuple à 20 h 2 dans un timing parfait qui pourrait laisser l’impression que quelques bravos s’adressent encore à lui. Emmanuel Macron recycle l’Histoire à son profit et multiplie les références mémorielles pour s’en attribuer les gloires, faisant du copyright historique l’ADN de son inaction.

Le Président admire l’esprit de résistance chez Clemenceau, mais suggère que d’autres en paient le prix : ainsi, chacun d’entre nous aurait la possibilité de donner l’un de ses jours de congés aux soignants pour les remercier de leur engagement depuis le début de la crise sanitaire. Telle la bravoure de Louis de Funès pour son compère Bourvil dans la célèbre Grande Vadrouille : « On peut VOUS torturer JE ne dirai rien. »

L’hôpital crève d’absence de moyens financiers, Macron n’y fera rien. Pas l’ombre d’une réforme de fond pour notre système de santé. Juste la proposition d’une médaille pour notre personnel soignant, sortie de sa naphtaline - la médaille de l’engagement, créée en 1885 après une épidémie de choléra et disparue depuis 1960 -, devrait redonner à notre Jupiter de Président l’occasion, lors du 14 Juillet, de récolter un peu de la sympathie et de la reconnaissance qu’éprouvent les Français à l’égard de leur personnel soignant.

Et parce que son présent n’est pas brillant, Emmanuel Macron s’apprête à remettre ses pas dans le passé glorieux des grands de l’Histoire, en commémorant la bataille de Montcornet. Ce dimanche 17 mai, c’est le colonel de Gaulle qu’il s’apprête à célébrer, celui qui a mené la contre-offensive contre l’armée allemande dans l’Aisne.

Emmanuel Macron qui se réinvente ? C’est un peu Emmanuel Macron qui tente de donner du contenu à son néant, la mimique grave pour pallier un discours creux : de la poudre de perlimpinpin et toujours la chienlit !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 20/05/2020 à 18:14.

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