Jean-Jacques Bourdin va trop vite (dans ses explications)
Après quelques jours passés dans sa maison cévenole, Jean-Jacques Bourdin rentrait sur Paris à toute allure. Sibeth Ndiaye était peut-être déjà plantée devant le micro de RMC dans l'attente de délivrer quelque message burlesque ou bien était-ce Agnès Buzyn en pleine campagne de rétropédalage qui piaffait d'impatience d'exprimer sa pleine adhésion à la manière dont le gouvernement avait géré la crise. Respecter les 130 km/h sur autoroute, dans ces conditions, eut relevé d'une absence de sens civique, un manquement au devoir de tout bon journaliste de maintenir l'auditeur hors d'état de penser des bêtises.
Plutôt qu'escorter le journaliste toutes sirènes hurlantes, des gendarmes flashent le bolide. 186 km/h. Son compte est bon. Véhicule immobilisé, permis retenu. À plus de 100 km du domicile. Ce qui nous fait 135 €. Un café, l'addition !
Après un voyage éprouvant en autocar low-cost, Jean-Jacques Bourdin s'assoit enfin devant son célèbre micro années 50. Que dire, en pareille circonstance ? Eléments de langage élyséen, page 22 : « J'assume. » « La route était droite, temps magnifique, j'étais seul... » dit-il sur Twitter, nous rapporte Le Parisien. Effectivement. Quel conducteur superman n'a jamais dépassé une seule limite de vitesse dans un contexte favorable ?
Côté déplacement à plus de 100 km du domicile, fin de l'assumage. « Excès de vitesse oui. Interdiction de déplacement non. Parce que j'en avais deux », explique l'ex-automobiliste. Les gendarmes auraient-ils estimé qu'il y en avait un en trop ? Ne devaient-ils pas, au contraire, lui verser 135 € pour ce zèle dans l'obéissance aux consignes gouvernementales ? Avec les compliments de la gendarmerie nationale. Médaille !
Autre version, plus arithmétique : deux autorisations à plus de 100 km = 200 km. Très insuffisant. Pour se rendre dans le Gard à partir de la capitale, il n'en faut pas moins de sept ! Jean-Jacques Bourdin doit assumer qu'il lui en manquait cinq !
Mais revenons à l'explication de l'intéressé sur cette inflation « autorisationnante » : « Une professionnelle et une personnelle, mais je ne vais pas m'étendre sur mon autorisation personnelle parce que ça, ça me concerne et ma vie privée ne doit intéresser absolument personne. » Le mystère demeure. Nous ne saurons pas pourquoi la maréchaussée a verbalisé un citoyen muni de son laisser-passer. Encore des drogués à la chloroquine !
Sur Twitter, Anne Nivat, épouse de Jean-Jacques Bourdin et copilote en rallye, enrage : « Ça arrive tous les jours mais quand c'est J.J Bourdin, le lieutenant P.... va baver à « La Montagne.fr » Honte à eux. » L'odieux lieutenant P. soupçonné d'être allé raconter l'incident au journal La Montagne est livré en pâture à la vindicte populaire. Son nom s'étale sans pointillés. À délation, délation et demie. Les foudres de Castaner peuvent s'abattre à tout instant sur ce bousilleur de réputation, Emmanuel Macron jugera des suites à donner. Après réflexion, la tweeteuse, efface le message. Il ne s'appelle plus le lieutenant P. Heu... il a changé de patronyme récemment.
Oubliez tout ce que j'ai écrit. Vos paupières sont lourdes... Moi aussi.
Mais déjà Jean-Jacques Bourdin rebondit et adapte son émission à la personnalité de ses invités. À gagner, dès demain, sur RMC : un tour de périph en marche arrière dans la voiture d'Agnès Buzyn. À vos téléphones !
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