Discours de Macron au Panthéon : les valeurs de la République, et « en même temps »…
L'Élysée nous avait annoncé un discours percutant, ce matin du 4 septembre, au Panthéon, pour commémorer la République en ces temps où elle se trouve en grave danger. Le discours a été rédigé des mains même du Président, nous a-t-on glissé depuis la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Après l'avoir entendu, je le crois sur parole.
Alors que la République est, aujourd'hui, ouvertement attaquée par des groupuscules gauchistes, indigénistes, défiée par la racaille et humiliée au quotidien quant à son incapacité à assurer l'ordre et la sécurité, Macron ne nous a rien servi d'autre que ce qu'il fait depuis trois ans, qui est devenu sa marque de fabrique : du « en même temps«». Il suit donc sa ligne jusqu'aux limites de la tolérance, pour ce qui est des attaques contre notre République et notre pays. Devant un parterre de collégiens, dont plusieurs devenaient Français par naturalisation ce jour même, Macron a rappelé l'histoire de notre République, ses grandes figures, Gambetta entre autres, ses vertus (liberté, égalité devant la loi) et la nécessité de la défendre en ces temps où elle est déboussolée, attaquée au pilon.
Sans jamais nommer les agresseurs, jamais poser le problème de l'immigration, de l'assimilation qu'on se refuse à promouvoir. La République doit se défendre, mais contre qui ? À aucun moment le discours ne rentre dans le vif du sujet, ne désigne l'ennemi à abattre, alors même qu'il évoque un état d'urgence. On évoque tout de même un Dieu, qui prétendrait remplacer les valeurs républicaines, un Dieu promu par « des puissances étrangères » : l'art de désigner sans nommer, parfois nécessaire, est aujourd'hui inadéquat, si la République est à ce point menacée, comme Macron le dit lui-même, la mine sombre. Il faut nommer l'islam, nommer la Turquie, l'Arabie saoudite et tous ceux qui nous haïssent, et stigmatiser tous ceux qui les soutiennent sur notre territoire tout en profitant de nos avantages comme des traîtres, des indésirables à expulser au plus vite.
Mieux, même : Macron entame un dégagement sur les discriminations, qui « ferment la porte à tant de jeunes sur le palier de l'intégration ». En même temps que la République est attaquée, certains de ses agresseurs auraient de bonnes raisons de le faire, voilà ce que le discours semble exprimer, et comment il sera entendu dans les cités de notre pays... S'il faut faire la guerre aux ennemis de la République, autant ne pas reconnaître la moindre excuse à ses ennemis de l'intérieur, c'est le b.a.-ba de l'art militaire, non ? Pas pour un général Macron, tellement imprégné du « en même temps » que c'en est devenu une seconde nature...
Et puis, il y eut ce rappel, très révélateur de l'idéologie qui nous tue à petit feu : pour Macron, être Français, c'est être citoyen de la République avant d’être une identité. Voilà qui en dit long et annonce la défaite de la France avant même le début des hostilités. C'est bien parce que la France n'est plus promue avant tout comme une identité aux yeux des écoliers, des jeunes, des nouveaux entrants que nous en sommes arrivés là. Personne ne s'identifie à un régime politique - ce qu'est la République. On s'identifie à une histoire, à une langue, à des traditions, à un art, à des héros, à des paysages, des monuments, mais pas à un régime politique.
Réduire l'identité de la France à un régime politique, c'est donner raison à ceux qui déboulonnent nos statues, que Macron a pourtant condamnés : en démocratie, la loi du nombre l'emporte ; si, demain, les ressortissants des ex-colonies non assimilés devenus majoritaires exigent la disparitions des monuments honorant Voltaire, Colbert, de Gaulle et les autres, qui pourra les en empêcher ? La seule chose qui pourrait les en dissuader, c'est précisément cette identité française qui devrait imprégner les esprits de tous, mais que l'on s’évertue à nier, Macron en tête, et à plusieurs reprises.
Le discours du Panthéon le confirme : Macron ne fera rien pour défendre la France. Au contraire, il se contentera de déplorer l'enlisement de la République, sans pouvoir l'en empêcher.
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