Quand terrorisme « low cost » et contagion des abrutis menacent nos églises
Il fallait s’y attendre : les terroristes qui s’attaquent aux prêtres, aux fidèles et à nos églises font des émules. Le mimétisme, dans ce domaine aussi, est un puissant moteur. Dans un temps où l’ultime rêve est la célébrité, quelle qu’en soit la raison, tout est bon pour faire parler de soi. Y compris répandre la mort.
Après l’attaque dans la basilique Notre-Dame de Nice qui a fait trois morts et les blessures par balles d’un prêtre orthodoxe à Lyon – bien que les motifs semblent être, dans ce cas, d’ordre privé –, un sombre crétin a tenté, lundi soir, de pénétrer dans la cathédrale de Nîmes.
J’entends d’ici vos remarques indignées : traiter ce type d’individu de sombre crétin, c’est par avance minimiser son crime ; ici, heureusement, demeuré à l’état de projet. Il n’empêche, si cet individu a tenté de pénétrer dans la cathédrale de force « mais sans violence », nous dit France 3, cela avant de se mettre à prier sur le parvis en criant « Allah Akbar », il est manifestement plus abruti que terroriste.
Abruti par l’alcool, pour commencer. Les militaires du dispositif Sentinelle qui l’ont repoussé en témoignent : le bonhomme était ivre. Chose confirmée par Éric Maurel, procureur de la République à Nîmes : « En état d'ivresse, il était porteur uniquement d’une attestation dérogatoire rédigée à un nom fantaisiste et d’un briquet. Il n'avait pas d'arme. De nationalité étrangère, l'homme est connu pour de petits délits. »
Une attestation rédigée à un nom fantaisiste : Ben Laden, peut-être ? Et de quelle nationalité est-il, ce crétin épais ? Quel âge a-t-il ?
Placé d’abord en garde à vue pour « apologie du terrorisme, fourniture d’identité imaginaire et infraction à la législation sur les étrangers », le bonhomme a été libéré le lendemain au motif qu’« aucune infraction n'était juridiquement constituée et, par voie de conséquence, aucune poursuite ne pouvait être engagée ».
Le plus surprenant, dans cette affaire, est l’interrogation du procureur : « Qui est-il ? Pourquoi était-il là ? Nous ne savons pour l'instant rien de ses motivations. » On aimerait bien le savoir, en effet. Savoir, surtout, ce qu’il fait ici, depuis quand il y réside, savoir si l’on a besoin d’une telle recrue sur le territoire français et pourquoi on l’y maintient.
Nous sommes clairement entrés dans l’ère du terrorisme « low cost ». Celui des solitaires, des petites mains, des adeptes du travail à façon, des spécialistes en maniement du couteau de cuisine ou du pic à glace. Fonctionnant à l’auto-allumage, ils ne sont pas moins dangereux que les professionnels estampillés djihad. Celui-là mange peut-être du cochon et boit de l’alcool, ce qui ne l’empêchera pas, un jour peut-être, d’avoir le vin mauvais et de planter son couteau dans la gorge d’un « infidèle ». Hélas, c’est imparable.
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