Un boucher attaqué par des vegans : « Ils se trompent de combat »
Une boucherie de quartier, à Toulouse, a été la cible d'un commando vegan, dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre. De la peinture rouge et des tags, « Le coronavirus tue moins que les bouchers », ont été retrouvés. Le jeune commerçant, Ludovic Peyrot, exprime au micro de Boulevard Voltaire son désarroi et sa colère. Il s'agit de la deuxième dégradation sur sa devanture en un an, alors qu'il propose des produits de qualité en lien en circuit court avec des éleveurs eux aussi passionnés par leur métier.
https://www.youtube.com/watch?v=EvhQ3FwQNDQ
Hier matin, à 7 heures, mon employé et moi-même avons constaté de multiples dégradations devant ma boucherie. Il y avait un tag sur le mur situé juste en face de ma boucherie où était écrit « Le corona tue moins que le boucher ».
Selon moi, ce sont des militants vegans extrémistes. On a le droit d’être vegan, mais sans être extrémiste. On peut avoir des choix, mais la dégradation n’est pas écologique. Cela fait deux fois que je me fais dégrader. C’est aberrant. Ces gens-là se trompent encore une fois de combat. Ils devraient peut-être s’intéresser aux gros industriels et aux personnes qui font des élevages intensifs. Le corona tue plus que le boucher. Ces propos ne sont pas réellement valables.
Depuis le début du corona, nous sommes face au client. Mon employé n’a pas exercé son droit de retrait. Nous encaissons cette période compliquée et continuons à fournir nos clients. On ne se sent pas forcément très bien et on voit son entreprise touchée. Cette nuit, j’ai dormi quatre heures en me demandant si j’allais encore être dégradé demain matin. Nous vivons constamment dans la peur de représailles et dans la peur de remettre deux fois plus d’énergie.
Nous avons été soutenus par de nombreuses personnes. Certains bouchers, aux alentours de Toulouse, sont venus me proposer des services pour m’aider. Les gens du quartier ont proposé, en dehors de leur travail, de m’aider. Leur soutien renforce la solidarité du quartier.
J’ai, bien entendu, perdu ma matinée. Je n’ai pas eu de clients. Avant l’ouverture de ma boucherie, j’ai mis en place des élevages avec des agriculteurs. Nous sommes aujourd’hui en contact avec ces agriculteurs qui travaillent sainement. Ces vaches, agneaux, veaux et porcs sont élevés en plein air. On ne met pas d’additifs, pas de colorants et pas de conservateurs. On essaie au maximum de faire attention à la maltraitance animale. On veut très bien les soigner.
Mes veaux écoutent même de la musique au petit matin. Pour vous dire toute l’attention que mes paysans leur portent. À mon avis, mes clients doivent également le ressentir dans l’assiette. Une viande pas stressée est une viande tendre.
Je continuerai à travailler avec mes éleveurs, à garder ma qualité et à garder ces systèmes d’élevage de production et d’alimentation. Aujourd’hui, tout est contrôlé, je ne vois pas pourquoi j’arrêterais avec des produits comme cela.
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