Emmanuel Macron et les restaurateurs : mensonge ou omission ?

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Emmanuel Macron est un Président de la com'. On le savait. Mais quand on lit, selon LCI, que 83 % des Français ont apprécié ses 26 minutes télévisées, on se demande si ces Français-là ne sont pas sourds. Ou idiots. Car, devant des millions de téléspectateurs, le président de la République a menti. Effrontément. À plusieurs reprises, mais surtout à propos des restaurateurs, devenus les parents pauvres du Covid-19.

Si les Français ont accepté cette allocution comme étant plutôt sympathique à entendre, c'est parce que certaines décisions allaient dans le bon sens. Encore que condamner les stations de sports d'hiver au pic de leur réservation annuelle n'avait aucun sens. Encore que poursuivre cette détestable obligation de remplir un Ausweis nous rappelait de bien sombres heures de notre histoire. Encore qu'imposer ce couvre-feu à 67 millions de Français avait un air de déjà-vu sous le régime nazi. Mais bon, passons.

Mais quand il a envisagé de fermer restaurants, cafés, bars et boîtes de nuit jusqu'au 15 janvier, et seulement si notre ennemi ne refaisait pas des siennes, les mines de 220.000 restaurateurs se sont refermées, avec toutefois une lueur d'espoir puisque Macron, comprenant la détresse de cette profession, promettait de leur verser 20 % de leur chiffre d'affaires de 2019 !

Que nenni. M. Macron avait oublié de lire sur son prompteur que ces 20 % étaient limités à un chiffre d'affaires maximum de 100.000 euros ! En découvrant cela le lendemain matin, la colère de cette profession monta de plusieurs crans. Et certains appellent ouvertement à la révolte après avoir déjà perdu six mois de chiffre d'affaires.

Et sur quels critères se base Emmanuel Macron pour enterrer cette belle profession dont on peut rappeler qu'elle a apporté à la gastronomie à être reconnu par l'UNESCO comme faisant partie du patrimoine cultuel immatériel de la l'humanité ?

Il se serait fondé sur une étude américaine, faite à Chicago au tout début de l'apparition du virus sur 300 personnes ayant déjeuner dans un fast-food sans gestes barrières. C'est ce qu'a affirmé, au micro de CNews, Frédéric Jeanjean, secrétaire général de l'UMIH13, qui appelle l'ensemble des professions concernées par ce massacre gouvernemental à venir à Marseille, jeudi, pour manifester leur colère, à refuser désormais de servir toutes les cantines, à mettre l'ensemble de leur personnel au chômage et à planter devant leurs terrasses un drapeau français en berne.

M. Jeanjean est exaspéré. « Vous savez ce que c'est que de voir les restaurateurs vendre leur vaisselle et leur mobilier pour pourvoir nourrir leurs enfants ? Vous savez ce que c'est que de les voir vivre et dormir dans leur restaurant car ils n'ont plus le moyen de payer un loyer ? » Le ton monte, sa voix est cassée par l'émotion d'un homme qui n'a plus rien à perdre.

 

Sur le même plateau, c'est Philippe Etchebest, chef étoilé, qui confirme qu'il ne comprend pas Macron, car il n'y a pas eu de cluster dans les restaurants ? « À la faillite financière vient s'ajouter la faillite morale, et elle est terrible car des familles entières sont en grande difficulté : ces familles sont en danger. C'est toute une vie de travail qui est perdue ! Les gens craquent » déclare-t-il à Laurence Ferrari.

Alors, M. Macron, allez-vous poursuivre cette lamentable attitude qui n'a aucune raison d'être et qui fait dire à Stéphane Manigold, apprenant que le plafond promis était limité à 20.000 euros : « On est tous cocus et on a la gueule de bois. »

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Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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