Pour la gauche, classer le Sacré-Cœur serait une insulte à la Commune !
Pourtant, ce classement tellement évident n’est pas du goût de tout le monde ! Au conseil municipal du XVIIIe arrondissement, les socialistes, communistes et les écologistes, plus « pastèques que jamais » s’y sont opposés. L’Union de la gauche revivrait donc dès qu’il s’agit de s’en prendre à la religion catholique et à ses symboles. Ils ne sont pas les seuls : on trouve des associations laïcardes, des francs-maçons et même des historiens sans doute pour rappeler que l’Histoire, loin d’être une science, n’est parfois que de l’idéologie camouflée en recherche. Le promeneur amoureux de Paris s’offusque : « Mais que vous a donc fait cette basilique dont l’architecture est certes témoin de son temps et peut-être contestée, comme c’est le cas du Centre Pompidou ? » En fait, cela n’a rien à voir avec l’esthétique. Le Sacré-Cœur est une insulte à la Commune, selon les protestataires ! Ce classement tombe avec le 150e anniversaire de la dernière révolution parisienne écrasée par l’armée.
L’accusation est infondée. Le projet du Sacré-Cœur est né avant la Commune, en réaction à la défaite française face à la Prusse et à l’abandon de Rome par les troupes françaises qui protégeaient le pape contre l’arrivée des troupes italiennes. L’intention était clairement catholique et expiatoire mais ne visait pas les communards. L’édifice aurait pu être construit ailleurs, mais il le fut à cet endroit en raison de la disponibilité de terrains militaires. Le lieu, sur la colline où saint Denis, premier évêque de la capitale, a été décapité avec deux de ses amis, particulièrement visible, était donc doublement symbolique. Il fut choisi. Une abbaye y avait été déjà implantée au Moyen Âge, puis rasée en 1792 lors d’une première fureur révolutionnaire.
L’hostilité au classement est donc à la fois un procès d’intention rétrospectif et, à nouveau, une inversion systématique des valeurs. Les communards seraient des héros, des martyrs, les fusillés du Père-Lachaise que certains célèbrent annuellement et dont la mémoire devrait être sacrée, tandis que le gouvernement légal qui a réprimé la sédition serait à inscrire sur la liste des maudits de l’Histoire de France. C’est à Montmartre qu’ont pourtant été fusillés, c’est-à-dire assassinés par les communards, les généraux Clément-Thomas et Lecomte. On aimerait, 150 ans plus tard, un peu moins de sectarisme dans le tri des victimes.
Au-delà de cette polémique dérisoire, il faudrait s’inquiéter de l’état d’une nation au sein de laquelle certains, à qui l’on tend les micros et qui sont souvent au pouvoir, s’ingénient à effacer, voire à noircir les pages les plus glorieuses de son histoire, à faire tomber au moins symboliquement les statues de ses grands hommes pour en dresser à la mémoire de ceux à qui la France ne doit rien, si ce n’est des cendres et de la violence, sous prétexte qu’ils sont les saints et martyrs de la gauche.
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