Voilement des fillettes et burkini dans les piscines : le Sénat durcit le ton
« Le sexisme, c’est aussi de dire aux femmes ce qu’elles doivent ou non porter. On rentre dans la police du vêtement », s'insurgeait la sénatrice Sophie Taillé-Polian (Génération.s) au sujet de l’amendement Savin interdisant le port du burkini dans les piscines et espaces de baignade publique. Le CNRS peut bien affirmer que l’islamo-gauchisme n’est « pas une réalité scientifique », il est pourtant bien présent au sein de l’Hémicycle.
Ainsi, droite et gauche se sont affrontées, mardi 30 mars, au Sénat, sur le port du voile des mineures et du burkini. La droite votant pour un soutien aux maires et élus locaux « qui ne peuvent prendre de décisions que sur la base des règles d’hygiène et de sécurité. Ils attendent que l’État prenne position sur ce sujet au regard de la laïcité », la gauche poussant des cris d'orfraie : « Expliquez-moi ce qu’il y a de religieux dans un maillot de bain couvrant. Juridiquement, comment expliquer ça », s’interroge le président du groupe écologiste Guillaume Gontard, « combien de femmes se baignent-elles en burkini ? Nous n’avons aucun chiffre », ajoute sa sénatrice écologiste de Paris, Esther Benbassa.
À l’origine de cet amendement proposé par Michel Savin (LR), les pressions communautaires, les « petites compromissions » devenant de « grands renoncements » et le « risque de voir progressivement céder les digues au gré de spécificités sociologiques et politiques des territoires ». Gérald Darmanin, qui souhaitait lutter contre le séparatisme avec « un texte de fermeté », s’est pourtant opposé à cet amendement : « Nous ne pouvons pas priver par principe l’expression d’une opinion religieuse. La neutralité ne s’impose pas aux usagers du service public […] Allons-nous interdire, demain, le port de signes religieux dans un autobus, qui est un espace public ? » Preuve s’il en est que le « en même temps » macronien déteint sur son gouvernement. Rappelons qu’Emmanuel Macron juge le voile « pas conforme à la civilité » mais qu'il ne souhaitait pas « faire de loi qui l'interdise dans la rue ».
« Qu'on arrête de nous dire que le voile n'est qu'un bout de tissu alors qu'il caractérise la prétention des idéologues islamistes à nous imposer une contre-société, séparée de la communauté nationale. Les digues sont en train de céder. La situation est gravissime », s’insurge Bruno Retailleau, dans Le Figaro. Si le Sénat, majoritairement à droite, a fait voter trois amendements, mardi, visant à interdire le port ostensible de signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires, interdire le port du burkini dans les piscines et interdire le voilement des mineures, modifiant ainsi un projet de loi que les députés LR qualifiaient de « tiède » et « mou », selon le député Damien Abad, ces victoires risquent de rester symboliques... Sceptique, le sénateur de Vendée déclare au Figaro : « Soit le gouvernement acceptera de réarmer l'arsenal qui nous permettra de lutter contre l'islamisme, soit il restera dans le faux-semblant et il sera difficile de conclure. »
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