Les universités américaines deviennent-elles des lieux d’oppression ?
Une affaire emblématique de la terreur intellectuelle qui s’abat sur les USA vient de secouer l’université américaine catholique de Georgetown, à Washington, DC. Deux professeurs, Sandra Sellers et David Batson, discutaient à la fin d’un cours par l’intermédiaire d’un système de vidéoconférence. Mme Sellers a déclaré qu’elle redoutait la fin des semestres, car beaucoup de ses étudiants ayant les plus mauvaises notes étaient noirs, même si elle reconnaissait qu’il y en avait de très bons. Son collègue a semblé opiner. Cette conversation enregistrée par un étudiant a été diffusée et a provoqué un scandale. Le licenciement immédiat de Mme Sellers sans enquête (un viol de la présomption d’innocence, digne des procès staliniens) a été exigé par l’association des étudiants noirs de l’université (mais n’est-ce pas là une organisation problématique car basée sur la race ?), la professeur étant accusée de racisme éhonté et d’avoir « des préjugés conscients et inconscients dans la notation des étudiants noirs ».
Le doyen de l’université a rompu le contrat de l’enseignante et a suspendu M. Batson, coupable de ne pas avoir protesté. Il a également présenté ses excuses à la communauté noire pour ce « dérapage ». Mme Sellers a fait acte de contrition et déclaré qu’elle aurait aimé retirer ses mots mais que c’était impossible et que, pour finir, elle démissionnait volontairement de son poste. Le professeur Batson a dû, à son tour, demander pardon de ne pas avoir contredit sa collègue. Nous sommes dans la logique des procès de Moscou où ceux qui étaient déclarés coupables de crimes monstrueux par les juges bolcheviks battaient leur coulpe et avouaient des fautes imaginaires.
Cet état d’esprit aux USA est tout bonnement terrifiant. On ne peut plus décrire la réalité mais une autre fantasmée, conforme aux préjugés raciaux qui régissent désormais l’Amérique. Personne n’a pris en compte que les étudiants noirs pouvaient être plus faibles que les autres du fait que la sélection à l'entrée à l'université favorise les élèves noirs : à notes égales, ils seront admis plus facilement que des Blancs ou des Asiatiques.
L’affaire ne s’arrête pas là. Un professeur noir de Georgetown a rédigé une déclaration qu’ont paraphée la plupart de ses collègues. Les signataires non noirs s’engagent à réviser de leurs préjugés et reconnaissent (je cite) « les nombreux cas où la notion de suprématie blanche sous-jacente aux idées de mérite a contaminé l’évaluation des performances ».
Doit-on en déduire que, désormais, les étudiants noirs devront être surnotés, cas flagrant de racisme à l’envers ? Seule une professeur d’origine palestino-jordanienne a refusé de souscrire à cette déclaration ; elle a regretté cette chasse aux sorcières, ainsi que le poids excessif des associations prétendument antiracistes ; elle a déploré que la direction n’ait rien fait pour soutenir ses professeurs, au contraire, et qu’un enseignant puisse en quelques minutes tout perdre en se montrant imprudent. Quand des paroles considérées comme malheureuses ont été prononcées, rien ne peut plus sauver leur auteur du lynchage. Comme le souligne Daniel Kovalik, qui est un militant de gauche, ce qui est effroyable, dans ces affaires, c’est qu’il n’y a nul « pardon ni rédemption ». Le fascisme serait-il en marche, aux USA ?
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