Anti-éoliennes, antivax : des menaces et bientôt des sanctions ?

montrer du doigt

Les sociétés civilisées admettent l’expression des désaccords et l’opposition politique. Au moins en principe, dans les discours et les déclarations. En actes, le régime s’éloigne chaque jour d’une ligne pourtant traditionnelle, n’hésite plus à stigmatiser ouvertement les opposants puis à les menacer et, demain, à les sanctionner.

Ce fut, hier, un journaliste évoquant la nécessité de discriminer les réfractaires au vaccin anti-Covid, puis la piqûre de force entre deux policiers. Dérapage sans doute, qu’aucun ministre n’a dénoncé. C’est, désormais, le tour de Jean-François Carenco, haut fonctionnaire, ancien préfet promu à la tête d’une commission de régulation de l’énergie. Commentant les manifestations d’opposants aux éoliennes, ce républicain de stricte obédience a exprimé sans vergogne sa détestation démocratique : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! »

C’est, en effet, plus simple. Au lieu de faire voter – de moins en moins - des citoyens dont l’avis sera de toute façon ignoré, la loyauté technocratique nécessite d’annoncer que l’opinion du peuple ne prime pas sur les exigences des grands de ce monde. Au lieu de faire semblant, l’honnêteté impose d’annoncer la couleur. Ceux qui gouvernent les affaires de ce pays et - ce sont souvent les mêmes - cherchent la lumière la trouveront indifféremment dans les éoliennes ou dans le nucléaire, selon les intérêts économiques du moment.

Nulle question de politique, dans tout cela. Voici une idée trop éthérée pour présider aux destinées d’un pays. Il ne s’agit pas plus d’un pays, encore moins d’une nation. Le peuple, uni par la langue, la culture, la terre et l’Histoire, n’a rien à faire dans les affaires de ce monde. L’éviter semble impossible, l’endormir est à la portée de gouvernants qui n’ont plus besoin d’user de violence. L’hypnose suffit, alimentée par une propagande gigantesque aux ressorts puissants : la peur, la culpabilisation, la jouissance individuelle.

L’habileté de ces gens est d’échapper à toutes comparaisons avec les dictatures du passé. Il leur suffit d’user des trop fameuses « valeurs de la République ». Celle-ci n’a jamais accepté de se soumettre à l’épreuve référendaire : elle s’est imposée par l’émeute, en 1792 comme en 1848 ; elle a pris le pouvoir en 1870 sans honneur, profitant d’une défaite ; elle l’a conforté ensuite par le moyen le plus simple en se présentant comme l’expression de la volonté populaire, en diabolisant ses prédécesseurs, en se prétendant l’incarnation de la France, qui lui préexiste et lui survivra. Et les Français l’ont crue.

Les républicains – en tout cas, ceux qui n’ont que ce mot à la bouche - n’ont strictement aucune considération pour le peuple. Si, d’aventure, celui-ci se prononçait pour l’institution d’un consulat à l’antique, d’une monarchie constitutionnelle ou le rétablissement des institutions de l’Empire, ils dénonceraient un peuple factieux. Eux seuls détiennent la vérité, une vérité qui se confond ici avec l’exercice du pouvoir.

La politique est sans doute la forme la plus élevée de la charité. Le cadre de son exercice est perverti à tel point qu’une question devient légitime : est-il possible d’y agir ? Certains - et qui leur donnerait tort ? - attendent plutôt que le régime s’effondre.

On ne répare pas un édifice vermoulu. On le brûle jusqu’aux fondations et on en bâtit un nouveau.

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