Passe sanitaire : si on passait à autre chose…

passeport sanitaire

On nous bassine avec le passe sanitaire. Les manifs contre. La privation de liberté que cela représenterait.

On peut se draper dans sa dignité ou sa liberté, en ce qui me concerne, je n’y trouve rien à redire. La société évolue au fil des siècles, avec ses obligations, ses devoirs, les limites imposées à la liberté de tout faire, etc. Nul doute que l’obligation de disposer d’une carte d’identité et de la montrer sur simple réquisition de la maréchaussée aurait paru bien étrange à nos aïeux du temps de Clovis ou Charlemagne. Nul doute que se munir de sa carte Vitale qu’on sort X fois par mois pour aller chez le médecin ou le pharmacien aurait paru étrange aux croisés. Pourtant, à cela nous nous sommes habitués… La carte d'identité qui enregistre maintenant des données biométriques, ce contre lequel nul ne s’élève. La carte Vitale dont tous les gens de bon sens souhaiteraient qu’elle soit plus sécurisée, plus intimiste et moins discrète afin d’éviter les fraudes. Et pourtant, nous protestons contre la vaccination et nous râlons contre le passe sanitaire. La société évolue, les obligations de même.

L’une n’est qu’une mesure prophylactique, l’autre un dispositif administratif de santé publique. Car enfin ! Préférerait-on que les malades soient identifiés au regard de tous les passants ? Comme l’étaient les pestiférés autrefois ? Qu’ils soient obligés de ne pas sortir à certaines heures et vivent reclus et entre eux ? Un peu de bon sens… Je préfère pouvoir assurer de ma bonne santé que de rendre obligatoire aux miens ou mes amis de dévoiler leurs maux, quand ils en ont. Je préfère pouvoir assurer de ma vaccination que ne pas s’assurer de celle des touristes étrangers et autres « visiteurs » indésirables en France.

Outre que protester contre cette loi nouvelle focalise l’attention des feux médiatiques sur une simagrée de révolte qui désintéresse les Français. Ce faisant, les anti-vax et autres anti-passe de notre camp laisseront l’image qu’en ce sujet est l’essentiel de notre très vive contestation du macronisme et de ceux qui, à droite comme à gauche, se taisent ou coopèrent. Bonjour 2022…

Autant la révolte des gilets jaunes - car c’en était une - me parut légitime et signifiante, autant cette tentative de rallumer notre feu contestataire sur un tel sujet ma paraît abscons. La contestation générale de 2018-2019 portait sur tout. Ou toute une série de choses. Auxquelles chacun pouvait s’identifier. Celle-ci ? J’en doute fort.

Ce propos heurtera nombre de lecteurs, ici. La France comptait 66 millions de sélectionneurs. Compterait-elle autant d’infectiologues aptes à juger de l’efficacité sanitaire des mesures prises ? Sans moi ! Je me place au seul plan du principe. Et je suis plus préoccupé, à court terme, que les politiques de mon choix ne sachent exprimer de critiques d’une autre importance que tout cela. Je suis, surtout, préoccupé que les mêmes ne parviennent à s’entendre ni rendre audible et motivant un programme de gouvernement.

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Bertrand du Boullay
Ingénieur à la retraite

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