Été pourri : « Les prévisions météo ne sont pas une science exacte. » Et pour le climat ?

pluie

Météo France nous l’annonçait au printemps : l’été sur la France sera caniculaire ! On s’y voyait déjà, tirant la langue dans la sécheresse et les vents chauds. Au lieu de cela, l’été est pourri. Sauf pour les chanceux du littoral méditerranéen, les maillots de bain ne sont pas sortis des valises et il a fallu se ruer sur les bottes en caoutchouc et les parapluies XXL.

Moquée par des vacanciers hantés par les paroles de Michel Delpech ( « On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue… »), les Français se moquent de la noble institution, finalement moins fiable que la grenouille d’Albert Simon.

Il est vrai qu’on nous avait vendu, en mai dernier, « un été chaud et sec ». Mieux, comme le rappelle Libération, Météo France prédisait dès avril, dans son bulletin de prévisions saisonnières : « Seules les régions du nord-ouest et la Manche ne verront aucun scénario se dégager », le pays connaissant dans l’ensemble « des conditions plus sèches que la normale ». Résultat : 2021 est pour l’instant le deuxième été le plus pluvieux depuis 1959.

Pas notre faute, dit Météo France. Les résultats, c’est 50/50, p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non. « En comparant les différents résultats de nos modèles météorologiques pour l’été, différents scénarios sortaient et n’étaient pas tous d’accord. Il y avait 50 % de chances que l’été soit plus chaud et plus sec que la normale. On nous a fait dire beaucoup de choses », déplore, sur Twitter, le prévisionniste François Gourand. Il précise : « Le scénario le plus probable ne se réalise pas systématiquement, le moins probable peut se réaliser. » Et puis, ajoute-t-il, « depuis le 1er juin, on est quand même à un degré de plus que la normale d’un été. On ne peut pas dire qu’il fasse particulièrement frais si on fait la moyenne des températures. » Bref, et pour résumer, c’est la faute aux « gouttes froides » qu’ils n’avaient pas vu venir, car c’est « l’un des phénomènes les plus difficiles à prévoir ».

Comment vous dire… tout cela me laisse songeuse. À l’heure (ça date d’hier) où le GIEC nous balance ses certitudes apocalyptiques sur les prévisions climatiques à un siècle de distance, les prévisionnistes de la météo à court et moyen terme nous expliquent que cela n’est en rien une science exacte, que c’est cela ou son contraire, qu’au fond, on ne sait rien du temps à venir au-delà de quelques jours.

La différence notable entre les météorologues et les Nostradamus du GIEC, c’est que les premiers reconnaissent que leurs modèles produisent des scénarios parfois opposés. Le GIEC, non. Chez ces gens-là, on est sûr à 100 % du temps qu’il fera en juillet 2076. Pas question de douter de quoi que ce soit, pas question non plus d’en discuter.

À ce propos, j’ai découvert que l’enfer des bibliothèques était toujours en vigueur. Je veux dire qu’il est des ouvrages introuvables en librairie. C’est le cas du livre de Christian Gérondeau, La Religion écologiste. Les FNAC se pincent le nez quand on le leur réclame, les grandes librairies « indépendantes » aussi. Il faut commander : « C’est en stock mais on ne le met pas en magasin » (sic). Ah bon, et pourquoi donc ?

Amazon n’a pas de ces pudeurs. Le livre sera demain dans ma boîte aux lettres… et les libraires se plaindront de la concurrence déloyale.

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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