Genre, état civil : chassez le réel !
Le département d’État des États-Unis d’Amérique a émis le premier passeport où le sexe n’est identifié ni par F (pour female) ni par M (pour male) mais par un X pour une catégorie fourre-tout où cohabiteront les non-binaires, les intersexes et les non-conformistes du genre. Cette décision fait suite à une plainte fédérale en discrimination intentée par une personne intersexe et non binaire qui ne souhaitait pas mentir pour obtenir ce document. Dorénavant, quel que soit leur état civil ou leur sexe, les citoyens des USA pourront demander un passeport avec la mention de leur choix. Le genre à la carte, en quelque sorte.
Bien sûr, la logique pourrait justifier qu’il existât une mention de sexe I pour désigner les personnes intersexuées. Il arrive que chez certaines personnes, la génétique, l’anatomie, les organes sexuels et le système hormonal donnent des réponses ambiguës, incohérentes. C’est indépendant de leur volonté, et il est possible de louper le diagnostic à la naissance, de ne faire le constat que tardivement. Le sexe inscrit sans nuance à l’état civil aura assigné la personne à un rôle social sexué. Mais dans ce cas, mentionner un I, n’est-ce pas trahir un secret médical ? N’est-il pas plus bénéfique pour ces personnes de ne pas attirer l’attention sur cette anomalie ? Je n’ai pas la prétention d’affirmer qu’il existe une réponse unique et satisfaisante.
Par contre, les personnes « non binaires ou non conformistes du genre » relèvent parfois d’une maladie ou d’un désordre psychique ou mental : la dysphorie de genre. Ou du simple militantisme woke bête et méchant. Leur sexe est, a priori, connu et invariant. Certains n’hésitent pas à entreprendre des traitements très invasifs et parfois dangereux, des opérations mutilantes pour modifier leur aspect et le rendre conforme à leur désirs. Chassez ce réel que je ne saurais voir, et remplacez-le par de l’idéologie.
Il est temps de formuler une requête à M. Gérald Darmanin , ministre de l’Intérieur.
La dernière fois que je suis passé sous une toise à 17 ans, le verdict était de 1,79 m et demi. Lors de ma première demande de passeport, quelques années plus tard, j’ai arrondi à 1,80 m, sans avoir jamais su si j’avais atteint ou même dépassé cette marque. Aujourd’hui, mon dernier fils, l’insolent, mesure 1,85 m : il me « mange le couscous sur la tête[1] » et ridiculise la stature paternelle, ce qui me cause de l’émoi pouvant atteindre, certains jours, la frustration. Serait-il possible, lors de l‘émission de mon prochain passeport, de mentionner une taille de 1,85 m ?
Par ailleurs, une rapide soustraction entre le millésime en cours et celui de ma naissance conclura que je m’achemine vers la soixantaine d’un bon pas. Il n’en est rien, et mon épouse vous confirmera que ma maturité s’apparente trop souvent à celle d’un adolescent qui refuserait de grandir. Sans aller jusqu’à diagnostiquer un syndrome de Peter Pan, pourriez-vous demander à vos services de décaler ma date de naissance de trois ou quatre décennies lors de l’obtention de documents d’état civil ?
Enfin, la fréquentation de sympathiques toutous dynamiques, bien nourris, aimés de leur maîtres, heureux et sans grands soucis me fait penser sérieusement à l’opportunité d’une transition vers une espère canine. Un boxer, plus précisément, même si mon épouse a une prédilection pour les cockers. Me sera-t-il possible de voir figurer « boxer mâle » sur mon passeport au cas où j’entamerais cette transition ?
Trêve de plaisanterie, grâce à YouTube, j’exhume cette chanson de Frédérik Mey : « J’aimerais bien être mon chien ». https://youtu.be/yRwtH8z355I
[1] Selon l’expression pied-noir
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