La convergence des luttes selon Edwy Plenel et Charles Consigny, c’est le front zemmourien

Zemmour cible

Après avoir officié en tant qu'inquisiteur principal sur le sujet du Grand Remplacement face au candidat non déclaré Éric Zemmour, Charles Consigny, éphémère suppléant du polémiste dans feu « On n'est pas couché », a mérité les panégyriques lyriques du camarade Edwy Plenel, le patron de Mediapart : « Merci à Charles Consigny, du fond du cœur et de l’âme, écrivait-il sur Twitter, le 12 novembre. Nous sommes en effet dans un moment où nous avons rendez-vous avec l’essentiel, cette responsabilité qu’appelle notre liberté. D’où que nous venions, il est temps de dire non ensemble à l’ombre qui gagne. »

Deux informations essentielles émanent de cet hosanna : primo, on apprend qu'Edwy Plenel a une âme, deuzio, que Zemmour serait « une ombre qui gagne ». Le Malin des heures les plus sombres, pour faire court. Et pendant que Plenel tweetait, le ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui, sous une forme corporelle, comme une colombe. Puis, dans la solennité du moment, Consigny lui rend la pareille : « Merci à vous, cher Edwy Plenel, c’est la convergence des luttes ! » Frères et sœurs, dans la charité républicaine, donnez-vous la paix.

L'intersectionnalité est pavée de bonnes intentions et, comme tous les chemins mènent à Rome, la convergence des luttes mène invariablement au temple de la pensée unique. Mais attention, une convergence peut en cacher une autre, les alliances dans ce domaine deviennent inédites. Nous sommes à l'époque des pactes ubuesques. Si Mai 68 a promu la liberté sexuelle, aujourd'hui, ses avatars idéologiques nous promeuvent le nec du nec de l'esprit libertaire : la liberté intersectionnelle, la convergence des luttes, le « jouir sans entraves » entre adeptes des valeurs républicaines. Le pied progressiste ! La der des der des campagnes présidentielles se déroulera, hélas, sans aucun doute sous l'œil lascif de cet échangisme idéologique.

La jurisprudence dans la convergence des luttes ne date pourtant pas d'hier. Avant, on appelait ça « le front républicain » ; aujourd'hui, ce sera de toute évidence un « front zemmourien », une sorte de pacte progressivo-républicain, à l'obsolescence programmée, le temps d'une campagne. Un simulacre de ligne Maginot pour contrer le blitzkrieg du réel sous-tendu par le discours Zemmour. Puis, les élections passées, tout rentrera dans l'ordre ; la routine moraline, le prêchi-prêcha. Les chiens de garde aboieront, la caravane républicaine passera, la commedia dell'arte reprendra son cours habituel, la farce théâtrale avec son improvisation, ses acteurs masqués, dont la naïveté, les ruses et les travestissements seront les principaux ingrédients.

Xavier Bertrand, qui préfère les « communistes » aux « identitaires » du RN, Barbara Lefebvre, qui signe « Éric Zemmour, de l’opportunisme journalistique à l’ignominie politique » puis cosigne une tribune dénonçant « la récupération des combats des enseignants par Éric Zemmour ». Et j'en passe et passerai ; la lutte des convergences contre l'ennemi politique numéro un, celui dont le discours est « porteur de guerre civile ».

Boualem Sansal nous met en garde sur notre avenir: « Le scénario le plus probable est la guerre civile, avec à terme la libanisation du pays ou son algérianisation ». Zemmour embraye «si on continue comme ça, la France en 2050 sera un Liban en grand», et Le Monde éructait «Le risque de guerre civile, Eric Zemmour n’y répond pas, il le crée». En clair, la libanisation de la France, c'est la faute à Zemmour, à cette idéologie que le polémiste promeut, soutenue par tous ces fichés Z qui l'applaudissent par milliers à la croisée des chemins.

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