Mediapart saute sur Fabien Roussel : à qui profite le crime ?
On se demandait où était passé Mediapart, l’officine de la gauche vertueuse. Maintenant, on le sait : Edwy Plenel avait lancé ses limiers aux trousses de Fabien Roussel, le ci-devant candidat communiste à l’élection présidentielle.
On se doutait bien qu’à huit semaines du premier tour, la catapulte à boules puantes allait se remettre en marche. À ce jeu de massacre, il est bien-sûr intéressant de voir qui est visé.
Dans cette partie de billard qu’est une campagne, il faut bien calculer les coups. Zemmour a déjoué le premier (sa vie privée) et Le Pen étant dézinguée 365 jours par an, que lui coller de plus ? On songeait à un tir sur Pécresse, mais il est difficile de rejouer à l’identique l’épisode Fillon, et puis, elle est si proche politiquement d’un Macron qu’elle n’est guère dangereuse.
Alors, le gagnant est… Fabien Roussel, l’homme qui monte, « le communiste qui plaît à Saint-Germain-des-Prés », celui dont on cause dans les dîners, « l’homme-de-gauche-qui-plaît-à-la-droite », comme titrent les grands médias depuis qu’il a affiché son goût pour « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage ». On nous dit, d’ailleurs, que Fabien Roussel est attendu et sera fêté comme une star au prochain Salon de l’agriculture alors que les autres candidats se défilent par peur des mauvaises rencontres (en l’occurrence celle de leur meilleur ennemi au détour d’une allée).
Vu l’état de déconfiture de la gauche « morale » – les Hidalgo, Taubira, Jadot et consorts se traînant lamentablement –, Fabien Roussel est un danger : les sondages le donnent autour de 5 %, un score jamais atteint depuis 1995. La déconfiture communiste était en effet devenue telle (3,4 % des suffrages en 2002, 1,9 % en 2007) que le PCF n’a pas présenté de candidat en 2012 et 2017, apportant alors son soutien à… Jean-Luc Mélenchon, l’homme pour qui Ségolène Royal a aujourd’hui les yeux de Chimène.
Fabien Roussel n’a aucune chance d’arriver au second tour. Certes, mais son succès relatif empiète sur le petit pécule du susnommé Mélenchon et, dans la partie de billard à huit bandes qui se joue, le succès du PC ne figurait pas.
Alors, autant dire que l'enquête de Mediapart sur le présumé emploi fictif de Fabien Roussel « attaché parlementaire fantôme » de Jean-Jacques Candelier entre 2009 et 2014, tombe à pic. Un boulot rémunéré 3.000 euros nets par mois auprès du député communiste de la 16e circonscription du Nord, mais dont on ne trouverait aucune trace, ni à l’Assemblée, ni auprès de ses anciens collègues, écrit Mediapart.
Fabien Roussel dément, assure que les preuves existent, jure aussi « respecter le travail des journalistes » et répond à Sonia Mabrouk qui l’interroge (lundi matin, sur Europe 1) : « Ils ont interrogé des gens qui sont en guerre contre moi », sans toutefois dire de qui il s’agit. « En tout cas, j'ai des dizaines de personnes qui pourront dire ce que nous avons fait ensemble [avec Candelier], poursuit le candidat communiste. Sauf que tout ce qui ressort de l’enquête paraît au conditionnel. Il conteste le salaire, assure « J'ai les documents pour présenter mon salaire. J'ai commencé à 2.460 euros nets en 2009, j'ai fini à 2.700 euros. » En réalité, dit-il, il était surtout sur le terrain, et s’il n’a guère de documents à fournir, c’est parce que « [s]on travail est dans tous les discours, les questions écrites, les combats, les lois menées par Jean-Jacques Candelier [...]. J'ai été avec lui pour suivre des conflits dans le Douaisis, la gare fret de Somain [...] J'ai les documents du travail que j'ai fait avec lui [...]. Les pneus de ma voiture s'en souviennent tellement j'ai roulé, tellement j'étais présent. »
Alors, après le Penelopegate, le Rousselgate ? Peut-être. En tout cas, ça a une odeur de pourri déjà bien connue…
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32 commentaires
C’est la revanche de Trotski sur Staline. L’engeance Plenel a approuvé l’assassinat des athlètes israéliens par les Palestiniens en 1972 lors des JO de Munich, sous le pseudo de Viktor Kravchko dans le torchon Rouge. Plenel était sourd ou aveugle quand fut révélé le financement du Pcf par les entreprises, dossier que j’ai traité pour le TGI de Créteil, le 11/9/2001- date inoubliable.
Fine analyse politique, merci.
Je relaie.
Mediapart n’a-t-il rien d’autre à se mettre sous la dent ?
Macron est un bon et riche sujet. 5 + 5 ans a éplucher …. Alstom, Koeler, ….
Roussel sera-t-il mis en examen par le TPF ?
Je ne vais pas être attristé par ce qui lui arrive après ses déclarations sur les problèmes de parrainages de trois candidats en visant surtout MLP et E . Zemmour dont il serait ravi qu’ils ne puissent se présenter , c’est un grand démocrate roussel .
Monsieur Roussel, qui ne veut ni De Marine Le Pen, ni de Zemmour dans la course à la présidentielle, risque bien de ne pas y être non plus avec ses casseroles, malgré ses 500 signatures.
Il y a quatre ans, je terminais mon petit boulot d’indépendant (vous dites artisan en France), travaillant VRAIMENT, minimum 50 heures semaine à moins de 2000€ nets par mois. Certes, avec quelques avantages liés au boulot d’indépendant mais pas de quoi aller au resto tous les jours. Roussel : 2460€ nets pour « parader » à gauche! Conclusion : je n’ai pas les moyens pour être de gauche !
Lancez-vous dans la politique! A ma connaissance, il n’existe pas d’activité aussi rémunératrice indépendamment de toute compétence. hormis bien sûr sa cousine la plus proche : la mafia.
Je n’aime pas l’équipe de petits procureurs qui compose Mediapart mais je ne boude pas mon plaisir quand je vois Fabien Roussel pris pour cible, ce même Roussel qui, en bon stalinien, vient de déclarer qu’il ferait « tout pour qu’il n’y ait aucune signature communiste pour l’extrême droite ». Ce bon démocrate donneur de leçons mérite le même sort que Fillon. Ce ne serait que justice…
On sait maintenant que Mediapart ne roule pas pour la vraie gauche mais pour les wokistes