SDJ de Paris Match : la promo de la GPA avec Fogiel, c’est oui. Le cardinal Sarah, c’est non

Cardinal Sarah

C’est le bad buzz de la journée : la déclaration officielle de la Société des journalistes de Paris Match qui « s’indigne » (sic) de voir le cardinal Sarah sur la couverture glacée du dernier numéro.

Pour relater ce non-événement du Landernau médiatique, concours d’empilement de superlatifs dans la presse : Libération parle de cardinal « ultraconservateur ». Une journaliste bien connue du Monde, qu'on a connue plus subtile, évoque, tout en nuance, « le très réactionnaire » cardinal Sarah, « >opposant acharné du divorce et du remariage, homophobe et misogyne affiché, adversaire déterminé du pape et de sa politique d’accueil de migrants ». Dans la presse, on fait habituellement la chasse aux redondances, aux adverbes inutiles et à l’emphase militante. Si l’idée est d’expliquer que le mariage gay, l’avortement et le divorce ne sont pas la tasse de thé de Sarah, pas besoin de s’énerver, le mot cardinal suffisait. Puisqu’un cardinal - attention, nous lâchons une bombe - est… catholique.

Entre autres arguments, on peut lire dans le communiqué de presse de la Société des journalistes que « ce choix de une ne correspond pas à la ligne éditoriale du journal » - mais quelle est donc cette ligne ? - et, plus loin, « qu’il défend des positions trop clivantes ». Depuis quand, en dehors de Gulli et Mickey Magazine, le « clivage » est-il banni des médias ? Il est aussi écrit que « d’un point de vue journalistique, les positions les plus controversées [auraient] été passées sous silence ». On voit poindre l’ombre du croque-mitaine Vincent Bolloré : « Dans ce contexte d’OPA de Vivendi sur Lagardère, nous espérons tous qu’elle ne signe pas un virage éditorial mettant en cause notre indépendance. »

Mais quand, dans un numéro d’octobre 2018, Marc-Olivier Fogiel posait, tout sourire, assis dans l’herbe, avec son compagnon et deux fillettes (nées par GPA) sur leurs genoux, ce n’était pas clivant. Et le titre - « Marc-Olivier Fogiel, ma famille, mon combat, avec François, Mila et Lily, on a droit au bonheur » -, bien sûr, n'avait rien de complaisant. Personne ne s’est indigné de cette drôle de « ligne éditoriale » faisant la promo sirupeuse d’une pratique non seulement éminemment clivante mais surtout illégale pour cirer les Veja-solidaires-et-éco-responsables de Marc-Olivier Fogiel, ex-trublion du PAF et ancien salarié de 2008 à 2011 d'Europe 1, filiale de Lagardère comme Paris Match.

Pour la SDJ de Paris Match, ce cardinal serait « peu connu du grand public ». Quel mépris, quelle méconnaissance de la part d’un microcosme parisien qui ne s’intéresse à l’Afrique que lorsqu’elle sert docilement ses intérêts idéologiques. Lorsque le Vatican a fait, en 1979, du prêtre Robert Sarah un évêque, il était alors âgé de 34 ans ; le plus jeune prélat au monde, une grande fierté pour la Guinée, et plus généralement pour tout le continent. « C’est finalement sur la page Facebook du cardinal que l’on finit par trouver un nombre important d’Africains qui le connaissent bien et qui le soutiennent presque tous sans réserve, l’assurant de leurs prières », pouvait-on lire dans un article de La Croix de janvier 2020 intitulé « Quelle est l’image du cardinal Sarah en Afrique ? »

Chacun sait bien que ce ne sont pas son supposé manque de notoriété, sa personnalité clivante ni d’hypothétiques lecteurs déboussolés qui défrisent les signataire de ce communiqué, mais le côté terriblement saint Jean bouche d’or du hiératique cardinal noir : « Sans christianisme, l'Occident va disparaître ! »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2024 à 9:14.
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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Ils nous fatiguent ces indignés. Ils façonnent notre société depuis des lustres et nous voyons chaque jour à quoi cela a conduit. Qu’ils s’indignent entre eux, mais qu’ils arrêtent de nous faire partager leurs états d’âme.

  2. Quelle société allons nous transmettre à nos descendants?
    On tue des dizaines de milliers d’enfants à naître, on en prive d’autres de pères ou de mères, où sont leurs droits élémentaires?
    La GPA : location d’utérus, achat sur catalogue , choix de la couleur de la peau, des cheveux, des yeux, en sélectionnant la mère porteuse.
    Dans le futur à quand les bébés médicaments par clonage?

    • Ces enfants se retourneront vers leurs acheteurs et chercheront leurs origines par ADN comme beaucoup le font actuellement

  3. Résumons: un Fogiel « en famille » sur la couverture de Paris-Match, c’est normal. Mais le cardinal Sarah, quel scandale! Ce représentant d’une société rétrograde que combattent les bien-pensants n’a pas sa place à la une d’un magazine moderne! Nous sommes pourtant des millions à souhaiter voir plus souvent des hommes de cette trempe plutôt que de subir les élucubrations de désaxés!

    • le mot désaxés s’applique parfaitement à ceux qui « achètent » des enfants par l’intermédiaire d’une GPA qui n’est rien d’autre que l’esclavage de femmes dans le besoin.

  4. « Le droit au bonheur… » tout un programme, tout une dérive woke. S’il y a un droit, il y a des devoirs aussi, des lois à respecter et donc des sanctions si elles ne le sont pas. Si Fogiel n’est pas heureux, c’est donc par la faute d’un autre et il est donc en droit de se plaindre à l’Etat, de réclamer et, in fine, de faire réparer et de punir. Et pourquoi pas réclamer le remboursement des frais de GPA pour préjudice moral !
    Enfin, si ce cardinal est inconnu au bataillon, pourquoi s’indigner ?

    • Le Cardinal Sarah n’est pas un inconnu des gens qui savent encore réfléchir et méditer. J’ai toujours beaucoup de plaisir à l’écouter et à le lire. Bien sûr il ne peut pas intéresser les incultes.

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