Masques : en quittant son poste, le professeur Delfraissy lâche une bombe sur les mensonges du gouvernement
« Nous sommes en guerre. » C’était le 16 mars 2020 et notre Président prenait la parole à propos de l’épidémie de Covid qui commençait à flamber. Clemenceau avait bien prévenu : « On ne ment jamais tant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. » Et cela se vérifie à mesure que sont révélés les contenus des auditions devant les parlementaires des commissions et la Cour de justice de la République des divers personnages qui ont occupé nos écrans pendant les confinements… et longtemps après.
Dans la série « C’est pas moi, c’est l’autre », la question des masques restera longtemps un modèle des plus aboutis. Dès le 28 janvier, en effet, le patron du Centre de crise sanitaire avertissait (avec un « +++ ») : « Pour les masques, nous allons être confrontés à une pénurie de matière première. » Ce dont le secrétaire général du gouvernement d'Édouard Philippe est informé dans les 48 heures, dans le même temps probablement que le directeur général de la santé Jérôme Salomon.
Pour autant, comme le rapporte Le Point, Jean-François Delfraissy, nommé président du Conseil scientifique le 10 mars, n’en sera informé qu’autour du 24 mars. Un des membres de son Conseil a pourtant demandé dès le 12 mars à l'Élysée, précisément à Mme Chêne, directrice de Santé publique France, quel était l'état des stocks. « Elle m'a répondu : "Secret-défense". Honnêtement, j'ai pris ça comme une plaisanterie », dit-il. Conclusion : pour ses trois premiers avis, le Conseil scientifique ignorait tout de la pénurie de masques !
Quant à l’ébouriffant tango argentin de la communicante Sibeth Ndiaye sur les masques - inutiles un jour et obligatoires peu après -, le même Delfraissy avoue son étonnement : « Oui. Je n'ai pas bien compris pourquoi, au niveau politique et au niveau communication, ils ne disaient pas la réalité. » C’était, en fait, pour réserver le peu de masques disponibles au personnel soignant, qui en avait compris la nécessité dès la mi-mars. On aurait pu alors conseiller au vulgum pecus de se couvrir le nez et la bouche avec les moyens du bord, comme les braqueurs de banque dans les westerns, mais ça n’a probablement pas été jugé assez technocratique.
Clemenceau aurait pu ajouter, et ce ne sont ni le préfet Lallement ni les membres du Conseil scientifique qui nous contrediront : « On ne dit jamais tant la vérité que quand on quitte son poste. »
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