Jeux olympiques de Paris 2024 : c’est pas gagné !
Emmanuel Macron recevra, ce lundi 25 juillet, Élisabeth Borne et Gérald Darmanin. Curieux casting pour un apéro, à l'évidence, mais vous vous doutez bien que ces trois-là ne se voient pas pour boire des Suze Tonic en refaisant le monde. Ce qui les réunit, nous apprend franceinfo, c'est une inquiétude partagée autour d'un rapport alarmiste de la Cour des comptes. Figurez-vous qu'apparemment, toutes les conditions de sécurité ne seraient pas réunies pour un déroulement optimal des Jeux olympiques de 2024.
On se pince pour y croire. Après quelques inquiétudes sur l'installation de certaines emprises en Seine-Saint-Denis, voici que les magistrats de la Cour des comptes, décidément bien tristounets face à cette belle manifestation festive et solidaire, dont le retentissement sera mondial, pointent quelques faiblesses. Trois fois rien, bien sûr, « un incident, une bêtise », comme chantait l'orchestre de Ray Ventura : parmi tant d'autres, l'acceptation des jeux par la population, les problèmes de cybersécurité, les risques terroristes, la capacité d'accueil des hôpitaux...
On peut parler de la cérémonie d'ouverture, parce qu'elle est symbolique du macronisme et de ce que l'on pourrait appeler l'« hidalgisme », si le nom n'évoquait pas un mélange de hernie et de crampe. Cette cérémonie doit se dérouler sur la Seine, avec une flotte et tout le toutim. 200 bateaux sur le fleuve, 600.000 spectateurs, une ouverture libre au public : quand on n'est pas capable de sécuriser un stade de 80.000 places, on ne la ramène pas. D'autant que l'excuse des supporters anglais a déjà servi. Le rapport préconise d'alléger la flotte, mais aussi de procéder à des simulations en amont (ce que le vulgum pecus appelle des répétitions, mais apparemment, il faut travailler rue Cambon pour y penser) et - tenez-vous bien - d'alléger le reste du programme pour alléger la contrainte qui pèse sur les forces de sécurité. Il fallait y songer.
On peut aussi parler du relais de la flamme, long de 12.000 kilomètres, qui pourrait être confié à la gendarmerie, déjà habituée à la sécurisation du Tour de France - ou encore de la menace d'attaques cyber... Dans aucun de ces sujets l'organisation des Jeux olympiques n'est prête. Sur tous ces sujets, avec un mélange d'amateurisme et de folie des grandeurs qui commence à être bien connu de nos lecteurs, le gouvernement comme la mairie de Paris semblent dépassés. On passe sur la criminalité endémique, sur les risques terroristes, sur les zones coupe-gorge, déjà identifiées par les délégations étrangères...
Les ambitions d'Olympie avec les moyens de Johannesbourg : c'est ça, la France, et pas n'importe laquelle, celle d'Emmanuel Macron. Il y a bien longtemps que la « lumière grecque », dorée, hiératique et paisible qu'aima Jacqueline de Romilly et que l'on trouve parfois dans ce qui reste de la Provence ne luit plus sur notre pays ni sur nos Jeux olympiques. Bon courage aux spectateurs qui viendront assister à nos cérémonies et seront logés dans nos hôtels. Qu'ils prennent garde au « syndrome de Paris », ce mal mystérieux qui plonge chaque année dans une profonde dépression les touristes japonais qui venaient voir un décor sorti de Candy et sont tombés sur Ken le Survivant...
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