Me Gilles-William Goldnadel : « Je suis étonné du silence de la presse française »

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Réagissant à l'assassinat de Eliahou Haddad, un Juif tué le 19 août à Longperrier (77) à coup de hache par un musulman, Maître Goldnadel déplore « la bienveillance ou crainte obséquieuse pour une communauté que l'on croit éprouvée ».

Marc Eynaud. Un homme juif, Eyal Haddad, a été assassiné à la hache par une de ses connaissances. Que révèle cet assassinat ?

Gilles William Goldnadel. Ça va plus loin. Depuis 1945, tous les Juifs qui ont été assassinés en France, pour des motifs antisémites, l’ont été par des personnes de confession musulmane. Soit par antisémitisme acharné, soit par islamisme particulier, mais c’est un fait indéniable. Un nouvel assassinat a eu lieu et, pour l’instant au moment où je vous parle, on ne peut que se perdre en conjectures. La personne en question, Mohamed, a avoué son crime. Pour le reste, on n’en est qu’aux supputations. Les deux personnes se connaissaient. On peut penser, sans certitude, qu’il s’agit d’un énième meurtre antisémite. En effet, les posts sur Facebook de ce Mohamed se caractérisent ni par leur modération (ils ont tous une tendance islamiste) ni par leur philosémitisme exacerbé.

M. E. On le voit sur une photo, brûlant un drapeau israélien.

G.-W. G. Oui. Donc il est autorisé de se poser la question sur l’antisémitisme. Il arrive aussi, puisqu’ils se connaissaient, que des antisémites tuent pour des raisons personnelles ou tuent et pour des raisons personnelles et pour des raisons antisémites. Toutes les questions doivent être posées, compte tenu de la situation des Juifs français. En raison du contexte que je viens de rappeler, je suis particulièrement étonné (ou, du moins, je feins de l’être, car j’ai trop l’habitude de cette attitude médiatique) du silence de mort de la presse française.

M. E. À quoi attribuez-vous ce silence ?

G.-W. G. C’est toujours le même : une bienveillance obséquieuse, une crainte pour une communauté ou une partie d’une communauté que l’on croit la plus réprouvée. Le parti des Insoumis est leader sur ce triste marché et, par capillarité, la presse française est assez soumise à ce parti-là. Toutes les affaires que j’ai connues personnellement se sont caractérisées par ce mur médiatique difficile à franchir, alors même que lorsque des attentats infiniment moins graves sont prêtés aux Français de souche ou à ladite extrême droite, là, on est capable de faire de rien une montagne. Pour l’instant, l’Agence France-Presse ne s’est même pas saisie de cette affaire. Or, ça transcende la question juive.

J’observe que tous les crimes contre des Français de vieille origine commis par des étrangers ou des gens issus de l’immigration sont largement tenus sous le boisseau. La liste est malheureusement innombrable et s’agrandit chaque jour. Je pense à ce malheureux médecin militaire venu chercher ses enfants et tué devant une école catholique. Cette affaire a été traitée avec un souverain mépris par les médias français. En revanche, certains médias français sont capables d’en faire des tonnes lorsque, par exemple, une voiture conduite par des malfrats d’origine étrangère est criblée de balles par des policiers français. Les Juifs français victimes des islamistes sont traités, d’une certaine manière, à la même aune. Je ne soupçonne pas du tout la presse française d’être antisémite, je la soupçonne de considérer inconsciemment le Juif français comme un Blanc, sinon un super Blanc, et de traiter avec bienveillance ceux qui leur veulent du mal. Ce n’est pas de l’antisémitisme, c’est une forme sournoise d’anti-occidentalisme.

 

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Marc Eynaud
Journaliste à BV

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