Le vol est dans le pré : face à la hausse des cambriolages, les agriculteurs appellent à l’aide

vaches ferme

En plein cœur de l’été, un éleveur de Mayenne a subi six cambriolages en à peine quinze jours. Avec sa femme, il lance une pétition pour dénoncer l’insécurité grandissante dans les campagnes.

Des cambriolages à répétition

Le 25 juillet au matin, Sébastien Pommier, éleveur de volailles à Fontaine-Couverte (53), découvre que son quad a disparu du hangar dans lequel il était rangé. Après avoir déposé une première plainte, lui et son épouse se rendent compte, début août, qu’un nouveau pillage a eu lieu sur leur exploitation. Cette fois-ci, les cambrioleurs ont emporté plusieurs litres de fioul. Le lendemain, de nouveau, c’est au tour de la tronçonneuse et de la débroussailleuse d’être emportées par les pilleurs. Au total, entre le 25 juillet et le 9 août, le couple d’éleveurs a été cambriolé six fois.

Leur cas est loin d’être isolé. De nombreuses gendarmeries s’accordent pour constater une recrudescence des cambriolages sur des exploitations agricoles. Si, entre 2008 et 2014, les vols chez les agriculteurs ont doublé, depuis, les services de gendarmerie enregistrent près de 8.000 plaintes par an à ce sujet. Pommes, lavande, pommes de terre, pieds de vigne mais également le bétail… Aucun produit agricole n’est épargné par les cambrioleurs. À cela s’ajoute le vol de carburant. Avec la hausse des prix, le carburant devient une matière première convoitée. Outre Sébastien Pommier, de nombreux autres agriculteurs déplorent des centaines, voire des milliers de litres volés. Ainsi, selon France 3 Bourgogne, « depuis janvier, ce sont 55.000 litres d’essence qui ont été dérobés dans des exploitations agricoles » de l’Yonne. Un agriculteur du Tarn-et-Garonne aurait, quant à lui, perdu 1.000 litres de fioul en une soirée. Mais depuis quelques années, ce sont les GPS des tracteurs, matériel de haute technologie, qui sont les plus convoités par les réseaux de cambrioleurs. Depuis le début de l’été, cinq tracteurs ont été dérobés en Vendée. Dans le Cher, ce sont près de 100.000 euros de matériel de téléguidage qui ont été volés au début du mois de juillet. Quelques semaines plus tard, dans l’Yonne, de nouveaux tracteurs ont été visités par les pilleurs. Ces cambriolages organisés par des réseaux bien informés ne sont pas sans conséquences pour les agriculteurs. Le coût s’élève souvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros, pris plus ou moins en charge par les assurances.

Collaboration avec la gendarmerie

Face à « cette insécurité en très forte hausse », de nombreux agriculteurs se sentent seuls et démunis. Dans certains départements, ils s’organisent en collectif pour s’entraider. Ailleurs, ils créent en lien avec la gendarmerie des systèmes de vigilance pour alerter au plus vite les forces de l’ordre. Mais cela ne suffit pour endiguer l'augmentation des vols. Alors, certains agriculteurs décident d’investir dans du matériel de surveillance quand d’autres font le choix de protéger eux-mêmes leur domaine. Mais parfois, un drame se produit. En mars dernier, un agriculteur surprenant quatre cambrioleurs entrés par effraction chez lui et se sentant menacé fait usage de son arme et blesse mortellement l’un des voleurs. Plaidant la légitime défense, il est mis en examen pour meurtre.

Afin d’éviter de nouveaux drames, Sébastien Pommier interpelle les élus. Il demande « des moyens humains et logistiques pour que les services de la gendarmerie puissent assurer notre sécurité dans de meilleures conditions ». Si dans certains départements la collaboration entre les forces de l’ordre et les agriculteurs permet l’arrestation de certains voleurs, beaucoup d’affaires restent encore non élucidées.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. On commence grâce à des cartouches de gros Sel et si ça continue, on passe au plomb néanmoins il est interdit par nos pastèques européennes. Les gendarmes sont déjà absents de partout faute d’effectifs et de moyens, que tant ils en attrapent un, il est relâché dans la foulée ! ! ! ! ! ! !

  2. « Allez HOP, tout le monde à la campagne » ! chanté par Ch. JULIAN dans les années 70 mais malheureusement, dans le cas présent, la gaieté ne sera pas dans le pré….

  3. Comme si Macron n’avait pas suffisamment fait de graves erreurs durant son 1er mandat, il en rajoute une couche en prévoyant de disperser les migrants dans nos campagnes alors que nous en avons déjà plus qu’il ne faut … En agissant ainsi, Macron contribue au “grand remplacement” alors qu’il devrait EXPULSER ce que nous avons dans les prisons avec leurs familles et FERMER les frontières aux nouveaux arrivants. Ce n’est pas parce que nous sommes le pays des DROITS de l’HOMME que nous devons nous laisser envahir par toute la misère du monde. Le premier devoir d’un Chef d’Etat sain de corps et d’esprit, c’est de PROTEGER son PEUPLE des invasions étrangères surtout quand elles sont incompatibles avec notre Civilisation. « RECONQUÊTE » aurait déjà résolu le problème. Au début, ces gens là sont dociles comme des moutons puis peu à peu, puisqu’encouragés, soutenus et défendus par les Assoc. ils nous montrent ce qu’ils sont réellement en nous imposant leurs us et coutumes, leur religion, leurs mosquées, leurs tenues vestimentaires, leur nourriture, puis ils profanent, déboulonnent, brûlent, saccagent, violent, volent, terrorisent, massacrent etc… Depuis des décennies, pas un jour ne se passe sans que de sérieux problèmes ne soient causés par ces gens là.

  4. Choses vues et entendues qui se sont déroulées dans ma commune rurale récemment :
    – un habitant surprend des voleurs chez lui. Suite à son appel les gendarmes se déplacent à son domicile. Alors qu’il expose les faits, un des pandores ne trouve rien de mieux que de lui reprocher l’état des pneus de sa voiture.
    – un riverain repère des individus en scooter qui s’arrêtent devant chaque maison et prennent des notes. Il décide de les suivre avec sa voiture et va rendre compte à la gendarmerie où il lui est fermement reproché son initiative
    – un autre vient porter plainte pour cambriolage signalant entre autres objets dérobés le fusil de chasse qu’il tenait de son père. Ne possédant pas de permis de chasse, il se fait vertement réprimander.
    Les populations saines ont la forte impression d’être livrées pieds et poings liés à la racaille et de ne même plus pouvoir compter sur des forces de l’ordre surtout soucieuses de remplir les caisses d’un état au profit des voleurs grands ou petits.

    • La tacàtacatique du gendarme, à leur décharge, les plaignants n’apportent aucun indice de recherche, ou une description des matériels volés avec un numéro de série pour inscription au fichier des objets volés.
      Les villageois sont aussi réfractaires à donner des renseignements sur des attitudes, mêmes banales, de personnes ou de véhicule, prétextant la peur de  » représailles « .

  5. Abattre un intrus dans sa propriété qui s’y est introduit par ruse ou non est un acte d’auto-défense : tous les cambrioleurs qui ont tué les propriétaires lors de leurs vols, plaident « la panique » comme circonstance atténuantes et bon nombre de juges acceptent ces arguments. Mais l’argument de se sentir en « danger de mort » face à un intrus , chez soi, n’est pas accepté !

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