Une sublime mosaïque du IVe siècle découverte en Syrie : la splendeur avant la décadence

archéologie

Pour une fois, c’est une bonne nouvelle que nous transmettent Franceinfo et l’AFP. Vestige émouvant de l’Antiquité romaine, la mosaïque dévoilée mercredi par les autorités syriennes apparait, selon Hammam Saad, le directeur des fouilles et des études archéologiques, comme « la plus complète et la plus rare » en Syrie. Vieille de 1.600 ans, elle a été découverte dans la ville de Rastane, dans la province de Homs. « Les détails et les noms des rois grecs qui ont participé à la guerre de Troie apparaissent clairement », indique Hammam Saad. L’œuvre présentée cette semaine mesure 20 mètres de long et six mètres de large, mais promet de belles surprises à venir puisque d'autres parties n'ont pas encore été révélées. Elle vient donc s’ajouter aux huit autres mosaïques déjà révélées sur ce site.

Car la Syrie, conquise par Pompée en 64 avant Jésus-Christ, fut l’une des plus importantes provinces de l’Empire romain. En témoignent la richesse de ses trésors archéologiques, ses quatre temples et ses deux théâtres romains, signes manifestes de la grandeur d’une civilisation puisant chez les Grecs un modèle de vie dans la cité, de goût pour le raffinement, la littérature et les savoirs. Pour mieux comprendre la grandeur de l’Empire romain, il faut lire Montesquieu, qui décrit ce peuple comme amoureux de la patrie et de la liberté, entraîné à la sévérité de la discipline militaire, doté d’une force d’âme qui ne désespère jamais. Mais cela, c’était avant. Avant 476 et la chute de l’Empire romain.

Les causes de la chute, en Syrie et ailleurs, résonnent à notre époque : guerres civiles, tumultes populaires, corruption du luxe, perte de l’attachement républicain, léthargie et avilissement de l’esprit, succession de mauvais princes et, surtout, invasion de barbares. Sans doute visionnaire, puisqu'il est mort en 128, le poète romain Juvénal avait prévenu dans ses vers, magnifiquement illustrés par le peintre Thomas Couture dans une œuvre exposée au musée d'Orsay : « Luxuria incubuit, victumque ulciscitur orbem » (« Le vice s’est abattu et venge l’univers vaincu »).

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 16/10/2022 à 8:14.
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Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

16 commentaires

  1. et par dessus est arrivée l’islam et les musulmans, suivit par daech … et tout fut saccagé et re-saccagé.

  2. Ce n´est pas tout a fait la même chose puisque ces œuvres ont été découvertes là où elles ont été réalisées. C’était aux romains de protéger leur patrimoine.

  3. Bon, très bien, mais que faire pour rappatrier cette mosaïque à Rome ? On le fait pour les masques africains qui appartiennent aux Africains, donc, logiquement on suit la même logique. Ou bien on laisse sur place et l’argent des visiteurs est envoyé en Italie au titre du respect du produit national brut. ( Comme d’ailleurs tous les monuments grecs en Turquie, Romains en Afrique et Asie, et aussi Egyptiens soyons justes, mais l’Egypte actuelle n’est pas celle de l’antiquité….).

  4. mis à part que nous ne laisserons pas de mosaïques , en lisant l’article je reconnais sans l’ombre d’un doute la situation de notre société décadente…. Hélas

      • Ce n´est pas tout a fait la même chose puisque ces œuvres ont été découvertes là où elles ont été réalisées. C’était aux romains de protéger leur patrimoine.

  5. Notre civilisation est sur la pente descendante, comme l’empire romain nous sommes dirigés par des élites corrompues et envahis par des barbares. L’histoire se renouvelle régulièrement.

  6. Excellente conclusion : c’est bien l’homme qui est responsable de ces destructions par bêtise , cupidité , avidité de pouvoir etc…

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