Un gouvernement sans autorité, des ministres déboussolés et une CGT gonflée par son pouvoir de nuisance

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Pour paralyser un pays, il n’est pas nécessaire d’être nombreux. Il suffit d’être aux points stratégiques et d'activer au maximum son pouvoir de nuisance. Ainsi va la CGT depuis toujours. Contre le pouvoir et le « grand kapital », dit-elle. Assurément, surtout contre les Français.

Vendredi, après les effets de manche et de menton de nos ministres qui annonçaient pour le week-end la fin de la grève et le retour de l’essence dans les pompes et les réservoirs, des accords ayant été signés entre la direction de TotalEnergies et les syndicats majoritaires, la CGT et FO ont annoncé que non, il n’était pas question de capituler. Et, donc, on apprend, ce lundi matin 17 octobre, que ladite grève, déjà prolongée jusqu'à mardi et mercredi dans les raffineries de Normandie et de Donges, a été reconduite dans les trois autres sites de TotalEnergies : « La grève est reconduite [sur les sites de] Normandie, à Donges, La Mède, Feyzin et à Flandres, malgré les réquisitions », a indiqué Éric Sellini, coordinateur CGT pour TotalEnergies, portant le total des sites en grève à trois raffineries (sur sept) et cinq gros dépôts, détaille Le Figaro.

Car le gouvernement, par la voix d’Élisabeth Borne dimanche soir (sur TF1), a opéré, au nom de la continuité du service public, la réquisition d’une poignée de salariés dans les raffineries. Moins de dix personnes… à mettre en regard des millions d’automobilistes contraints de faire des heures de queue à la pompe sans certitude d’y obtenir du carburant. Et donc contraints aussi, pour certains de plus en plus nombreux, de renoncer à leur boulot.

Pour tenter d’amadouer le cégétiste à moustaches qui tient le bar à merguez, Élisabeth Borne a annoncé également la prolongation de la ristourne de 30 centimes à la pompe jusqu’à la mi-novembre. À condition que les pompes crachent quelque chose car, la mi-novembre, c’est dans un petit mois. Or, on nous dit qu’il faut trois bonnes semaines pour ramener le système à la normale. Mais le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a indiqué de son côté que cette fameuse ristourne ne serait pas reconduite l’an prochain.

Qu’en dit Emmanuel Macron, l’omnipotent Président ? Il dit, depuis le Mondial de l’auto, qu’il veut que « la crise se règle au plus vite ». Confidence : nous aussi. « Je suis aux côtés de tous nos compatriotes qui galèrent et qui en ont assez de cette situation », « on va continuer de faire le maximum », a-t-il déclaré.

Cause toujours, répondent en substance FO et la CGT. Alors, pas question de s’arrêter en si bon chemin. Pour Frédéric Souillot, le secrétaire général de FO interrogé sur BFM TV, les réquisitions sont un chiffon rouge car « les grévistes ne bloquent pas, ils sont justes arrêtés » (sic). Quant à Catherine Perret, la secrétaire confédérale de la CGT, elle a affirmé au micro de France Info que seuls 60 à 80 salariés des raffineries sont en grève... Bref, la grève de ce mardi pourrait bien n’être qu’un préambule…

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Les éléments qui nous ont été livrés au cours de cette affaire laissent perplexes.Les salariés de Total ont eu 3,5% d’augmentation en début d’année, fruit je pense des NAO. Tout accord de NAO bien rédigé comporte une clause revoyure au cas où l’inflation serait plus importante que celle sur laquelle a été négocié l’augmentation. Cette clause a-t-elle été activé. Si oui qu’en est -il ressorti, négociation, refus de la direction de renégocier, nul ne le sait. Si non, pour quelles raisons, personne ne le sait non plus. Les négociations qui ont eu lieu, si j’ai bien compris, sont celles de 2023 qui ont été avancées. Donc l’accord qui en est sorti est valable pour toute l’année 2023. On ne sait pas non plus. Bref tout est flou dans cette affaire, une CGT qui dit bien ce qu’elle veut en restant floue, une direction de Total qui ne s’exprime pas pour donner sa position et la justifier. Reste qu’au final, ce sont des millions d’honnêtes travailleurs et patrons de PME et TPE qui sont les victimes de cette guerre interne à une grande entreprise qui se porte bien, très bien même.

  2. MACRON veut, souhaite, appelle , soutien, commenté, explique tel un grand donneur de leçons qu’il est. Qu’il commence par s’occuper de son pays ça le changera.

  3. Non, Madame Marie Delarue, le gouvernement et la CGT – Martinez jouent dans la même cour. Tout est enfumage et manipulation. Si on n’a pas saisi cela, c’est que, soit on est naïf, soit on joue à l’autruche.

  4. Sans compter que grâce aux cegetistes nous payons à l’heure actuelle le gazole à 2,05 le litre au lieu de 1,55 à la mi septembre grâce aux diverses remises ! Les stations total étant pour la plupart fermées nous ne bénéficions plus de la ristourne des 20 centimes et les autres en ont profité pour augmenter les prix ! Faites le calcul pour quelqu’un qui consomme 6l/100km et qui bosse à 60 km!!!!! Ça ne fait que 50€ environ pour un plein ! C’est bien la peine de faire une marche contre la vie chère !

  5. Ne croyez surtout pas Macron qui dit qu’il fait le maximum ! Il a encore plus financé les Syndicats qu’auparavant et qui sont les plus subventionnés. Les Barons à moustache ou non ne peuvent que faire ce que le Pouvoir dit.
    Le manque de carburant correspond tout à fait à La Politique, la suite de la Crise Covid qui n’a pas pu aller indéfiniment…Correspond tout à fait à redresser la Balance import export, avec bien moins de personnes sur les routes, moins de produits importés, d’économie de toutes énergies, de « confinement » Energétique, de Soumission, de Récession….En Guerre n’oubliez pas, on forme des combattants ! ! !

  6. Clément Beaune, interviewé sur France Inter ce lundi a déclaré qu’il y aurait un retour à la normale « l’autre semaine ». Une façon de dire « demain on rasera gratis » !

  7. 1 Si les syndicats « bloqueurs » sont si démocrates, pourquoi les reconductions de grève se font-elles à mains levées et non à bulletins secrets? L’ issue serait peut-être moins favorable…. 2 Tous les autres syndicats ont signé l’ accord salarial avec la direction de Total. Alors, pourquoi le raffinage ne reprend pas?
    Tous les employés dédiés à cette tâche sont -ils uniquement liés aux syndicats contestataires? Ou bien sont -ils complaisants? ou menacés ? Pas clair tout çà…

  8. Quel est le montant de la subvention que touche la CGT de l’état français ? Combien d’anciens de la CGT vivent aux crochets de l’état français, comme Bernard. Thibault, membre d’un comité theodule ?

  9. On en revient toujours au même problème : regardez pour qui vous avez voté! Dans quelles mains vous avez plongé le pays!. Cessez de pleurnicher, vous l’avez voulu, il est là.

  10. Les syndicats ne vivent que de subventions car il y a longtemps que les travailleurs ont compris qu’ils étaient les faire valoir du pouvoir en place. Pour le prouver, il suffit de se rappeler leur consigne de vote. Ce gouvernement est à incompétent, mais c’est ce qu’il a déjà démontré de 2017 à 2022 et pourtant il est encore là. Qu’attendre de plus. Comme le disait Bossuet: « Dieu se rit des hommes qui déplorent les causes dont ils chérissent les causes ».

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