« Bakhmout ne répond plus » : quand le réalisateur d’OSS 117 demande l’envoi de soldats en Ukraine
Ce coup-ci, c'est lui qui aurait mieux fait de rester comme son chef-d'œuvre, The Artist, c'est-à-dire muet.
Michel Hazanavicius est connu du grand public pour les deux premiers volets d'OSS 117 : Le Caire, nid d'espions et Rio ne répond plus. Il a réalisé avec beaucoup de talent ces deux comédies populaires devenues cultes, puisque tout le monde connaît le personnage d'Hubert Bonnisseur de la Bath, espion maladroit, beauf, raciste et dragueur lourdingue, interprété avec bonheur par le grand Jean Dujardin. Au passage, ces films, qui semblaient faits pour critiquer sans beaucoup de nuances la France du monde d'avant (« et pas n'importe laquelle »...), semblent avoir, en même temps, déclenché une vague de nostalgie assez premier degré, ce qu'a montré le succès de la série Au service de la France, réalisée dans le même esprit. Il a également réalisé le magnifique The Artist, film muet en noir et blanc qui a remporté cinq Oscars™.
Le cinéaste français revient d'Ukraine. Il a été interrogé par BFM TV sur ce qu'il a vu là-bas, au profit de l'association United 24, et les conclusions qu'il en tire. Hazanavicius est modeste, et il a bien trop le sens du ridicule pour se hasarder à une posture : ce n'est pas BHL. Il commence par rappeler, rigolard, qu'il a fait OSS 117, justement, et qu'il n'est donc pas un stratège militaire. C'est tout à son honneur de le reconnaître, et beaucoup d'officiers généraux en deuxième section, qui cachetonnent sur les plateaux en ressassant leur expérience d'il y a trente ans, feraient bien de s'en inspirer. Cependant, il a tout de même un avis. Et là...
"Il faut tout faire pour que la Russie perde"
De retour d'Ukraine, le réalisateur Michel Hazanavicius se dit favorable à "l'envoi d'armes et d'hommes" pic.twitter.com/dy4Mk1P44T
— BFMTV (@BFMTV) February 10, 2023
D'après Michel Hazanavicius, en effet, puisque l'ennemi de Poutine, « c'est nous », c'est-à-dire les « démocraties », il faudrait non seulement envoyer des armes, mais aussi envoyer des hommes combattre en Ukraine. Des hommes, donc des soldats français, pour parler clair. Bruce Toussaint, en duplex, lui fait répéter sa phrase, puisque l'envoi de troupes au sol a toujours été une « ligne rouge ». Hazanavicius, toujours prudemment abrité derrière le fait qu'il n'est pas un spécialiste, confirme.
Plusieurs remarques s'imposent. Michel Hazanavicius a des ascendances lituaniennes et polonaises. On peut imaginer qu'il a grandi parmi les récits de ses grands-parents, probablement traumatisés par la barbarie russe, aussi monstrueuse en Pologne que dans les pays baltes, et ce, à chaque guerre. Admettons. Son engagement semble par ailleurs totalement sincère et il a, encore une fois, l'honnêteté d'admettre avec le sourire qu'il n'y connaît rien. Il n'empêche.
Envoyer des soldats en Ukraine, c'est, concrètement, déclarer la guerre à la Russie. Notre présence serait à peu près symbolique : chaque camp perd plusieurs régiments par jour, et nous n'enverrions probablement pas plus de quelques centaines de soldats. Voulons-nous ouvrir une Troisième Guerre mondiale officielle avec cinq cents militaires français, alors même que la prochaine loi de programmation militaire écarte d'emblée la perspective d'un conflit de haute intensité, pour se concentrer sur la dissuasion ?
Enfin - dernière question, mais non des moindres -, qui seraient ces soldats envoyés au sol ? Des professionnels ? Oui, dans un premier temps, mais après ? Si la guerre devient mondiale et s'enlise, il faudra une conscription. Michel Hazanavicius a quatre enfants : ses deux filles aînées sont majeures. Les imagine-t-il à deux mille kilomètres de Paris, dans une tranchée à -10 °C, un fusil à la main ? Après tout, si l'on s'engage dans un conflit total, chaque famille sera certainement touchée dans sa chair.
Même si ce monde est un « monde de merde », comme le dit son héros Georges Abitbol, « l'homme le plus classe du monde », dans La Classe américaine, Michel Hazanavicius le voit avec des gentils et des méchants, qui ont des chapeaux gris et portent des chaussures à fermetures Éclair™, comme dans OSS 117. Ce coup-ci, c'est lui qui aurait mieux fait de rester comme son chef-d'œuvre, The Artist, c'est-à-dire muet.
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV
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56 commentaires
La France n’a absolument rien à voir avec cette guerre et encore moins d’envoyer ses enfants sse battre pour une cause qui ne nous regarde absolument pas ! Ce monsieur devrait aller se battre en Ukraine au lieu de donner des conseils aux autres et ferait mieux de se taire puisqu’il dit lui même ne rien connaître sur le sujet et pourquoi ces médias de gauche lui pose cette question idiote ?……
Ma belle-famille est Finlandaise et mon beau-père a été un des héros de la « Guerre-d’Hiver ». Il ma raconté l’agression RusSoviette du 30 novembre 1939 avec la complicité de l’Allemagne-Nazie.
En 1939 la Russie était l’URSS !
Cette guerre entre la Russie et l’Ukraine a pour raison l’annexion de provinces russophones par l’Ukraine ,provinces dont les populations n’ont pas été consultées par Kiev .
Poutine n’est pas plus un modèle de démocrate que son homologue Ukrainien,depuis 30 ans l’Ukraine indépendante est à la merci de mafieux qui freinent son développement économique et démocratique .
La mission de Bruxelles n’est pas d’emboiter le pas aux Etats-Unis, mais bien plutôt d’oeuvrer diplomatiquement pour le rétablissement de la paix, c’est bien dans ce but que l’on nous a vendu l’UE me semble t-il!
La fourniture d’armes à l’Ukraine, et l’embargo sur les achats à la Russie n’ont pas été soumis à la volonté des peuples européens ,autrement dit nous payons des décisions prises par des politiciens ,je ne vois aucune différence avec les entrées en guerre de 1870 pour les Français,et des deux guerres mondiales !
Qu’on donne un paquetage et un Famas à tous ces abrutis qui veulent en découdre, et qu’on les mette en première ligne à se geler au milieu des bombardements russes. Ils ne savent pas ce que c’est qu’une guerre. Facile de faire les héros sur un plateau télé, trop pratique d’envoyer les autres se faire tuer à leur place.
C’est tout à fait mon avis. Mais ces gens là, incitent les autres à y aller. Pour eux, c’est » armons nous et partez, moi, je vous soutiens moralement. »
Il y a l’Histoire. Ce ne serait pas mal que tout le monde, à commencer par les Américains, fasse un petit effort pour l’apprendre. Histoire de l’Ukraine et de la Russie depuis le Moyen Age et plus récemment aux XX ème et XXI ème siècles.
Cela dit, pour nous Occidentaux deux questions simples se posent :1/Qui veut mourir pour l’Ukraine ? 2/Qui veut une 3 ème guerre mondiale nucléaire (dont la Chine sortirait sans doute victorieuse) ? Qui ne se pose ces questions ne fait que blablater (ou yoyoter comme Biden qui n’a comme seul objectif que celui d’affaiblir la Russie et l’Europe et de faire du pognon au passage)
Si le peuple américain avait questionné son histoire nationale,somme toute assez récente, et si les autres occidentaux en avaient fait de même, bien des guerres récentes n’auraient jamais vu le jour !
En ce qui concerne le président Biden ,admettons avec sincérité qu’il est hors -sol ,deux AVC et plusieurs infarctus à son âge laissent des séquelles .
J’aime mon pays ,mais jamais je ne consentirais à prendre les armes pour défendre un peuple qui a élu un incapable ,pour un pays qui a annexé des provinces russophones sans consulter les populations concernées ,et encore moins pour défendre les intérêts des Etats Unis ,ou obéir aux décisions de Bruxelles ,l’UE nous a été vendue pour assurer la paix entre les peuples européens !
J n’ai pas pu regarder plus de cinq minutes de ces OSS 117, c’est d’une betise crasse.
C’est la plaie des chaînes d’info de demander à quelqu’un qui maîtrise SON sujet, son avis sur un sujet auquel il ne connaît rien…
je crois qu’il confond la réalité et le cinéma, les morts dans le réel, ne se relève pas pour commencer une autre partie, laissez faire ceux qui savent (pas toujours hélas) mais continuez à faire du cinéma ne venez pas vous mêler de quelque chose qui vous dépasse à part faire la bise au fou furieux d’Ukraine, entre « artistes » ça se fait.