Nos ancêtres les Gallo-Romains : une nécropole découverte en plein Paris
Si Paris n’est pas la première ville révolutionnaire de l’Antiquité, comme l'a affirmé récemment Jean-Luc Mélenchon, elle reste néanmoins l’une des plus grandes métropoles de l’ancienne Gaule romanisée dont les vestiges nous racontent, encore aujourd’hui, la longue histoire. Alors que des ouvriers creusaient près de la station Port-Royal en raison de travaux d’aménagement du RER B, un élément de notre antique passé a surgi du sol où il demeurait caché depuis plus de dix-huit siècles. Cette mine d’or archéologique était insoupçonnée par les historiens pensant que la majorité des sites de fouilles de la capitale avaient été découverts lors des grands travaux haussmanniens du XIXe siècle. C’est aujourd’hui une véritable nécropole datant du IIe siècle après J.-C. qui fait face aux yeux des vivants et nous livre ses secrets.
Les fouilles, dirigées depuis le début du mois d’avril 2023, par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de l’Île-de-France et par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), ont permis la découverte de nombreuses tombes éparpillées sur 200 m² et situées en dehors de l’enceinte de l’ancienne cité de Lutèce. En effet, selon la tradition romaine, le monde des morts ne devait pas côtoyer le monde des vivants. L’actuel site de fouilles n’est alors qu’une simple parcelle de la nécropole dite « nécropole sud » qui s’étend le long du cardo maximus (l’actuelle rue Saint-Jacques) et sur plus de quatre hectares.
Les recherches effectuées vont permettre aux scientifiques d’en apprendre plus sur l’art funéraire sous l’Antiquité mais aussi sur la vie des Parisii, ce peuple gaulois qui donna son nom à notre capitale. Actuellement, les archéologues ont pu identifier les corps d’une cinquantaine de femmes, d’hommes mais aussi d’enfants placés dans des cercueils de bois dont il ne reste que de simples clous. Cependant, l’absence d’urnes, révélant la pratique d’incinération funéraire pourtant usuelle à l’époque, interroge les scientifiques.
Les historiens vont aussi pouvoir se documenter sur les coutumes vestimentaires des Gallo-Romains grâce aux restes de vêtements, de bijoux et de chaussures dont subsistent seulement quelques éléments métalliques. De nombreux autres objets du quotidien ont pu être aussi retrouvés malgré des siècles passés sous terre. Ainsi furent déterrés des céramiques et des objets en verre comme des balsamaires, censés recueillir des huiles et des parfums funéraires, ainsi que des lacrymatoires. Ces derniers, destinés à conserver des onguents, étaient faussement imaginés comme des récipients recueillant les larmes des proches du défunt. Tous ces éléments furent placés près des morts comme des offrandes pour leurs vies dans l’au-delà. Les restes d’un porc et d’un autre petit animal furent même déterrés au sein d’une fosse considérée « à offrandes » et non sépulcrale. La présence de pièces de monnaie dans la bouche des morts témoigne aussi de la croyance et de la peur que le passeur des enfers, Charon, ne laisse pas les âmes des morts passer le Styx et rejoindre les Champs-Élysées ou le Tartare si elles ne payaient pas l’obole rituelle. Dans le cas contraire, les trépassés étaient condamnés à errer sur les bords du fleuve infernal pour l’éternité.
De tels sites et découvertes archéologiques ne sont pas sans rappeler les fouilles effectuées, en avril 2022, sur l’île de la Cité, au sein même de la cathédrale Notre-Dame, et qui ont permis l’exhumation de plusieurs sarcophages oubliés.
Toutes ces fouilles nous prouvent que nous pourrions tirer enfin quelque chose de positif des incessants travaux et chantiers menés par Mme Hidalgo dans Paris, qui conserve peut-être encore de nombreux secrets et histoires concernant notre passé.
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art
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15 commentaires
« ….les Gaulois, leur population, leur culture et leur langue ont soudainement disparu ? »
Après Alésia, les Gaulois font de la résistance pendant le 1er siècle. Mais ils adoptent vite la culture romaine. Ni contraints ni forcés. C’est assez peu commun que de pouvoir passer du mode de vie tribale à celui de la cité. D’une civilisation orale à une civilisation de l’écrit. Ils auront promu cette culture latine.
C’est tout à l’honneur des Celtes .
Evidemment aujourd’hui en Gaule, chevelue ou pas, la celtitude, c’est d’être un « Gaulois réfractaire ».
Cela nous rappelle que nos ancêtres les Gallo Romains avaient pris la Religion prônée par Jésus Christ, « aimez vous tous les uns les autres », c’est à dire les Juifs et Chrétiens, ça va, mais l’Islam n’existait pas encore….Maintenant il m’est impossible de penser que le Wokisme va pouvoir prendre le relais, avec tant de dérives épicuriennes perverses…Mais cela semble aider le Pouvoir de l’Occident sous contrôle U.S…..Pour ma part si leur pression s’intensifie il me faudra regagner nos « catacombes » du début pour ne pas être mis en croix avec leur Pass O.M.S à l’étude….! !
Mélenchon et les siens attendent avec impatience que certains travaux archéologiques en France fassent enfin état de découvertes « miraculeuses » dans des nécropoles très anciennes : des chéchias, des babouches, des voiles de jeunes filles, certes dégradés, mais encore identifiables. Signes que la France n’était pas et n’a jamais été une nation blanche et chrétienne.
Bien vu ! Notre Jean-Luc sera déçu.
Cela n’a pas trop d’importance, quoi que ?… Il y eut un temps (aux prémices d’une Europe imposée) où l’idée d’ancêtres gaulois gênait nos « élites » qui s’empressèrent de remplacer ce terme, jugé trop « racine nationaliste » (pouah !), par celui de Celtes beaucoup plus compatible avec l’idée européenne. Attachés à nos racines le « gloubi-boulga » n’a pas vraiment pris et nous sommes restés Gaulois (réfractaires pour certains). Et voici que, dans le titre de l’article, apparaît notre ancêtre Gallo-romain. C’est nouveau semble-t-il… Mais voilà, le Gallo-romain était d’abord un Gaulois, romanisé certes, mais Gaulois. Serait-ce un peu comme nos 500 fromages qui doivent céder la place à la mozzarella et autres productions laitières ?
Ne voyez dans ces mots qu’une part d’humour qui s’inscrit dans un contexte qui, avouons-le, ne nous est pas très favorable dans le déclin et l’entreprise de démolition nationale qui s’active. Les petits signes, sont toujours des signes, révélateurs bien souvent de ce qui se trame.
… « selon la tradition romaine, le monde des morts ne devait pas côtoyer le monde des vivants. »
Belle leçon à infliger, par force si nécessaire, à ce fumeux « Maître Gims » !
En effet, les Romains, contemporains des Égyptiens, envoyaient leurs morts loin des villes, tout comme il était de coutume sous l’Égypte antique.
C’est rassurant !
Un énorme merci à nos ancêtres les Gaulois, même s’ils furent maltraités par les Romains, et qui des millénaires plus tard renvoient des « Maîtres-Gims » à leurs chères études !
Si dans 2000 ans des archéologues font des fouilles dans ce qui restera de Paris, au milieu des squelettes de surmulots, des carcasses de trottinettes électriques et des pipes à crack, il y a peu de chances qu’ils trouvent des pièces de monnaie, la municipalité actuelle s’étant chargé de vider les poches des parisiens.
Excellent !
« enfin quelque chose de positif des incessants travaux et chantiers menés par Mme Hidalgo dans Paris ».
Les chercheurs n’ont pas trouvé de squelettes de rats, qui pourraient ainsi prouver que Mme Hidalgo a raison de les protéger?
Malgré son intérêt certain pour la science, je suis toujours gênée par ce déterrage de morts.
Allons-nous enfin nos intéresser à la grande civilisation gauloise de nos ancêtres (entre 7 et 15 millions en – 52 av JC) qui n’eût que le tort : 1) d’être rurale et non pas urbaine – 2) d’avoir rejeté l’écrit – 3) et surtout d' »avoir été vaincue. Au demeurant une bonne partie des vainqueurs étaient des Gaulois de Cisalpine…C’est la raison pour laquelle la langue française n’est pas du latin (SOV et pas d’article) mais du français (SVO et article). Du gaulois latinisé comme les dialectes mixés parlés en Italie gauloise. Qui peut encore soutenir intelligemment que les Gaulois, leur population, leur culture et leur langue ont soudainement disparu ? Comme on l’affirmait dans les livres d »histoire infligés aux petits enfants de nos écoles. Illustrations grotesques à l’appui.
Un titre bien dans l’aire du temps de tous ces destructeurs de notre pays et culture, un titre d’idiots incultes comme s’il n’y avait pas eu de vie avant les Romains !!!
Ce site sera t-il conservé ou bien comblé comme malheureusement tant d’autres ?
Mélenchon répondrait:du passé faisons table rase !
Mais on ne savait même pas produire de l’électricité!!! et pourtant à en croire certain Congolais (des grands spécialistes) c’était simple: un tas de pierre, un peu d’or au sommet, et roulez jeunesse!!! …. le tas de pierre, j’ai, il faut juste que j’achète de l’or!
Un témoignage récent de la nouvelle culture Française. On ne mesure pas notre immense chance de voir de tels phénomènes que nous allons « sauver » en mer.