[Satire à vue] Léa Salamé invite un modérateur de modération
Il est l'un des bouddhas du Conseil constitutionnel. Pilier de la Ve République, icône du chiraquisme révolutionnaire, chauve par conviction technocratique, Alain Juppé est venu au micro de France Inter parler de son livre à sortir le 14 septembre dans tous les bons dortoirs : Une histoire française (Tallandier). À Madame Figaro, l'homme a déjà dévoilé le versant romantique de son ouvrage. Ses batifolages tardifs, ses amours, ses emmerdes. Sous la cravate bat un cœur, un vrai. Marié trop jeune, l'époux fut infidèle. Un peu. Pas trop, quand même.
Alain Juppé : "Quand vous dites que vous êtes un modéré, on dit que vous êtes un mou. Je crois qu'au contraire il y a une forme de radicalité dans la modération, c'est une discipline. C'est tellement facile de monter aux extrêmes !" #le710Inter pic.twitter.com/iFwrjioIT6
— France Inter (@franceinter) September 11, 2023
Juste ce qu'il faut pour justifier une réputation de modéré. À ce propos, l'écrivain profite de son passage à la radio pour prêcher le sens de la mesure. « Quand vous dites, je suis un modéré, immédiatement, vous êtes un mou » ; « Ou vous êtes chiant », renchérit la journaliste. Voilà. L'activité politique devient un combat contre ce préjugé infamant. Il faut alors raconter des blagues désopilantes pour échapper à cette réputation. « Tu connais l'histoire du gars qui s'est fait élire à ma place ? »
La radicalité dans la modération
Selon le sage bordelais, le débat politique est entré dans une « sorte d'hystérisation ». Au travers des vitres du Conseil constitutionnel parviennent des cris de rage qui troublent le recueillement des membres face aux propositions du père Macron. « Une de mes idées chères [....] c'est l'idée de modération. » Ennuyeux, certainement pas. « Je crois qu'au contraire, il y a une forme de radicalité dans la modération. » Mou, mais avec force. Extrémiste du consensus, modéré jusqu'au-boutiste et autres appellations qui font trembler les plus téméraires… « C'est une discipline qu'il faut s'imposer », ajoute le yogi de la politique. Sur un tapis, position du lotus. Oooohhmmmmacron. Expiration... Puis reprendre le son intérieur qui amène à la zénitude. Oooohhhmmmmadame Borne. Inspiration. « C'est tellement facile de monter aux extrêmes, de vitupérer », continue l'ex-Premier ministre. Éric Zemmour poursuivi, Génération identitaire et bien d'autres voix discordantes ont expérimenté cette facilité à ce qu'Alain Juppé appelle « monter aux extrêmes ». Un jeu d'enfant. De tout repos. Tandis que la sensibilité juppéiste tempête et se bat pour une modération intensive, la mouvance dite d'« extrême droite » se prélasse dans les tribunaux où des juges « aux petits soins » leur préparent le thé. « La nuance n'imprime pâââs... Pourquoâââ », déplore Léa Salamé, aux prises avec une éruption d'accents circonflexes.
Allons, allons. Les Français sont plus raisonnables qu'ils n'en ont l'air. Selon les sondages cités par « Modérator », deux tiers d'entre eux estiment que « ça va bien pour eux personnellement ». En revanche, « à la question est-ce que la France va bien ? Réponse non aux trois quarts. » Il y a, pour Alain Juppé, un paradoxe. Un catastrophisme qui ne se traduit pas dans le quotidien des Français. L'idée que le premier résultat ne vienne en rien invalider le second ne lui traverse pas l'esprit. Son mécontentement face à l'insatisfaction générale est au bord de le faire sortir de ses gonds bien huilés. Léa Salamé réussit à sortir du studio avant que « Modérator » ne monte sur ses grands poneys. Elle a échappé à un débordement d'eau tiède.
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27 commentaires
Son interminable (mais très lucrative) carrière politique a amplement démontré l’étendue de sa nullité crasse : il n’y a rien, je dis rien, à sauver dans son pauvre bilan.
La servitude c’est la liberté! La paix c’est la guerre! La mollesse c’est la force! Orwell, sors de ce corps!
Monsieur Alain Juppé…
Pour continuer dans lite des mous, c’était le ministre qu’on accrochait à un cintre le soir, pour le décrocher sans un pli le lendemain matin.
Tout était à l’avenant, y compris la dissolution, sans surprise !
Que penser de ce sujet qui s’est toujours revendiqué de droite alors qu’il n’en a pas un gramme à vendre , étant centre gauche , il a constamment trahi la droite et ses électeurs qui y croyaient .
Juppé est le Bayrou de la Droite. Il aura tout raté, à peu près rien produit. Un fruit sec au pied de son arbre. Et il nous la joue « modéré » au Conseil Constitutionnel, veillant à ce que rien ne change. Sans se rendre compte que le non changement, le froid polaire givré, est le vrai cauchemar dans toute société.
Qu’avez vous donc à nous ramener ces anciens élus qui je le rapelle sont encore à charge des contribuables et n’ont pas épargné ce pays . Juppé fait parti de ces fossoyeurs .
L’inversion des valeurs fait que ce sont des condamnés par la justice qui jugent du bien fondé des décisions prises ou rejetées pour le bien du peuple. Pour faire simple c’est le monde à l’envers dirigé par une élite malade, irresponsable et destructrice. Alain Juppé n’a jamais été un homme de décisions rapides et consensuelles, il a été placé par macron afin de suivre les directives de ce dernier.
Que ne reste t il pas dans sa campagne aquitaine .; non seulement il est toujours à charge de la République en étant rémunéré au poste de Conseiller et bénéficiant de ses nombreuses retraites mais en plus il vient faire le beau sur les ondes nationales . Oubliées toutes ses malversations ! , maintenant c’est un Sage, .. « Un sage mon c.. » comme on dit.
Un livre par ci une conférence par la sage politique aujourd’hui fin stratège hier nous en sommes a nous demander mais pourquoi donc la France en est arrivée la avec de tels talents
Les questions de madame Salamé sont vraiment un cas d’école.
Elle est beaucoup moins pugnace – tout miel tout sucre même- face à B le Maire.
La mollesse autorise toutes les compromissions, c’est Juppé et ses collègues du Conseil Constitutionnel. La fermeté en est l’antithèse . La France est en chute libre avant d’exploser à l’atterrissage.