Pollution : les vieux, coupables de tous les maux ?
Dans une étude dévoilée ce mercredi 27 septembre, trois chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) se sont intéressés à la question suivante : « Comment la démographie influence-t-elle le changement climatique ? Le cas de l’Europe. » Un thème déjà largement rebattu par les médias qui méritait bien une énième étude, n’est-ce pas ? Si le sujet n’est pas franchement novateur, la conclusion de ces travaux menés par Fabrizio Natale, Philipp Ueffing et Christoph Deuster se démarque, quant à elle, un peu des préconisations habituelles. On aurait, en effet, pu s'attendre à des remarques blasées et déprimantes comme « les Européens ont ENCORE trop d'enfants » et tutti quanti.
Cette fois-ci, pourtant, la natalité n'est pas au cœur du sujet. Le coupable est autre, il n'est pas fort original non plus : il s'agit des seniors. « Les émissions individuelles progressent [...] régulièrement avec l’âge », explique le document qui note que, autour de 75 ans, les personnes âgées sont au pic de leur émission de CO2. Deux raisons, à cela : « Premièrement, elles ne peuvent pas bénéficier des économies d’échelle propres aux ménages nombreux, c’est-à-dire des avantages découlant de la mutualisation des dépenses. Deuxièmement, malgré des revenus plus faibles, elles concentrent leurs dépenses dans des biens de consommation à forte intensité carbone (besoin en santé accru, logement plus ancien, lieu de résidence, etc.). » En d'autres termes : esseulées et affaiblies, les personnes âgées deviennent, par là même, un poids, voire un danger, pour notre chère planète. Le document ne donne pas de solution pour remédier à cela - c'est sans doute préférable - et note seulement, en conclusion, que le problème n'est pas près d'être endigué. « Le vieillissement de la population européenne ne sera pas sans conséquence sur les émissions. La part des émissions imputables aux personnes âgées augmentera dans les années à venir car elles émettent davantage et seront plus nombreuses. »
Si l'étude est factuelle et sans doute tout à fait véridique, il n'en demeure pas moins que, une nouvelle fois, les personnes âgées se retrouvent stigmatisées car pesantes pour la société. Ils ne travaillent pas, ils ont eu trop d'enfants car peu précautionneux de la planète qu'ils nous laissaient, ils prennent de la place dans les hôpitaux, et voilà désormais que l'on découvre que leurs « émissions » sont supérieures aux nôtres ! Pris sous un angle purement pragmatique, relégués au rang d'objets, voilà nos ascendants traqués sur la quantité de gaz carbonique qu'ils produisent, comme s'il s'agissait d'une vulgaire voiture !
En Belgique, en 2019, le quotidien Le Soir révélait que « 40 % des Belges songent sérieusement à conserver l’équilibre de la Sécu "en n’administrant plus de traitements coûteux qui prolongent la vie des plus de 85 ans" ». Noble vision d'une vie simplement envisagée au niveau utilitaire. Qu'en sera-t-il, en France ? Et, plus largement, en Europe, le Parlement européen, fort des études de ses brillants chercheurs, votera-t-il pour que les vieux cessent de se chauffer ou rénovent obligatoirement leurs logements déjà largement taxés ? Se soignent au minimum ? On pourrait même aller plus loin, tant qu'à faire... Les seniors sont-ils appelés à devenir des personnes en sursis, dans une société où les débats sur leur empreinte carbone et leur fin de vie vont bon train ?
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70 commentaires
Comme ils parlaient de Méthane… je me suis dis que….!
Quand même ! Ce serait un peu fort!
Eh oui, comme disait un de mes oncles, « les vieux il faut les tuer ».
Je précise que je fais déjà parti des vieux.
Donc la vie se résumerai à deux options :
– adhérer aux thèses anciennes du « vénéré attali » et légiférer pour éliminer ceux dont la vie ne rapporte plus rien à la société (éventuellement l’âge peut-être avancé pour certains cas particuliers)
– adhérer aux thèses modernes et futuristes où l’homme deviendrait immortel, mais là se pose un problème : quid de la surpopulation ?
Dans les 2 cas nous risquons d’arriver à une troisième option : fabriquer des petits gâteaux « SOLEIL VERT »…
Encore un lot d’intellectuels qui ont suivi la « ligne blanche ». Ca rappelle la période « covid » pendant laquelle on nous a dit qu’on sacrifiait les jeunes pour sauver les vieux ! N’était ce pas l’inverse ? Les vieux ont été pris comme lapin de laboratoire. le tour de martyr des jeunes est arrivé après. C’est honteux.
En France on y arrive tout doucement mais certainement par le fait qu’on ne fabrique presque plus de médicaments en France. Si un conflit entre la France ou l’Inde survenait même indirectement, on pourra toujours fabriquer des cercueils et des urnes.
Victorine31