Qui est Marie-Hélène Thoraval, « maire courage » ?

MH Thoraval Romans

« Maire courage ». Depuis maintenant trois semaines et le meurtre du jeune Thomas, Marie-Hélène Thoraval, maire divers droite (DVD) de Romans-sur-Isère (Drôme), est saluée pour son franc-parler. Sur les plateaux de télévision, l’élue ne mâche pas ses mots. Prénoms des suspects, mobile raciste de l’attaque, délinquance au sein du quartier de la Monnaie… en dépit des menaces de décapitation et des nombreuses intimidations qu’elle reçoit, l’édile continue de « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Ce week-end encore, dans un long entretien accordé au Journal du dimanche, elle réitère. Sur la question du laxisme judiciaire, Marie-Hélène Thoraval dénonce le « ras-le-bol » des Français face à la délinquance : « Les Français n’en peuvent plus de retrouver si souvent les mêmes profils, les mêmes prénoms, dans la délinquance et la criminalité. […] Certains n’écopent pas de peines de prison pour des faits très graves. Il y a un sentiment d’impunité totale. » Une franchise courageuse qui lui vaut certaines inimitiés.

Ce samedi 2 décembre, malgré l’interdiction de la préfecture, plusieurs habitants du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, se sont ainsi rassemblés pour exprimer leur mécontentement contre leur maire. En cause, des propos tenus par l’édile accusant ce quartier d’abriter un « noyau dur » de délinquants qui font vivre un enfer aux riverains. En centre-ville, les élus de l’opposition, s’ils condamnent les menaces reçues par Marie-Hélène Thoraval, la jugent « clivante », voire « méprisante », rapporte Le Point. D'autres la jugent par ailleurs en partie responsable du chaos qui règne dans certains quartiers de sa ville. Un désamour qui ne date pas de ces dernières semaines. Déjà, en 2021, son principal opposant politique, Thomas Huriez, tente de faire annuler son élection. Après une longue procédure judiciaire, il est finalement débouté par la Justice. Marie-Hélène Thoraval conserve son siège, mais l'opposition lui garde rancune.

Une élue « cash »

Petite-fille et fille d’élus municipaux, Marie-Hélène Thoraval a la politique dans le sang. Après une carrière dans l’agroalimentaire et le marketing, elle finit par s’engager en politique. Suppléante de Gabriel Biancheri (UMP), aux élections législatives de 2007, elle est propulsée prématurément à l’Assemblée nationale en décembre 2010 après le décès de l’élu. Agriculture, emploi, écologie, enseignement... La nouvelle députée apparaît sur tous les sujets. En deux ans de mandat, elle défend deux propositions de loi, dont l’une d’elle visant à proroger le privilège des bouilleurs de cru, « une activité traditionnelle intrinsèquement liée à la vie de nos campagnes ». Quatre ans après son entrée au palais Bourbon, cette épouse et mère de famille remporte la mairie de Romans-sur-Isère, fief de la gauche dans la Drôme depuis la fin des années 1970. À peine élue à la tête de la commune, Marie-Hélène Thoraval commence son travail pour redynamiser cette ancienne ville industrielle. Pour arriver à ses fins, elle diminue les subventions de certaines associations, refuse « l’assistanat de guichet » et lutte contre l’absentéisme des agents municipaux. Une politique qui lui vaut, en 2015, d’être la cible de menaces de l’extrême gauche. Il lui est alors reproché d’avoir demandé à des associations écologistes d’évacuer un bâtiment communal qui n’était plus aux normes. La même année, alors que la France ouvre ses frontières, elle refuse d’accueillir des réfugiés sur le territoire de sa commune de « peur de détériorer l’équilibre social de sa ville ».

Marquée par l’attaque terroriste de Romans-sur-Isère, en avril 2020, qui coûte la vie à deux Français, Marie-Hélène Thoroval n’hésite pas, depuis, à apporter un soutien régulier aux forces de l’ordre et à s’agacer des attentats terroristes perpétrés sur notre sol.

Son entourage l’a décrite comme une élue « extrêmement courageuse », « acharnée » et toujours « cash ». Une franchise qui détonne, en revanche, avec l’irrégularité de ses alliances politiques. Soutien de François Fillon en 2012 pour la présidence du parti, elle lui préfère Alain Juppé en 2016 lors de la primaire des Républicains. Après avoir, pendant un temps, finalement rallié la candidature de François Fillon au début de la campagne présidentielle de 2017, elle finit par le lâcher après les différentes affaires qui accablent l’ancien Premier ministre. Cinq ans plus tard, elle appelle, au second tour, à voter Emmanuel Macron.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/12/2023 à 9:56.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Merci Madame, pour vos positions et vos actions sur le terrain!
    quant à vos prises de position politique, je ne m’en insurge pas , nous faisons avec les candidats que nous avons et qui restent après lynchage !!
    Tout va mal dans notre système dit « démocratique » !!
    Aux Français d’en être conscients et d’aller s’exprimer .. il n’est peut-être pas trop tard mais le mal est déjà bien dans le fruit !! il faudra s’exprimer encore plus fort et avec détermination et courage !

  2. Bravo madame!
    Les femmes sont infiniment plus courageuses que les hommes.
    Une certaine expression actant d’un courage certain devrait être jetée au panier car elle a fait long feu. La preuve!

  3. Courageuse dans ses prises de position mais pas pour ses alliances politiques. Il y une incohérence totale à ce niveau entre son courage et l’entre deux des macronistes qui veulent plus d’immigration .

  4. Aussi admiratifs puissions nous être du cuarage de cette Dame, qu’elle ait lâché Fillon en 2017 à cause de ses ennuis avec cette même « justice » qui aujourd’hui peine tant à faire son travail dans cette affaire, est assez cocasse….

  5. C ‘est la dernière phrase qui gâche ce beau parcours : pourquoi appelle t elle à voter Macron au 2e tour aux dernières élections ? on voit le résultat …

  6. Sans oublier que dès son élection à la mairie, sa maison fut taguée. La gauche et les racailles: même combat!

  7. en soutenant ceux qui sont directement responsables de la situation , par le choix d une immigration non régulée , de laxisme judiciaire et d attribution d avantages sociaux a des délinquants, thoraval est directement partie prenante volontaire de la situation qu elle vit. je ne la plaindrais donc pas.

  8. Gloire à son courage, je constate que cette vertu est souvent féminine, mais avec le « machime » ambiant qui pourrait être comparé à du racisme, nous avons du mal à élire une femme présidente de la république, pourquoi……? Elle aurait des difficultés à faire plus nul que ne l’ont fait ses prédécesseurs! Les problème pour cette élue courageuse, c’est que maintenant elle a une épée suspendue au dessus de la tête et que s’il lui arrivait quelque chose, ça couperait de vocations à faire comme elle. Il faudra certainement en passer par une confrontation armée avec les islamistes, « français » ou pas, ou alors au nom du « vivre ensemble », aller vers une Libanisation de la France, j’ai le pressentiment que ce sera la deuxième solution qui sera retenue: encore un instant monsieur le bourreau!

  9. Comme quoi, cette Maire courageuse, c*est aussi trompé en encourageant à voter Macron! avec ses bonnes promesses. Le retour de manivelle est cruel, comme pour la plus part du peuple Français.

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